Discours de clôture de la 2ème session ordinaire 2014 du Président de l'Assemblée Nationale



Alors qu’il répond à la question suivante : « Quels défis pour les Parlements d’aujourd’hui ? », question inscrite à l’ordre du jour de la deuxième réunion du Comité préparatoire de la quatrième Conférence mondiale des Présidents de Parlement, mon collègue David Carter a désigné le scepticisme du public comme premier défi.

Avant d’expliquer, je cite : « Nous devons reconnaître que parfois nous ne sommes pas tenu en grande estime. Parce que la plupart du temps, les populations ne font pas la différence entre Gouvernement et Parlement » fin de citation.

Cependant, cette réflexion issue du Président de la Chambre des représentants néo-zélandais, dont le pays compte parmi les plus vieilles démocraties au monde, nous a permis de conforter au moins deux opinions sur la démocratie.

D’une part, si la démocratie est un lien basé sur la confiance réciproque entre le peuple et les politiques, aucune démocratie en revanche, n’est jamais suffisamment mûre pour que cette relation de confiance soit de nature inébranlable. En d’autres termes, la confiance du peuple n’est jamais définitivement acquise à l’instar de la démocratie elle-même. Cette confiance nécessite d’être justifiée, de façon quasi constante, à l’épreuve des faits. Ce qui place les politiques devant une situation de veilleurs, pressés par l’impératif de réajuster leur compréhension voire leurs appréhensions sur le peuple en fonction du caractère évolutif de ses aspirations.

D’où, l’ennemi des politiques ici et la source des scepticismes qu’ils peuvent susciter n’est jamais le peuple comme somme d’attentes mais l’inattention des politiques même, qui peut créer sinon un anachronisme ou du moins un déphasage avec les besoins du moment exprimés par les populations et induits par la nature plus que jamais dynamique des sociétés modernes.

A cet effet, s’il arrive donc au peuple de ne point nous tenir en estime, c’est parce qu’il peut parfois se sentir désabusé voire éconduit dans son amour pour la politique et la confiance qu’il place en elle afin de trouver les solutions justes à ses problèmes.

Toutefois, ce n’est pas d’un vulgaire sentiment de haine dont il s’agit. C’est plutôt un désamour qu’il convient de décrire ici ; puisque l’acte démocratique du choix, bien que porté sur la préférence idéologique ne relève pas moins d’une sorte de fascination quasi sentimentale vis-à-vis des politiques.

Entre la haine et le désamour, toute la différence se joue dans le mépris que secrète le premier terme. C’est pourquoi, la parole politique doit s’efforcer de rassurer constamment le peuple, et de porter la somme de ses espérances comme autant de raisons d’agir et de changer positivement la vie des populations en dépit des difficultés qu’il nous faut traverser pour atteindre certains objectifs.

C’est dans ce rapport organique aux attentes du peuple que la politique trouve tout son sens. C’est à travers cette présence obsessionnelle du peuple dans nos pensées et l’ensemble de nos ambitions que la politique devient un doux espoir, c’est-à-dire tout le contraire d’un miroir aux alouettes.

D’autre part, la remarque de notre collègue néo-zélandais signifie que la démocratie, bien que pénétrée par le principe de la séparation des pouvoirs et le culte du débat, ne préserve pas des malentendus. Pour y faire face, les politiques sont tenus alors de pratiquer une certaine pédagogie, visant à éclairer la lanterne du peuple ; tant sur la compréhension des institutions que sur la connaissance des enjeux politiques.

Le tout, selon le devoir de maintenir nos populations dans l’éthique de la bonne citoyenneté. C’est-à-dire, la citoyenneté basée sur le respect de l’autorité étatique, des institutions de la République et du pacte social porteur de l’ensemble de nos valeurs. La citoyenneté basée enfin sur la connaissance des droits et devoirs, véritables ferments d’une société organisée.

Mesdames et Messieurs, C’est aussi au nom de la citoyenneté des bonnes pratiques qu’il me vient à présent le besoin de suspendre l’élan de mes réflexions, le temps d’exprimer les mots de gratitude de la Représentation Nationale envers ses invités et soutiens habituels.

A cet effet, nous voudrions tout d’abord saluer la présence du Premier Ministre, le Professeur Daniel ONA ONDO ainsi que celle des membres du Gouvernement qui l’accompagnent.   Monsieur le Premier Ministre, Le Bureau de l’Assemblée Nationale et tous les Députés éprouvent chaque fois la même fierté et le même plaisir de vous accueillir au sein de cet hémicycle naguère accoutumé à votre silhouette, à votre bonne humeur et à votre humour irrésistible.

Sans avoir des dons divinatoires spécifiquement talentueux, nous savons d’autre part que le retour en ce lieu vous occasionne quelques pincements au cœur ; expression de votre attachement indélébile au palais Léon MBA. D’autant plus, l’expérience gouvernementale, comme vous pouvez en juger de nouveau, n’est pas un long fleuve tranquille !

Néanmoins, à votre crédit, nous pouvons constater avec satisfaction combien les bancs du Gouvernement se garnissent. Nous pouvons noter combien est grandissant l’intérêt que l’équipe gouvernementale accorde à la reconnaissance réciproque entre nos deux pouvoirs ; c’est-à-dire reconnaissance entre le pouvoir exécutif et législatif. Grâce à ce respect mutuel, nous avons vécu de belles séances d’audition des Membres du Gouvernement. Des séances guidées par le même état d’esprit concernant l’efficacité et la parcimonie dans les dépenses de l’Etat ainsi que l’utilisation  des deniers publics.

Puisse cette convivialité républicaine demeurer l’emblème de notre coexistence.   Monsieur le Premier Ministre, puissent les nouveaux venus dans l’équipe conduite par vos soins trouver également à travers ces quelques mots l’expression de nos encouragements. D’autant plus qu’ils ont fait preuve d’une adaptation remarquable dans l’accomplissement de tous les exercices auxquels ils ont été soumis par les commissions générales permanentes, dans le cadre des différents textes dont ils avaient la mission de défendre.

A tous les Membres du Gouvernement je voudrais dire que le succès d’une équipe repose sur les réussites sectorielles. Cela signifie qu’en œuvrant pour la cohésion et la dynamique groupale, chaque ministre doit s’employer à donner le meilleur de lui-même pour remplir sa part du contrat. A cet égard, je voudrais faire mienne, l’opinion du Chef de l’Etat qui recommandait lors du conseil présidentiel sur la santé, le 29 octobre écoulé, de substituer la culture des moyens comme préalable à la réussite des projets par celle du résultat quel que soient les moyens. Ce qui suppose une culture de l’imagination créatrice et des solutions innovantes ; dont l’efficacité devrait se mesurer à l’aune de la faisabilité peu onéreuse qu’elles représentent.

Merci Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement  d’être venu nous soutenir.   Alors qu’elle traverse une période exceptionnellement pénible et éprouvante, nous avons l’honneur d’accueillir également parmi nos soutiens inconditionnels, Madame Rose Francine ROGOMBE, Présidente du Sénat.

Madame la Présidente, au nom des cent vingt (120) Députés qui incarnent la douzième législature, je tiens à vous renouveler dès l’abord, les condoléances les plus émus de l’Assemblée Nationale suite au décès de votre cher époux, Monsieur Jacques ROGOMBE.

Derrière un grand homme, dit-on souvent, se cache une grande Dame. Dans votre cas, il ne serait pas inconvenant de souligner qu’à l’ombre de la grande Dame siégeait un digne et respectable homme. Un homme qui a su accompagner votre formidable ascension politique avec un effacement et une humilité exemplaire. Le tout, dans un contexte africain ou nos pesanteurs ancestrales ne prédisposent pas l’homme à un tel effacement  encore moins à jouer le rôle de catalyseur au profit de l’ascension sociale d’une femme. Toute chose qui pouvait témoigner chez cet homme d’une modernité et d’un esprit d’ouverture totalement décomplexé que les jeunes générations gagneraient à épouser comme modèle.

Madame la Présidente, au moment où s’achève par ailleurs la troisième mandature du Sénat placée sous votre autorité et ayant permis à votre excellence de vivre l’une des expériences les plus palpitantes de votre vie ; allusion faite ici aux très hautes fonctions de Présidente de la République que vous avez assumé dans le cadre de la transition connue par notre pays en 2009, comment ne pas saluer la sérénité, le dévouement et l’abnégation dont vous avez fait preuve dans l’exercice de ces deux fonctions ? Comment ne pas rendre hommage à la bravoure qui a caractérisé votre personne dans l’exercice de ces deux mandats ? Laquelle bravoure a permis de porter très haut les couleurs, le talent et la respectabilité de la femme gabonaise ?

Enfin, comment ne pas rendre un vibrant hommage à l’excellence des rapports qui a prévalu entre nos deux Chambres parlementaires, grâce à votre investissement personnel ?

Quoiqu’il arrive dans la suite de votre vie politique, je voudrais simplement espérer qu’aux grands hommes ou plutôt à la grande Dame, la nation reconnaissante. Merci d’être venu nous témoigner votre solidarité jusqu’aux ultimes instants. Nous comptons parmi nos soutiens habituels, Madame et Messieurs les Présidents des Institutions Constitutionnelles.

Chacune des institutions qu’ils servent est définitivement ancrée dans notre paysage politique et représente avec le Parlement les acquis inaliénables de notre jeune démocratie, certes perfectible. Leur fonctionnement stable et équilibré est le signe d’une marche irréversible vers un Etat de droit garant des libertés et de la dignité humaine.

Merci Madame et Messieurs les Présidents des Institutions Constitutionnelles de soutenir l’action du Parlement dans l’œuvre commune qu’est la modernisation de notre Etat.

Nous tenons aussi à exprimer notre reconnaissance envers leurs excellences Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps diplomatique et consulaire.

Leur présence dans cet hémicycle est d’une certaine façon, celle de l’opinion internationale. Témoins oculaires de la réalité gabonaise, la Représentation Nationale sait compter sur l’objectivité de cette opinion, pour aider notre pays à déconstruire certaines idées fausses répandues à son sujet par ceux qui en parle sur la base d’une sociologie des balcons.

Excellences, au cours de nos entretiens réalisés pendant cette session, j’ai apprécié votre souci récurent de voir le Gabon rester le modèle de paix, de stabilité politique et sociale qu’il incarne jusqu’ici dans la sous-région et dans un contexte africain à nouveau hanté par la recrudescence des conflits politico ethniques et le militarisme. Merci de nous encourager et merci d’aimer le Gabon.

A l’adresse de Mesdames et Messieurs les responsables des Organisations Non Gouvernementales qui œuvrent sur notre territoire, je voudrais également exprimer la reconnaissance de l’Assemblée Nationale. Partenaires infatigables du Gabon dans la lutte contre la pauvreté et la recherche du mieux vivre des gabonais, ils nous encouragent conscients,  qu’un pays sans institutions fortes est exposé à la déchéance et que nul développement humain n’est possible dans un tel contexte.

Mesdames et Messieurs les Responsables des Organisations Non Gouvernementales, la Représentation Nationale vous dit merci pour votre humanisme qui n’oublie pas d’encourager les Etats vers le raffermissement institutionnel.

Dans cette rubrique, nous ne serions jamais assez reconnaissant à l’égard de tous les concitoyens qui accordent du crédit à nos travaux et apprécient favorablement notre rôle dans la consolidation de l’Etat de droit, gage de notre vivre ensemble harmonieux et paisible.

Le soutien de nos compatriotes semble, en effet, nous dire qu’ils préfèrent un pays doté d’institutions, imparfaites soient-elles, pas plutôt qu’un Etat où régnerait le chaos en l’absence de toute instance gardienne et régulatrice de notre contrat social.

Aussi, désapprouvent-ils par la même occasion cette anarchie que certains acteurs politiques appellent de tous les vœux dans l’expression de leur opposition au pouvoir. Le tout, selon un élan d’irresponsabilité regrettable doublé d’une rhétorique trompeuse. Trompeuse, comme cette prétention à faire croire que désormais seule leur personne à la tête de l’Etat pourrait résoudre les problèmes des gabonaises et des gabonais ; puisque le Gabon deviendrait ainsi une terre où le lait et le miel devraient couler en abondance.

Trompeuse comme cette tendance qui consiste à répandre l’épidémie des  mauvaises idées parmi nos concitoyens, pour déstabiliser le pays suivant de petits calculs politiciens, étroitement égoïstes.

C’est pourquoi, à vous peuple gabonais, très nombreux à nous soutenir, je voudrais louer cette responsabilité citoyenne tout en reconnaissant que ce soutien prescrit à notre égard, comme contre partie, le devoir de séjourner au plus près de vos préoccupations afin de bâtir une société normée conformément à vos aspirations. Merci d’aimer notre pays par-delà toutes les contingences. Merci d’être parmi nous en cette belle matinée.

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, La précédente mise en garde me permet de constater du haut de cette tribune que le climat social a été caractérisé ces derniers temps par des mouvements d’humeur intempestifs : grève dans les média publics, grève à la Direction de la Solde, grève dans le secteur du pétrole qui vient d’affamer littéralement le pays en carburant entre le 12 et le 17 décembre 2014. Sans oublier les grèves répétitives des étudiants à l’Université Omar BONGO, avec obstruction systématique de la circulation et cassage des véhicules.

Certains leaders d’opinion veulent à tout prix confondre ces mouvements d’humeur avec une crise politique. Ils sont aidés dans ce souci d’amalgame par quelques responsables syndicaux qui se comportent comme des chefs de partis. Dans la mesure où ils s’emploient à transformer nombre de revendications compréhensibles du  travailleur gabonais en champ de bataille idéologique destiné à formuler des exigences en marge du strict cadre de défense des intérêts légitimes de leurs adhérents. Le but étant de malmener le pouvoir, de le combattre d’une certaine façon. Et que dire du rôle de certains média nationaux dans le relais des amalgames ?

Cependant, en réponse à cette situation, je voudrais saluer le décret du 17 novembre 2014, portant création de la commission ad hoc sur le dialogue social. Décret né de la volonté du Chef de l’Etat qui a chargé le Premier Ministre d’examiner les différentes questions formant l’ossature des revendications sociales exprimées par les centrales syndicales pour en donner des solutions viables et pérennes. Des solutions capables de sortir le pays du cycle infernal des grèves répétitives. Des solutions susceptibles d’instaurer un cycle vertueux, basé sur le dialogue social permanent et la possibilité d’établir une éthique de la prévention des conflits socio professionnels.

Ainsi, dans ce cadre, se déroulent depuis le 27 novembre 2014, des pourparlers réunissant : Gouvernement, syndicats et patronat.

Mesdames et Messieurs, S’il importe d’inscrire le déploiement de notre économie dans un contexte apaisé, c’est parce que ses performances en sont fortement tributaires. De fait, un environnement apaisé est propice à la production des richesses et conditionne finalement la politique de la redistribution chère au Président de la République Ali BONGO ONDIMBA. Car, le lien entre climat social et création de richesses est tel qu’en l’absence de sérénité dans le monde du travail, il n’y a aucune garantie de croissance. D’où, l’absence de croissance entrainerait nécessairement une redistribution précaire, voire impossible.

Dès lors, la Représentation Nationale souhaite-t-elle que le dialogue tripartite en cours puisse minorer la part de suspicion parmi les acteurs ; afin que règne une atmosphère de bonne  compréhension réciproque. C’est-à-dire, sans raidissement des positions ni postures opportunistes visant à contrarier les interlocuteurs de part et d’autre.

Qu’il s’agisse en effet des discussions concernant le code du travail, le système des recrutements, de rémunération et des primes ; qu’il s’agisse des questions sur les pensions et retraites, la gestion des personnels dits de la main d’œuvre non permanente ; qu’il s’agisse enfin de la renégociation des conventions collectives, des mesures visant l’amélioration de notre environnement des affaires pour continuer d’accroître l’attractivité du Gabon en la matière, sans oublier les réflexions en faveur d’une plus grande adéquation formation/emploi destinés à augmenter l’employabilité de nos jeunes, la Représentation Nationale estime qu’aucune question évoquée ici n’est de nature à cristalliser les égo, ni à formaliser des manichéismes entêtés.

En clair, l’examen de tous ces points de revendications qui constituent également le canevas du forum d’Akanda doit privilégier la sérénité devant l’ampleur de la tâche, la raison face aux difficultés du travailleur gabonais livré à la vie chère mais aussi le patriotisme face aux marges de manœuvre étroites de l’Etat dans un contexte macro économique marqué par la baisse du prix du pétrole, ressource qui alimente principalement les caisses de l’Etat.

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, J’ai mis en garde contre la récupération politicienne des revendications syndicales, en soulignant les raisons liées au trouble du climat social. Mais en amont, force est de constater que parmi les agents pathogènes participant au trouble de ce climat, figure le livre de Monsieur Pierre PEAN sur le Gabon. Livre qualifié par l’auteur en personne, de brûlot et à travers lequel il proclame dans un geste de pyromane assumé : créer le scandale pour en récolter le succès.

Ce scandale, Monsieur PEAN le sème de façon tous azimuts avec sa corne muse mal accordée ; en martelant des  affirmations oiseuses, sans fondement ni crédit sur plusieurs personnalités de la République, dont le Chef de l’Etat Ali BONGO ONDIMBA. A côté des meurtres et autres tentatives d’assassinats, la principale attaque contre le Président de la République est : la négation de sa filiation naturelle à feu Omar BONGO ONDIMBA.

Aussi, Monsieur PEAN est-il suivi dans son délire par une frange de l’opposition gabonaise qui voudrait faire de cette invention abracadabrantesque, le débat du siècle.

Même sans importance pour le développement de notre pays, il apparaît néanmoins que ce débat posthume, et lâche par définition est un véritable coup de poignard porté sur le dos du Président Omar BONGO ONDIMBA. Un cracha infect projeté sur sa tombe de la part d’individus qu’il a souvent choyé au nom d’une amitié sincère !

D’autant plus, ceux qui suivent Monsieur PEAN dans ses allégations aujourd’hui, sont dans leur majorité des personnes qui ont toujours déjà connu Ali BONGO ONDIMBA, sans forme de procès aucune, comme fils d’Omar BONGO ONDIMBA. Ils ont toujours déjà connus, sans aucune forme de procès, le haut commis de l’Etat qui depuis des décennies a souvent servi le pays à leur côté, avec la plus grande abnégation ; laissant toujours partout où il est passé, le souvenir d’un homme viscéralement attaché au souci de faire avancer son pays.

Devenu Président de la République, Ali BONGO ONDIMBA ne cesse de décupler cette volonté de poser pas à pas les jalons d’une prospérité à venir ; en dépit de l’immensité de sa tâche eu égard notamment à l’œuvre de déconstruction préalable des reflexes et pesanteurs anciens, naguère sources de piétinement du pays sur la voie du développement socio économique.

Ainsi, au regard de la gesticulation malsaine des uns et des autres, au regard de l’instinct de trahison qui s’accapare des uns et des autres, vis-à-vis de sa mémoire, j’ai presque envie de crier : Président Omar BONGO ONDIMBA, réveillez-vous, car ils sont devenus faux ! Ils sont devenus incontrôlables ! Ils sont devenus amnésiques ! Ali BONGO ONDIMBA est gabonais. Il est le fils de son père. Votre fils. Il ne l’a pas choisit. D’ailleurs, personne au monde ne choisit naturellement ses parents.

Ce débat sonne faux. Il a été clos lors du recours introduit par Monsieur Luc BENGONOSI en 2009. La question a l’autorité de la chose jugée. Dites-leur qu’ils s’attaquent à votre famille. Vous qui avez l’habitude de dire que vous acceptez tout sauf l’atteinte portée à votre intimité familiale. Dites-leur que sur le plan éthique, par-delà le caractère indécent et ignominieux du calcul éditorial, ce livre n’est pas une monographie intellectuellement soutenable et crédible sur le Gabon. Comme tel, il est assurément voué à une audience éphémère et à une absence de notoriété éthique et intellectuelle qui finira par le pousser vers les poubelles de l’histoire du journalisme d’investigation !

Dites-leur que ce livre s’apparente davantage à l’œuvre d’un mercenaire de la plume destiné à déstabiliser cette nation, sa paix et son unité construit à la sueur de votre font, au souffle de vos entrailles.

Monsieur le Président ! Dites-leur que ce papier s’attaque au fondement du vivre ensemble des gabonaises et des gabonais. Dites-leur que toute chose qui traduit le cynisme  du mercenaire, c’est quand il affirme urbi et orbi aimer le Gabon qu’il appelle aussi dans son brûlot, je cite : « mon petit état équatorial » fin de citation. Cette expression vient juste trahir la volonté entretenue par Monsieur PEAN de considérer le Gabon comme son jouet, son île de Koh-Lanta et le peuple gabonais comme ludions de son jeu fantasmagorique.

Enfin, dites-leur que ces attaques sur Ali BONGO ONDIMBA sont avant tout une tentative désespérée d’introduire dans ce pays, la problématique de la « gabonité » au sein du débat public. Sans toutefois ignorer les dégâts que cette rhétorique a pu occasionner sous d’autres cieux, parmi des frères africains pourtant liés par le  cœur et par le sang. Le cas de la Côte d’Ivoire étant celui qui nous est le plus douloureux à se remémorer, vu l’attachement quasi fusionnel que le Gabon entretient avec ce pays. Attachement justement mue par la volonté partagée des pionniers politiques de ces deux nations de soustraire l’Afrique en général et leur peuple en particulier de toutes les tares et les démons susceptibles de remettre en cause leur cohésion fraternelle, citoyenne.

Cohésion bâtie sur l’amour de l’autre, le respect et l’acceptation mutuelle par-delà les particularismes. Cohésion bâtie par-dessus tout sur l’amour de la patrie, expression la plus élevée d’une citoyenneté digne de ce statut.

Citoyenneté que j’avais eu l’occasion de décrire lors de mon discours du 1er septembre dernier comme une détermination, qui ne devrait pas se mesurer à l’aune des intérêts nombrilistes, mais plutôt sur la base de l’amour et d’un certain sens de sacrifice dont chacun est prêt à faire preuve pour la paix, le bien-être, la prospérité et la pérennité de la mère patrie.

D’où le citoyen imbu de ce sens du sacrifice avais-je indiqué doit constamment voir, agir et penser « Gabon d’abord » comme l’avait recommandé si généreusement le Père de notre chère Nation.

Mais que signifie Gabon d’abord en l’absence des valeurs du Gabon ? Que signifie Gabon d’abord si nous ne devons pas vivre ses valeurs ? Que signifie Gabon d’abord, si nous devons considérer les valeurs du Gabon, nos valeurs comme de simples portraits d’ancêtres rangés dans un coin de la maison de famille ?

Mesdames et Messieurs, Tout ceci est dit pour prévenir la jeunesse gabonaise contre la dérive et le risque d’instrumentalisation. Malheureusement, les évènements survenus à Rio il y a quelques jours démontrent qu’ils ne sont plus à l’abri de cette dérive et de l’utilisation instrumentale dont ils peuvent être l’objet de la part de certains adultes.

Tout en déplorant le décès du jeune compatriote occasionné par la situation insurrectionnelle qui caractérise les manifestations de Rio et de la Gare routière, je constate qu’une fois encore, on veut sacrifier notre jeunesse.

Je constate que certains adultes s’emploient à préparer une jeunesse rebelle, qui ne respecte plus les lois et règlements du pays ; à l’image d’une frange de l’opposition qui affirme ne pas se soumettre aux lois de la République.

Dans tous les cas, j’en appelle à la raison au nom du sens de la responsabilité qui doit imprégner tout leader d’opinion. Nos jeunes ne sont pas une vulgaire marchandise qu’on peut brader à tout prix. Ils représentent l’avenir du Gabon éternel.

Certains leader d’opinion bien que de l’opposition, condamnent la violence et la casse. Ils réclament plutôt le dialogue. Je salue leur patriotisme en considérant dans  ce sillage le dialogue comme la meilleure arme et le meilleur champ de bataille en démocratie.

Toutefois, qu’il me soit permis d’exprimer l’étonnement de la Représentation Nationale sur la fixation entêtée que quelques acteurs de l’opposition cultivent autour d’une conférence nationale. D’autant plus que les accords de Paris, auxquels certains acteurs de l’actuelle opposition ont pris part et accrédité, instituent le Conseil National de la Démocratie comme cadre approprié du débat politique inter gabonais.

Dès lors, ce n’est pas le cadre qui devrait donner le sens et le contenu au dialogue mais l’inverse. Or dans la revendication de la conférence nationale, tout laisse penser que c’est le cadre qui devient plus important que la nécessité de dialoguer même. Comprenne, qui peut !

Monsieur le Premier Ministre, Contre cette ambiance vindicative et parfois teintée d’irrationnel, votre devoir est de travailler chaque jour un peu plus à convaincre les gabonaises et les gabonais sur la pertinence de votre action.

Dans cette perspective, j’ai déjà salué l’initiative présidentielle du forum qui réuni depuis quelques temps les syndicats, le patronat et le Gouvernement dirigé par vos soins. La Représentation Nationale par ma voix voudrait féliciter dans le même ordre d’idée, l’initiative du conseil présidentiel sur la santé qui a eu lieu le 29 octobre  écoulé. Lequel conseil a pu confirmer la détermination de l’exécutif à poursuivre ses efforts d’investissement dans ce domaine, selon l’exigence d’aboutir désormais à des prestations  sanitaires qui soient à la hauteur des dépenses  consenties par l’Etat.

Il y a lieu de souligner le fait que le Chef de l’Exécutif dénonce la situation d’abandon de nos dispensaires de l’arrière pays. Toute chose qui marque son refus sinon d’une fracture sanitaire ou du moins d’une politique à deux vitesses en la matière.

De ce conseil et de la reforme qu’elle préconise, l’Assemblée Nationale voudrait retenir cette déclaration du Chef de l’Etat, je cite : « Je veux pour mes compatriotes, le meilleur de ce qui se fait » fin de citation.

Sur un tout autre domaine, la Représentation Nationale salue la deuxième phase de livraison des logements sociaux destinés prioritairement aux gabonais économiquement faibles. Cela, après les premières livraisons des habitations de Bikélé dénommées « clos des coquillages » destinées à la classe moyenne.

Enfin, comment ne pas saluer le paiement des arriérés dus aux entreprises au titre de la dette publique ? Comment ne pas saluer cette mesure qui encourage et redonne de l’activité à nos PME-PMI dont la vocation est de devenir les principaux pourvoyeurs d’emploi, suivant un contexte de saturation progressive de la fonction publique ?

Monsieur le Premier Ministre, Ce journal de bonnes nouvelles est l’exemple même de ce que le peuple attend du Gouvernement. Bien qu’il semble par moment donner l’impression d’être à la fois sévère et exigent, il sait souvent se montrer sensible aux efforts que vous déployez pour entendre ses préoccupations et les traduire en solutions concrètes.

Mesdames et Messieurs, Concernant l’Assemblée Nationale, l’une des missions consiste justement à contrôler lesdites solutions concrètes. Lors de notre rentrée parlementaire, le 1er septembre dernier, j’avais promis d’articuler plus que jamais notre action sur le contrôle des chantiers gouvernementaux, pour en évaluer la concordance d’avec les crédits que nous accordons aux besoins de la cause.

Aussi, les membres du Bureau de l’Assemblée Nationale auxquels s’associent dorénavant les présidents des commissions générales permanentes ont-ils effectué, dans cette optique, deux tournées d’information et de contrôle à travers les provinces de la Ngounié et du Moyen-Ogooué. La première du 06 au 11 septembre 2014 et la seconde du 06 au 10 octobre 2014.Les rapports comprenant l’ensemble de nos appréciations sur ces deux missions ont déjà été transmis au Gouvernement.

Cependant, il me plaît de remercier tous les collègues ressortissants des deux provinces traversées, pour la générosité  exponentielle de l’accueil qu’ils nous ont réservé. Par-delà les chants et les tambours, je retiendrais surtout la marque de considération que nous ont exprimé les populations de leurs circonscriptions électorales respectives. Considération  qui n’est pas sans rappeler celle des étapes précédentes du Woleu-Ntem et de l’Ogooué-Ivindo. Cela signifie simplement que les populations de l’arrière pays qui ont parfois le sentiment d’être abandonnées à leur sort ou de compter pour une donne accidentelle de la démographie nationale, apprécient à juste valeur la présence de leurs élus parmi eux.

Dans ces remerciements, je ne voudrais pas non plus oublier les autorités politico administratives locales. Lesquels ont manifesté une disponibilité quasi permanente durant notre présence dans leurs secteurs.

Entre chantiers en cours de réalisation, travaux bloqués ou arrêtés pour diverses raisons, on peut dire dans l’ensemble que l’optimisme est néanmoins permis. Car, le Gouvernement prend soin de privilégier tous les secteurs susceptibles d’augmenter de façon  significative le bonheur national brut de nos concitoyens.

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, Outre le travail de terrain, la session qui s’achève ce jour, a aussi constitué une séquence de forte activité législative. La loi de finances comprise, ce sont vingt (20) textes qui ont été votés au total. D’où vous comprendrez aisément que je ne puisse les passer en revue dans leur intégralité numérique. Néanmoins, je tiens à citer : - La proposition de loi complétant certaines dispositions de l’article 229 du code pénal. Ce texte présenté par mes soins vise à lutter juridiquement contre la pratique inadmissible des crimes dits rituels. Il vise à spécifier les peines encourues par les acteurs avérés de ces crimes en augmentant le caractère répressif de la loi et en les distinguant des autres crimes évoqués au titre de l’article 229 antérieur. Dissuasion et sanction guident l’esprit de cette loi qui expose les contrevenants à la peine à perpétuité assortie d’une période incompressible de trente (30) ans.

- La proposition de loi complétant les dispositions du code de procédure pénale. Ce texte s’inscrit dans le prolongement des modifications relatives à l’article 229 du code pénal, pour offrir une réponse juridique à la hauteur de la réprobation que l’opinion nationale et internationale ont fermement opposé à la pratique des crimes rituels au Gabon.

- Le projet de loi relatif à la transparence et à la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques. Ce texte transpose dans notre droit interne la directive de la CEMAC adoptée par les Etats membres le 19 décembre 2011, dans le but de mieux coordonner leurs politiques budgétaires  avec la politique monétaire commune. La transparence y implique la « publicité qui doit entourer les opérations financières de l’Etat, de la préparation à l’exécution jusqu’au contrôle par le Gouvernement ». Tandis que la bonne gouvernance signifie dans la même loi « utiliser les finances publiques dans l’intérêt général conformément aux choix et aux actions de développement opérés et aux objectifs à atteindre ».   Dans le même chapitre, le projet de loi organique relatif aux lois de finances établie les sanctions relatives au non respect de la directive CEMAC ou plus précisément des critères de convergence prévus par la directive.   - Le projet de loi portant règlementation du secteur minier en République Gabonaise. Ce texte vise à améliorer l’attractivité du secteur dans un contexte de concurrence mondiale.  Il vise également à sécuriser l’investissement privé ;  S’attache à promouvoir une gestion rationnelle de nos ressources minières. Gestion qui rime dans l’esprit de la présente loi avec développement durable.

Je ne résiste pas à l’envie de citer la proposition de loi portant sur les principes et mécanismes de lutte contre le harcèlement en milieu professionnel, qui vise à repousser les comportements déviants dans le cadre du travail. Afin que le milieu professionnel demeure un lieu d’épanouissement et une seconde famille pas plutôt qu’un univers de torture et de violences subies principalement par nos femmes.   Plusieurs ordonnances comptent également ce volume de travail.  - L’ordonnance n°008/PR/2014 du 20 août 2014 portant réorganisation du conseil gabonais des chargeurs ; - L’ordonnance n°009/PR/2014 du 20 août 2014 portant encadrement du trafic de fret généré par le commerce intérieur et extérieur de la République Gabonaise ; - L’ordonnance n°005/PR/2014 du 20 août 2014 modifiant et supprimant certaines dispositions de l’ordonnance n°00000008/PR/2012 du 13 février 2012 portant création et organisation de l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes, en abrégé ARCEP ; - L’ordonnance n°006/PR/2014 du 20 août 2014 modifiant certaines dispositions de la loi n°005/2001 du 27 juin 2001 portant règlementation du secteur des télécommunications en République Gabonaise. Tous ces textes visent à booster l’économie gabonaise et à sécuriser l’environnement des affaires.

Quant à la loi de finances qui gouverne cette session, elle arrête le budget 2015 à 3.188,7 milliards de FCFA. Comme tel nous pouvons en tirer les enseignements suivants :

- Ce budget reste conforme aux ambitions du Gouvernement. C’est-à-dire conforme à sa ferme volonté de poursuivre et de faire aboutir tous les chantiers qui s’inscrivent dans le cadre du schéma directeur des infrastructures, de la stratégie nationale d’industrialisation auxquels s’ajoutent toutes les mesures qui sous-tendent le pacte social destiné à repousser la pauvreté.  Il est notamment prévu de renforcer la campagne de construction de logements sociaux, d’intensifier la protection sociale, d’encourager les activités génératrices de revenus et la mise en place des minimas sociaux ; pour ne citer que ces exemples. D’où un sensible relèvement  des dépenses d’investissement.

- Ce budget intègre les mécanismes de bonne gestion préconisés par la budgétisation par objectifs de programme. Tout comme il poursuit les efforts d’assainissement des finances publiques engagés depuis quelques années.

Mesdames et Messieurs, Dans cette ambiance d’intense labeur, la diplomatie parlementaire n’est pas tombée dans l’oublie. Au titre de cette dernière, nous avons pris part à la 131èmeAssemblée de l’Union Interparlementaire qui s’est tenu à Genève du 12 au 16 octobre 2014. La délégation composée des Honorables OSSELE NDONG et NZENGUE MAYILA a pu débattre de diverses questions comme celles portant sur la sécurité, les menaces qui pèsent sur la démocratie, l’égalité homme/femme, la souveraineté nationale, la non ingérence dans les affaires intérieures des Etats.

De son côté, le Réseau des femmes Députés a pris part à la célébration des 30 ans de l’association des parlementaires européens partenaires de l’Afrique. Aussi, la délégation conduite par l’Honorable Estelle ANGANGOU a-t-elle pu s’imprégner des réflexions initiées à cet égard sur le thème : « Le rôle des femmes parlementaires dans la gestion des flux migratoires en vue d’un impact positif sur le développement ».

Sans être complet sur le volet, j’ai été pour ma part convié parmi quinze (15) autres délégués à la deuxième journée de réflexion préparatoire de la 4ème Conférence mondiale des présidents de Parlement qui vient de se tenir au siège des Nations Unies à New-York. C’était les 17 et 18 novembre 2014. Les débats ont permis de confirmer l’intérêt de l’Union Interparlementaire pour la paix, la démocratie et le développement durable tout en soulignant la nécessité de continuer les OMD sous forme d’Objectif pour le Développement Durable (ODD).

Qu’il me soit autorisé de remercier par ailleurs le Chef de l’Etat qui m’a permis de le représenter le 10 octobre 2014 à la cérémonie d’investiture du Président Gambien réélu  YAYA NDJAME.

Tels sont  Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, les pensées et les séquences ayant rythmées  notre activité durant quatre mois.

Selon la formule consacrée : « je déclare maintenant et solennellement la clôture de la deuxième session ordinaire 2014 de l’Assemblée Nationale ».

Vive le Parlement Gabonais Vive le Gabon « unis dans la concorde et la fraternité » Je vous souhaite d’ores et déjà un Bon réveillon et une Merveilleuse année 2015 Je vous remercie. 

  

Le Président de l’Assemblée Nationale

Jean-François NDONGOU

Président de l’Assemblée Nationale de la Transition

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