Afrique centrale/Gestion durable du poumon vert
Place à l'économie de l’environnement
Deuxième massif forestier au monde, et premier en termes de séquestration de carbone, l'Afrique centrale est assurément riche de ses potentialités climatiques, environnementales, et agricoles. C'est tout naturellement que cette sous-région est appelée à jouer un rôle majeur pour la sauvegarde de la santé de la planète.
Conscients de ce fait, les Parlementaires d'Afrique centrale réunis à Libreville depuis ce lundi 27 février, dans le cadre de la double conférence sur la gestion durable des forêts (REPAR-AC) et la sécurité alimentaire (RAPAC-SAN), entendent passer désormais de la simple conservation de ces gisements forestiers, aquatiques, culturels et autres, à la valorisation de ceux-ci.
C'est tout le sens à donner à la leçon inaugurale livrée ce 27 février par le Dr Honoré Tabuna, Commissaire à l'environnement et représentant le président de la CEEAC. "Le moment est venu de se demander comment on fait de la valeur économique avec nos forêts, nos cours d'eaux, nos pratiques culturelles séculaires, de manière à faire du chiffre, et non plus que de la philosophie (...) Désormais, il faut penser économie de l'environnement, économie de la conservation, économie des déchets, etc. Ce n'est qu'ainsi que chaque village, chaque peuple de notre sous-région, ressentira les effets positifs de ces questions dans son quotidien".
Pour le spécialiste de la CEEAC, l'Afrique centrale, avec une population de 200 millions d'habitants, 7millions de km au carré, et un millier d'ethnies qui se côtoient, peut aisément amorcer ce virage, avec la certitude du succès.
Mais dans le même temps, estiment les Parlementaires, il faut que la sous-région soit accompagnée, en raison "des services écologiques et climatiques" rendus par ses forêts. Soit une "juste compensation" en faveur des pays concernés, comme l'a souhaité le Coordonnateur régional du REPAR-AC, le député Camerounais Jean Jacques ZAM, en début des travaux.
Cette vision, a-t-il précisé, cadre parfaitement avec les dernières réunions mondiales sur le Climat, dont la COP27 de Sharm-el-cheikh en Egypte. Lesquelles ont largement porté sur le financement de la lutte contre les effets corrosifs des changements climatiques dans les pays vulnérables.
Le Président de l'Assemblée nationale gabonaise, Faustin Boukoubi, ne s'y est d'ailleurs pas trompé, en rappelant en ouverture des travaux ce qui suit :" les peuples d'Afrique centrale et du monde nous observent et espèrent voir un retour socioéconomique rapide, en contrepartie de leurs nombreux sacrifices consentis pour la préservation de l'environnement, la conservation des écosystèmes forestiers et la quête d'un développement durable".
La double conférence sur la gestion durable des forêts et sur la sécurité alimentaire s'achève ce mardi 28 février à Libreville, après deux jours de travaux. Ces assises interviennent à la veille du One Forest Summit qui s'ouvre lui aussi à Libreville dès ce 1er mars 2023. Un moment que les Parlementaires de la sous-région d'Afrique centrale entendent influer avec leurs recommandations et propositions.