Diplomatie Parlementaire
- La Conférence des Présidents d'Assemblées et des Sections d'Afrique de l'APF à Malabo (Guinée Equatoriale)
- La 128ème Assemblée de l'UIP et Réunions connexes à Quito (Equateur)
Les travaux qui ont débuté par la réunion du conseil directeur ont porté sur l'examen des questions relatives aux membres de l'Union Interparlementaire et des rapports du Président et du Secrétaire Général. Quelques décisions ont été prises, notamment les dates de la 129ème Assemblée de l'Union Interparlementaire qui tiendra ses assises à Genève en octobre 2013.
Il s'en est suivi le travail au sein des différentes commissions permanentes. Le débat spécial sur le thème : « D'une croissance débridée à un développement maîtrisé. Buen vivir : nouvelles approches, nouvelles solutions », a été ouvert par le Président élu de la 128ème Assemblée de l'UIP, Monsieur Fernando CORDERO, Président de l'Assemblée Nationale de l'Equateur.
Pour les différents intervenants, il s'est agit de montrer que si la croissance économique est indispensable pour nos Etats, cependant, elle n'induit pas nécessairement une émancipation humaine sur le plan social. Elle a parfois les répercutions sur le plan social et environnemental.
Les commissions ont planché sur les thèmes bien spécifiques. La commission permanente de la paix et la sécurité internationale s'est interrogée sur le thème « responsabilité de protéger : le rôle du Parlement dans la protection des civils ». Ils ont soutenu que les Etats ont la responsabilité de protéger leur population des génocides, des crimes de guerre, épuration ethniques et crimes contre l'humanité.
La commission permanente de la démocratie et des droits de l'homme a débattu du « recours à divers médias y compris les médias sociaux pour accroître la participation des citoyens et améliorer la démocratie ». On peut noter que le dialogue entre citoyens et parlementaires contribue à renforcer le respect pour la démocratie et les institutions démocratiques, à enrayer la désaffection électorale et accroître la transparence.
Nombre d'ateliers ont eu lieu au cours de ces assises : l'atelier sur le droit des enfants handicapés. Monsieur BOUKARI SAWADOGO a fait une communication sur la situation des enfants handicapés en Afrique. Pour montrer que ce problème constitue une préoccupation majeure pour la communauté internationale puisque les enfants handicapés vivent encore dans des conditions précaires.
L'atelier sur la responsabilité pour la santé des femmes et des enfants. Il s'est agit de montrer que la diminution de la morbidité et mortalité n'est pas suffisante pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement relatifs à la santé à l'horizon 2015 malgré des progrès importants accomplis dans le monde.
L'association des secrétaires généraux a débattu sur trois points :
- La coexistence entre les personnels directement attachés au politique (assistant parlementaire ou collaborateur de groupe) et les personnels de l'administration ;
- Les règles éthiques applicables aux parlementaires et aux membres du personnel ;
- Les droits d'information et d'audition des commissions parlementaires sur les affaires gouvernementales.
Par rapport au premier point, il était question de voir quelle différence existe-t-il entre les personnels directement attachés aux politiques et les personnels de l'administration au regard des statuts, des modes de recrutement et de rémunération. Et comment se traduit cette différence au niveau du travail, du lieu du travail, des moyens alloués.
Quant au deuxième point, il a consisté à voir comment les différents parlements établissent et appliquent les codes de conduite pour les parlements et pour les membres du personnel, et savoir s'il existe des règles écrites dans tous les différents parlements.
Enfin, pour le troisième point, les secrétaires généraux des parlements sont parvenus à l'idée que le contrôle de l'action du gouvernement et de son administration constitue une fonction essentielle de l'activité parlementaire. Pour que ce contrôle s'opère de façon efficiente, les organes parlementaires doivent disposer de pouvoirs, d'enquête et d'information.
- Le Président de l'Assemblée Nationale du Gabon en Côte d'Ivoire
Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale de Côte d'Ivoire,
Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les Présidents d'Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République,
Et vous tous en vos grades et qualités
Mesdames et Messieurs les Députés de l'Assemblée Nationale de Côte d'Ivoire
Il y a un an jour pour jour, j'avais déjà eu le bénéfice de compter parmi les aimables invités du Président Guillaume SORO KIGBAFORI, aux fins de tisser ensemble la toile de fond qui devrait servir de canevas à l'histoire récente de notre coopération inter parlementaire.
C'était le mercredi 25 avril 2012 à Yamoussokro dans les entrailles même de la bienheureuse fondation Félix Houphouët BOIGNY pour la recherche de la paix.
Quelques mois plus tard, ce fût au tour du Président Guillaume SORO d'accepter promptement l'invitation de l'Assemblée Nationale du Gabon, aux fins de soutenir nos travaux à l'occasion de la première session ordinaire de la même année.
Alors que les souvenirs capitalisés au cours de ces deux rendez-vous hautement symboliques dans la perspective du dialogue inter africain demeurent encore très vifs et prégnants, nous voici à nouveau conviés par ce Parlement frère pour célébrer un autre moment de partage dans cette belle capitale qu'est Abidjan.
Aussi, outre l'attachement personnel du Président Guillaume SORO à l'égard de ma personne, qu'il aime à surnommer le doyen, l'Assemblée Nationale du Gabon est pleinement consciente du fait que la sollicitude quasi permanente du Parlement Ivoirien à son endroit constitue sans doute l'expression d'une grande considération et le témoignage éloquent de la valeur que représentent le soutien et la solidarité que nous lui apportons.
Nul besoin de rappeler que cette valeur est la même lorsque nous avons l'honneur de recevoir votre soutien.
Pour marquer d'une forte empreinte la participation de notre Assemblée à cette importante cérémonie, les Députés dont j'ai maintenant le plaisir de vous présenter ont accepté avec enthousiasme d'effectuer le déplacement d'Abidjan. Il s'agit de :
- Monsieur Daniel ONA ONDO, 1er Vice-Président de l'Assemblée Nationale du Gabon ;
- Monsieur Paul MBA ABESSOLE, 5ème Vice-Président ;
- Monsieur Edgard Anicet MBOUMBOU MIYAKOU, Député;
- Madame Angélique NGOMA, Députée ;
- Madame ANGANGOU Estelle Flore, Députée.
Monsieur le Président,
J'ai souligné dès l'entame de ce propos les souvenirs palpitants qui ont émaillé nos rencontres.
C'est ici l'occasion, me semble-t-il bien indiquée, de renouveler mes plus profonds remerciements à tous les Députés ivoiriens et à vous-même pour la qualité du message que vous avez délivré au peuple gabonais à travers ses représentants, lors de votre passage au Palais Léon MBA, siège de notre Assemblée Nationale.
Je me souviens, en effet, d'un message poignant ; particulièrement porté par l'idée force selon laquelle : la pratique de la politique en Afrique devrait apprendre à intégrer la notion de fair-play chère au monde sportif. Car, c'est précisément sur la base de ce fair-play que notre continent parviendrait à se soustraire de cette conception suicidaire de la politique qui en fait un champ de bataille impitoyable voué à alimenter nos antagonismes jusqu'à l'explosion.
Au regard des nombreuses crises politiques qui secouent notre cher continent de part en part, cet appel au fair-play est plus que jamais actuel et mériterait d'être relayé à chaque occasion qui nous en offre le prétexte.
Mesdames et Messieurs les Députés,
J'ai aussi parlé de dialogue inter africain au seuil de ce message.
Ainsi posé, ce voeu n'est pas nouveau. Il est même au fondement de toutes les théories qui caractérisent le panafricanisme.
Cependant, aussi longtemps qu'une telle ambition se déclinera comme une sorte de vue de l'esprit, il est fort à parier qu'elle demeure improductive, inutile et incertaine.
Il importe alors de cristalliser désormais ce voeu autour d'une dimension pragmatique qui serait de nature à contraindre notre doux espoir à s'arrimer à l'expérience. De telle sorte que l'expérience, les actes ou la pratique de nos discours devienne la première règle de ce que le dialogue inter africain devrait dorénavant signifier.
En effet, que vaut un tel dialogue s'il ne s'approprie pas les questions de l'heure et s'il devrait continuer à donner l'impression que l'Afrique peine à s'emparer de son destin ?
-Sur le plan politique, un tel dialogue ne devrait-il pas s'employer à contraindre notre continent à désapprendre l'art de magnifier les démons de la division, de la haine et de la guerre pour apologiser enfin son unité, sa stabilité, sa compétitivité comme gage de sa prospérité à venir ?
- Sur le plan économique, que vaut le dialogue inter africain s'il ne pense pas à son échelle des stratégies immunisantes qui permettraient à notre continent de s'accommoder à l'universalisation du mouvement des échanges marchands et de la course à la productivité qui s'étend désormais à l'ensemble de la planète ?
-Sur le plan social, je me demande si le dialogue inter africain vaut quelque chose, s'il ne préconise pas une gestion concertée de la misère du continent qui contraste fortement avec les richesses dont regorgent notre sol et notre sous-sol.
-Sur le plan culturel, je me demande à quoi peut servir le dialogue inter africain s'il ne parvient pas à préconiser notre culture comme le terreau à partir duquel l'Afrique doit pouvoir tirer le génie de son imagination créatrice et le réservoir dans lequel il peut tirer la somme des valeurs qui lui permettrait de répondre présents à tous les rendez-vous du donner et du recevoir auxquels notre époque nous convie ?
-De la problématique de la sécurité, au défi des nouvelles technologies de l'information et de la communication en passant par l'éducation de nos jeunes ou le rapatriement de nos cerveaux en exiles, j'ai force de penser que toutes ses questions devraient alimenter le dialogue inter africain.
En effet, Mes chers collègues, il est temps que l'Afrique intègre dans son disque dur l'idée suivant laquelle : si l'avenir est imprévisible, aléatoire et chaotique, il se construit, se prépare toujours en se calculant, pour dégager les variables et pour infléchir le caractère indomptable et déroutant des évènements.
Sur tous ces aspects, j'ai déjà eu l'occasion de faire constater que la Côte d'Ivoire et le Gabon disposent devant eux d'énormes potentialités de coopération et gagneraient ainsi à créer une véritable synergie complémentaire. D'autant plus que nos deux Présidents, leurs Excellences Alassane OUATTARA et Ali BONGO ONDIMBA dans un élan ferme et déterminé, partagent l'ambition de conduire la Côte d'Ivoire et le Gabon vers le statut enviable de pays émergents.
Mais je voudrais rappeler que cette belle espérance n'est atteignable que dans un climat de paix et de sérénité.
C'est pourquoi, le peuple gabonais par ma voix tient à réaffirmer qu'il se tiendra toujours aux côtés du peuple frère ivoirien pour encourager ses efforts dans le processus de réconciliation et de pacification totale qu'il a entamé.
Car, nous sommes convaincus que l'histoire récente de la Côte d'Ivoire, n'est qu'un malheureux faux pas. Nous sommes convaincus que dans leur être profond, les ivoiriens sont un peuple épris de paix.
Mise à part l'hospitalité légendaire qui caractérise nos deux nations, la paix est la plus grande valeur que les pionniers desdites nations ont longuement et patiemment imprimé dans nos âmes. Le Président Omar BONGO ONDIMBA a pu déclarer un jour, je cite : « La paix, lorsqu'on la porte au coeur agit comme une pulsion qui ne peut vous laisser insensible aux déchirements des communautés, surtout lorsqu'elles vous sont voisines».
Il est donc temps que la Côte d'Ivoire sorte définitivement des malheurs engendrés par le faux pas historique pour permettre à sa jeunesse de rêver à nouveau à autre chose qu'à la guerre. De rêver notamment d'une Côte d'Ivoire prospère, au sein de laquelle ils sont tout disposés à assumer leur vocation de principal atout et de valeur ajoutée.
Telles sont Monsieur le Président, Chers Députés, Mesdames et Messieurs, les quelques pensées que je tenais à partager avec vous.
Monsieur le Président,
Je ne saurais terminer mon propos sans vous renouveler mes très sincères remerciements pour l'accueil très fraternel.
Je voudrais souhaiter enfin plein succès à vos travaux.
Vive la coopération inter parlementaire Gabon/Côte d'Ivoire,
Vive le dialogue inter africain,
Je vous remercie de votre aimable attention.
- Yaoundé, 11 mai 2013. Le processus d'intégration du continent africain au coeur des travaux de l'Assemblée régionale Afrique de l'APF
- Réunion de la Commission politique de l'APF à Rabat (Maroc)