Discours de clôture de la Première Session Ordinaire 2015 du Président de l'Assemblée Nationale
Monsieur le Premier Ministre,
La classe politique gabonaise a été rudement éprouvée au cours de ces quatre derniers mois. Allusion faite ici aux dispositions successives de Madame Rose Francine ROGOMBE, Messieurs André MBA OBAME et Augustin BOUMAH.
Par leur engagement singulier, ces trois destins ont su graver leurs noms de façon indélébile dans le livre de notre histoire récente.
Madame Rose Francine ROGOMBE s’est particulièrement investie dans la cause féminine. Elle a fait de sa propre vie un exemple d’émancipation de la femme gabonaise. Une émancipation bâtie sur le travail, le goût de l’effort, l’intelligence, le respect de la verticalité des rapports entre les aînés et les cadets. Sans oublier les valeurs de la famille véritable ciment du lien social. La promotion par le mérite ; la revendication par le droit, le respect du devoir. Telles me semblent les leçons que la magistrate, la femme politique et la mère de famille a bien voulu laisser à la postérité.
De son côté, Monsieur André MBA OBAME comptera comme l’un des hommes politiques influents des quinze dernières années du règne de feu Président Omar BONGO ONDIMBA.
Plusieurs fois Ministre de la République, il a consacré l’énergie de sa jeunesse aux besoins de cette cause. Homme de tous les débats et de tous les conciliabules qui ont ponctué la vie politique de notre pays depuis 1990, André MBA OBAME s’est illustré comme un acteur agile, doté d’une souplesse d’esprit qu’il savait combiner d’avec un certain sens de la courtoisie et de la mesure, selon un souci manifeste d’assumer une stature d’homme d’Etat. Puisse la postérité, garder là aussi, le souvenir d’un républicain loin des clichés « jusqu’au boutistes » que certains partisans zélés et mal intentionnés risquent de rapprocher de son image.
Quant à Augustin BOUMAH, je dirais simplement qu’il compte parmi les pionniers de la vie politique gabonaise. J’ai l’habitude de comparer les femmes et les hommes de sa générations à des navigateurs sans boussole, à qui devrait néanmoins échoir la lourde responsabilité de baliser les chemins les plus droits possibles aux fins d’organiser socialement, politiquement et économiquement notre jeune Etat à peine sorti de la tutelle coloniale.
A posteriori, on peut constater que c’est avec l’encre du cœur que ces véritables artistes ont écrit les premières pages de notre histoire nationale.
Aussi, voudrais-je au nom des membres du Bureau qui représentent la nervure principale de notre Assemblée, avoir une pensée républicaine à l’égard de es trois citoyens à la fois au sens d’un ultime hommage mais surtout au sens de la reconnaissance qu’on attendrait de la Représentation Nationale à l’égard de femmes et d’hommes d’une certaine envergure compte tenu des services rendus à la Nation dans la quête du bien-être collectif.
Selon le même registre, j’ai maintenant la faiblesse de penser que notre pays gagnerait à célébrer davantage ses icônes. C’est dans cette célébration que nous apprendrons à construire une véritable mémoire républicaine. Laquelle mémoire aurait pour vocation d’éclairer tant soit peu, notre présent à l’aune des consciences qui ont fait notre passé destinal. Ce devoir de mémoire est encore une autre façon de reconnaître un socle commun à notre pacte social, par-delà les contingences contextuelles. C’est une telle mémoire qui peut nous aider à mieux connaitre nos valeurs, ceux qui en ont été les bâtisseurs. Enfin, c’est cette mémoire qui peut par exemple nous emmener à comprendre quelles valeurs ont permis au Gabon de préserver jusqu’ici son unit nationale contre le spectre du conflit intérieur, alors que le vent de la démocratie qui a soufflé sur le continent en 1990 a souvent été une sorte de xintia, ravageant impitoyablement le paysage politique de plusieurs pays africains ?
Dès lors, bâtir notre mémoire et la célébrer à plus forte raison, c’est refuser de reculer devant notre pays question.
Cette éthique de la célébration devrait également interpeller la République sur la nécessité d’honorer ceux qui incarnent sa dignité et sa responsabilité, selon le registre où chacun a bien pu hisser le plus haut possible le drapeau gabonais. Qu’il s’agisse en effet de femmes et d’hommes politiques, qu’il s’agisse de nos artistes, de nos chercheurs et inventeurs, toutes ces figures porteuses de génie devraient faire l’objet d’un véritable culte républicain. Non pas seulement lorsqu’ils ont tiré leur révérence mais aussi lorsqu’ils sont parmi nous, entrain de faire briller les trois couleurs de l’emblème nationale dans le ciel étoilé de notre modernité à travers les œuvres de l’esprit ou leurs productions intellectuelles.
De fait, s’il est acquis pour l’époque que le développement économique et social sont fortement tributaires de la recherche et de l’innovation technologique, n’importe-t-il pas de considérer nos hommes de sciences comme les soldats de première ligne en vue de relever les défis de cette bataille ?
A ce propos, il me plait de noter l’éveil politique qui se manifeste à nouveau au sein de certaines instances africaines. En particulier au niveau de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie qui recommande expressément dans son communiqué final, à l’issue de la 7ème conférence des Présidents et de sections de la région Afrique, je cite « Face aux maux qui rongent le continent africain et annihilent les effets de ses dirigeants en vue de son développement, (…) les Etats doivent apporter un appui à la recherche scientifique et aux autres activités de production intellectuelle dans les domaines les plus variés de la vie ; afin de permettre aux Peuples d’Afriques de se prendre en charge notamment en matière de sécurité d’industrialisation, de santé, d’éducation et d’infrastructures ». Fin de citation.
Toutefois, Mesdames et Messieurs, pendant que je voudrais ainsi parler de mémoire, il vaudrait mieux que je m’abstinsse de perdre la mienne. C’est pourquoi, il m’importe à présent de me souvenir de nos invités, tout protocole observé, venus nous apporter soutien et solidarité au cours de cette cérémonie qui marque la clôture de notre Première Session Ordinaire 2015.
A cet égard, nous avons le plaisir de compter parmi nous, le Premier Ministre Chef du Gouvernement le Professeur Daniel ONA ONDO.
Monsieur le Premier Ministre, mardi 05 mai 2015, au cours d’une séance plénière destinée aux questions orales avec débat aux Membres du Gouvernement, vous avez déclaré dans cet hémicycle même, je cite « Tant que je serai là, le Gouvernement ne manquera jamais de considération envers la Représentation Nationale ». « Vox populi, vox déis ; la voix du peuple c’est la voix du seigneur ». Fin de citation.
Cette déclaration, venue du fond de vos entrailles et qui affirmait urbi et orbi sa dévotion au peuple, avait fortement touché les Membres du Bureau de l’Assemblée Nationale. Mais aussi tous les Députés qui y ont découlé une gravité contrastant profondément d’avec votre humour corrosif habituel.
Votre présence en ce lieu et celle des Membres du Gouvernement qui ont choisi de vous accompagner, illustrent donc à merveille la cohérence interne de vos convictions ainsi que la marque du respect mutuel entre nos Institutions respectives et dont vous voudriez être le garant. A leur tour, les élus du Palis Léon MBA voudraient vous dire, par ma voix, qu’ils apprécient le volontarisme et l’optimisme intelligent que vous impulsez à la tête du Gouvernement.
Merci aux Ministres de vibrer au rythme de votre mélodie et surtout de bien vouloir bannir de leur imaginaire cette idée de procès qu’ils subiraient à l’Assemblée Nationale à travers les interpellations. L’Assemblée Nationale n’est pas une torture nationale !
Il s’agit simplement d’un exercice constitutionnel qui nous engage chacun selon sa posture et son rôle bien définis. Mais dans l’absolu, loin de nous la prétention de penser qu’il y a d’un côté les bons c'est-à-dire les parlementaires, pétris d’un sens flamboyant d’humanisme et de l’autre, des monstres froids appartenant à une espèce dite gouvernementale. Au contraire, les parlementaires ne doivent jamais oublier que nous baignons dans les mêmes eaux, suivant notre volonté partagée de rechercher le bien-être du Peuple gabonais.
Il ya simplement que les gouvernements, de façon plus générale, peuvent donner l’impression de faire face à des contraintes ou des conjonctures qui semblent reléguer au second plan celles du Peuple. Dès lors, comme le soulignait si joliment le Président Léopold SEDAR SENGHOR, au cours d’une réunion ancêtre de l’Assemblée nationale de la francophonie en 1966, je cite : « ce sont les peuples qui, par l’intermédiaire de leurs élus, pousseront les gouvernements à aller de l’avant. » fin de citation.
Mesdames et Messieurs, le bureau de l’Assemblée Nationale a également l’honneur d’accueillir, Madame Lucie MILEBOU AUBUSSON épouse MBOUSSOU, président du Sénat, venue nous assister, selon le reflexe quasi naturel de la solidarité institutionnelle qui anime les deux Chambres du Parlement.
Madame le Président, l’Assemblée Nationale ne cessera d’apprécier l’entente cordiale qui prévaut entre nos deux Institutions. Au fil du temps, le bicamérisme se révèle comme une réelle chance pour notre Parlement. Dans l’exacte mesure où il permet à nos lois de passer une véritable épreuve du tamis et à l’œuvre législative elle-même de capitaliser l’expertise de femmes et d’hommes d’expérience, ici synonyme de sagesse et d’un ensemble de vertus bonifiées par le vécu.
Merci de nous soutenir Madame le Président. Nos hommages vont à tous nos vénérables Sénateurs et nos condoléances renouvelées à l’occasion de la grande perte quia affecté le Sénat.
Nous avons aussi le grand plaisir de compter parmi nos aimables invités, e et Messieurs les Présidents des Institutions Constitutionnelles.
Madame et Messieurs les Présidents, votre soutien infatigable nous honore. Il est le signe d’un Etat équilibré, d’un Etat qui s’assume, s’assure et se rassure dans sa diversité institutionnelle tout aussi gage d’un ancrage sur les valeurs démocratiques. De fait, aucune démocratie ne serait crédible, si ses Institutions ne faisaient pas preuve à la fois de solidarité pour rendre l’idée d’Etat même moins tributaire des individus des individus et leurs humeurs.
Madame et Messieurs le Présidents des Institutions Constitutionnelles, l’Assemblée Nationale ne cessera de vous exprimer sa profonde gratitude.
Dans le périmètre qui leur est réservé, j’aperçois plusieurs membres du Corps diplomatique accrédités en République Gabonaise. Comme souvent, le Palais Léon MBA apprécie spécialement cette présence, symbole de l’amitié objective qui existe entre le Gabon et tous les pays amis.
Mises à part ses richesses naturelles, c’est la diplomatie qui a forgé et amplifié la renommée et la notoriété du Gabon sur scène internationale. N’a-t-on pas souvent dit de Libreville qu’elle était le carrefour diplomatique de l’Afrique ? Dès lors, toutes les communautés des pays amis devraient pouvoir se sentir en terre gabonaise comme chez elles. Autre façon de dire que les liens établis entre le Gabon et chacun de ses partenaires portent véritablement le sceau du sacré.
J’en dirais davantage dans quelques instants. Mais d’ores et déjà je voudrais du fond du cœur remercier le corps diplomatique, de nous rester fidèle.
A côté du corps diplomatique, je puis constater la présence combien significative de Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations non Gouvernementales.
Aide au développement, protection des Droits de l4homme, Relation internationales Mondialisation, protection de l’environnement ; les domaines de compétences multiples et variés des ONG, en font de nos jours, des partenaires indispensables. Aucun Etat, aussi moderne et indépendant soit-il ne peut se passer des ONG, en tant qu’elles sont à la fois comme l’opinion publique et sa conscience.
Merci Mesdames et Messieurs les partenaires au développement, de nous accorder crédit et considération de façon chaque fois renouvelée. Merci de privilégier notre partenariat, au sens où vos questions sont aussi nos réponses vos questions. Dans le même ordre d’idée , le Bureau de l’Assemblée Nationale, tient à remercier chaque fois tous les citoyens qui nous encouragent à travers les réseaux sociaux, dans nos circonscriptions électorales respectives ou lors de nos missions d’information et de contrôle de l’action gouvernementale partout où nous sommes déjà passés. Comment oublier ce dont l’appel du Palais Léon MBA est devenu un rituel irrésistible ? Comment oublier ceux qui ont choisi de vivre ce rituel devant leur petit écran ? Parfois, l’énergie nous manque. Parfois, nous pouvons donner l’impression de défendre insuffisamment les intérêts de nos électeurs. Je voudrais leur dire que toutes ces carences traduisent simplement le caractère imparfait des pauvres mortels que nous sommes. Car, jamais la volonté d’un seul élu ici présent n’a été de niveler par le bas la représentativité dont il est porteur. Au demeurant, nous avons considérer ceux qui nous réprimandent autant que nos galvanisateurs comme motifs d’aller toujours plus loin et plus juste dans notre production législative. De cette production dépend l’avènement d’une société moins anachronique, moins injuste, plus égalitaire en droit et plus conforme à l’affirmation des citoyens dans l’étendue de leurs désirs et passions ; dans un nouvel ordre mondial où le dynamisme culturel est aussi tributaire de la libre imagination.
A tous nos compatriotes, je dis merci pour cet intérêt sans cesse grandissant autour de cette Institutions son rôle.
Monsieur le Premier Ministre
Mesdames et Messieurs
J’ai parlé de la vocation diplomatique de notre pays. A cet égard, comment ne pas revenir quelques instants sur l’incendie malveillant qui a ravagé les locaux de l’Ambassade du Benin en avril dernier ? Devant cet incident d’une gravité certaine et susceptible plonger les autres partenaires du Gabon dans une sorte d’attitude douteuse et circonspecte, n’appartient-il pas à la Représentation Nationale de rassurer au nom du Peuple Gabonais toutes les consciences diplomatiques ?
Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique, c’est ici, le lieu d’exprimer notre désolation par rapport à un acte de pure délinquance et dont les auteurs sont voués à répondre de leur barbarie auprès de la justice gabonaise.
Comme j’ai pu le dire récemment à Cotonou, lors de la cérémonie d’investiture de Maitre Adrien HOUNBEDJI, Président de l’Assemblée Nationale du Bénin, cet acte n’emporte aucunement l’adhésion de nos compatriotes. Il ne saurait traduire en aucun cas le sentiment des gabonaises et des gabonais qui dans leur majorité civique, aiment à revendiquer l’hospitalité et le penchant panafricaniste de notre pays comme les gênes dominants de son ADN socioculturel et politique.
Le Gabon est une terre d’accueil. Il compte le demeurer davantage pour ses frères africains afin d’honorer à travers les âges ce legs qui porte le sceau de la volonté humaniste des pionniers politiques de notre pays, en tête desquels les Présidents Léon MBA et Omar BONGO ONDIMBA pères de la nation gabonaise, aujourd’hui suivis si heureusement sur ce sentier, par Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, adepte résolu de l’excellence par delà les frontières.
Mesdames et Messieurs,
J’ai également parlé des valeurs que la mémoire républicaine devrait s »’employer à capitaliser. Au nombre de celle-ci, la valeur travail, le don de soi (synonyme de patriotisme), le dialogue, la concertation, le respect de la volonté générale et le respect des règles qui fondent l’Etat de droit ont encore été malmenés au cours de ces derniers mois. Les grèves et les mouvements d’humeur à l’éducation nationale et dans l’enseignement supérieur ont encore été les exemples les plus illustratifs de cet état des faits. Il a fallu toute la fermeté du Gouvernement pour décourager les extrémistes.
Cependant, une fois encore, cette année scolaire et académique a été perturbée, aux grands dames de nos enfants. Car ils sont restés chez eux, sans apprendre pendant presqu’un trimestre, subissant de la sorte les incompréhensions, les blocages et la dictature des intérêts particuliers qui divisent souvent les partenaires sociaux.
Pourtant, dans ce secteur les efforts du Gouvernement dans l’amélioration des conditions sociales des fonctionnaires sont indéniables. En témoignent encore : les résolutions du Conseil des Ministres du 23 juin dernier qui visent notamment à je cite :
-l’amélioration de la structure de la rémunération par le rétablissement de la prééminence de la solde de base sur les éléments accessoires ;
- l’augmentation des salaires et en particulier ceux les plus bas, versés dans la Fonction Publique.
Aussi, à l’approche de la plupart des examens et concours de fin d’année, l’Assemblée Nationale ne peut qu’encourager l’élan positif vers l’apaisement perceptible depuis quelques semaines dans le monde de l’éducation/ elle exhorte de même le Gouvernement à régulariser les derniers cas objectivement contestés de suspension ou de mise sur bons de caisse des salaires aux fins d’une sérénité totale.
Monsieur le Premier Ministre,
L’Assemblée Nationale comme à son habitude voudrait aussi consacrer cet instant à encourager le Gouvernement. Le but étant qu’il aille toujours plus loin dans se besogne, comme nous le recommandait le Président SENGHOR au seuil de cette allocution.
Dans cette perspective, nous voudrions noter que, si la diversification de l’économie gabonaise devient à la fois une urgence et un impératif pour sorte notre pays d’une forte dépendance budgétaire à l’égard de l’or noir, les efforts du Gouvernements dans cette direction nous semblent assez prometteurs. Pour les encourager, la Représentation Nationale retiendra un exemple majeur.
L’exemple encourageant qui se rapporte à l’intéressement de notre pays pour la métallurgie. Allusion faite ici au Complexe Métallurgique de Moanda inauguré le 12 juin dernier. En effet, si ce complexe au demeurant présenté par les spécialistes comme une performance unique en Afrique subsaharienne permet de créer une valeur ajoutée sur notre matière première, et peut augurer à ce titre des mêmes dividendes économiques que ceux engrangés grâce à la transformation locale des grumes, on peut aussi affirmer avec optimisme qu’il ouvre l’ère industrielle du Gabon. On peut d’ores et déjà miser sur les emplois directs et indirects que l’activité métallurgique est appelée à générer grâce à ce complexe. Puisse-t-il alors constituer le véritable miroir du Gabon industriel.
Mesdames et Messieurs
L’autre facette de cette cérémonie consiste notamment à vous livrer une esquisse de nos activités. Cet exercice débarrassé de tout narcissisme s’articule autour de nos missions habituelles.
Cela, sur le plan législatif, cette session se signale comme l’une ses plus fertiles. Plusieurs textes, dont deux ordonnances à forte teneur économique et sociale ont été votés. Pour ne pas citer la liste intégrale, je me limiterais à évoquer :
-Le projet de la loi de ratification de l’ordonnance n°001/PR /2015 portant modification et suppression de certaines disposition de la loi n°13/96 du 15 Avril 1996 portant création du Conseil Nationale de la Démocratie ;
-Le projet de la loi de ratification de l’ordonnance n°002/PR/2015 portant modification de certaines dispositions de la loi n°24/96 du 6 juin 1996 relative aux partis politiques, modifié par la loi n°016/2011 du 14 février 2011 ;
-Le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°006/PR/2015 portant modification de l’article 42 de l’ordonnance n°0022/PR/2007 du 21 août 2007 instituant un Régime Obligatoire d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale en République Gabonaise.
-La proposition de loi fixant le quota de candidature des femmes et des jeunes aux élections politiques.
Pour les femmes, ce taux est désormais fixé à 30% conformément au vœu du Président de la République et aux recommandations de s Nations Unies en la matière. Ce qui fait du Gabon un bon élève à l’échelle du continent.
-La proposition de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°23/2005 décembre 2005 portant création et organisation du Fond National pour le Développement de la presse.
-le projet de loi de ratification de l’ordonnance n°005/PR/2015 du 29 janvier 2015 portant suppression de l’Agence de Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise ;
-Le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°03/PR/2015 du 29 Janvier 2015 autorisant l’Etat gabonaise contracter un emprunt ;
-Le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°007/PR/2015 du 23 février 2015 autorisant l’Etat gabonaise à contracter un emprunt ;
Pour revenir aux deux dernières ordonnances et aux emprunts qu’elles autorisent, il importe de souligner que le premier emprunt est destiné à l’amélioration de notre environnement des investissements. Afin d’attirer un plus grand nombre d’opérateurs économiques désireux de se déployer sur le marché gabonais. D’où le projet de promotion de l’investissement et de la comptabilité (PPCI) qui sous-entend ce premier emprunt préconise concrètement de :
-Renforcer la capacité opérationnelle de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements « ANPI-GABON » ;
-Renforcer les capacités en matière de promotion des investissements ;
-Améliorer l’accès des PME aux investissements publics ;
-La création d’un registre des entreprises avec une base des données électroniques ;
-La mise en place d’un bureau d’information.
Quant à l’autre emprunt soutenu par la deuxième ordonnance, il est destiné au financement des travaux de la route NDOLE-MEDOUMANE dans leur troisième phase. Ce qui est de nature à rapprocher un peu plus Libreville de Yaoundé et à faciliter un peu plus la praticabilité de cet axe évidemment stratégique dans nos échanges économiques.
Outre l’adoption des textes et l’audition des Ministres dans le cadre des commissions générales permanentes, cette session a été également marquée par deux séances plénières relatives aux questions orales avec débat adressés aux Membres du Gouvernement.
Des mécanismes de bonne gestion des ressources humaines dans la fonction publique, à la cherté du poisson sur le marché nationale en passant par les inquiétudes des Députés sur l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de Football (CAN) 2017 ; jusqu’au sort des s=déguerpis du village MVENG AYONG dans la commune d’Akanda, des échanges animés sans tabou et dans des mots simples ont permis d’éclairer l’opinion sur chaque question. Les débats, selon une tradition établie, ont fait l’objet d’une retransmission radio-télévisée pour permettre à chacun de se tailler un avis personnel.
Par ailleurs, notre assemblée tient aussi à honorer ses engagements dans le cadre de la diplomatie parlementaire. L’activité de cette dernière a été foisonnante tant sur le plan intérieur qu’à l’extérieur.
Sur le plan national, notre assemblée a eu l’honneur d’héberger du 05 au 06 mars 2015, la Conférence du Réseau des Femmes Parlementaires d’Afrique Centrale en collaboration avec l’Association des Parlementaires Européens Partenaires de l’Afrique. Cette réunion autour du thème : « les femmes parlementaires faces aux défis des mariages et des grossesses précoces » a notamment permis aux participants de formuler de précieuse résolutions allant vers la nécessité de renforcer les plans d’action et les stratégies de responsabilité régionale et nationale envers les futures générations et particulièrement envers les jeunes filles. Un rapport a été transmis au Gouvernement pour les besoins de la cause.
Parallèlement, c’est ici l’occasion pour le Bureau de l’Assemblée Nationale, de renouveler sa fierté et ses félicitation à notre collègue Estelle Flore ANGANGOU portée à la tête du REPAC à l’issue de la même réunion.
D’une réunion à une autre, dans le cadre de l’APF, nous avons abrité la réunion dite Intersessionnelle de la commission de l’éducation, de la communication et des affaires culturelles. C’était du 20 au 21 avril 2015.
Bien qu’externe aux instances habituelles de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, je ne puis résister à l’envie de souligner la belle rencontre du Réseau Africain des Personnels des Parlements (RAPPA) ayant permis à plus de 40 fonctionnaires des parlements africains d’échanger leurs expériences du 247 au 29 avril 2015 au Palais Léon MBA.
Comment éluder l’actualité du Parlement Gabonais des Jeunes qui constitue une contribution décisive à l’éducation citoyenne de nos enfants ? Je voudrais parler de la session de restitution des conclusions des travaux relatifs à la cinquième session de ce parlement qui a eu lieu au Palis Léon MBA du 22 au 24 avril 2015.
Comment oublier enfin, sur le plan national l’atelier de renforcement des capacités des parlementaires dans l’élaboration des stratégies de contrôle et d’évaluation des politiques dans le domaine de l’environnement et du développement durable ; organisé en collaboration avec WWF le 23 juin 2015 ?
Sur le plan international, l’honorable Albertine MAGANGA MOUSSAVOU s’est rendue disponible pour représenter notre Assemblée à Brazzaville, afin de débattre sur : l’intégration des personnes handicapées dans les politiques et les programmes de développement des Etats membres à l’initiative de la commission économique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC). D’où il apparait dans les réflexions, la nécessité de considérer les personnes handicapées, comme des citoyens à part entière et non comme des citoyens entièrement à part ; pour le bien de nos économies qui risquent de se priver des talents, des performances et de l’expertise dont elles sont dépositaires. Là aussi, un rapport à l’attention du Gouvernement a été établi.
Dans le cadre de l’APF, deux délégations encadrées par mes soins, ont participé d’une part à la 7ème Conférence des Présidents d’Assemblées et de Section de la Région Afrique. C’était les 09 et 10 avril 2015 à Dakar. Au cours de cette allocution, j’ai déjà eu l’occasion d’en invoquer quelques aspects. J’ajouterais parmi les questions dépouillées, celle liées à deux fléaux : la maladie à virus Ebola et le terrorisme qui endeuille douloureusement l’Afrique et soumettent à rude épreuve les capacités de nos systèmes de santé ainsi que celle de nos armées à les contenir. Sans omettre parmi nos préoccupations, celles liées à la démocratie et la bonne gouvernance ; alors que le continent va connaitre en 2016 plusieurs élections majeurs.
D’autre part, le séjour de YAMOUSOUKRO relatif à l’assemblée Régional Afrique, nous a permis de préparer avec les autres délégués, L’assemblée Générale de l’APF et précisément le point de vue africain concernant les prochains débats de Berne en Suisse à partir du 06 juillet sur le thème « Encourager l’accès à une formation de qualité pour tous : un défi prioritaire pour la francophonie ».d’ores et déjà, il apparait que l’éducation doit demeurer le cheval de bataille pour sortir l’Afrique du sous-développement.
C’est aussi entre autres préoccupations, celle que j’ai eu le plaisir de partager avec Maitre Adrien HOUNGBEDJI, lors de l’aimable invitation qu’il a bien voulu m’adresser à l’occasion de son investiture comme Président de l’Assemblée Nationale du parlement frère au Benin.
Mesdames et Messieurs, tel est le condensé encore laconique des moments qui nous ont tenus en haleine durant les quatre mois de session qui s’achève.
Dès lors, comme une berceuse qui pousse irrésistiblement l’enfant insomniaque dans les bras de Morphée, cette allocution est entrain de nous ouvrir de façon toute aussi irrésistible, les portes de nos vacances bien méritées. Ainsi, selon la formule consacrée : « je déclare solennellement la clôture de la Première Session Ordinaire 2015 de l’Assemblée Nationale. Et pour souhaiter à tous de bonnes vacances, j’ajouterais en paraphrasant, un journaliste que j’aime bien chaque jour est une vie précieuse. Prenez soins de vous et n’oubliez jamais de travailler à la beauté de notre pays.
Vive l’Assemblée nationale
Vive le Gabon éternel
Je vous remercie de m’avoir écouté si généreusement.