Séance Plénière du 10 Novembre 2017



Sous la présidence de l’honorable Richard Auguste ONOUVIET, Président de l’Assemblée Nationale, la séance est ouverte à 14 heures 25 minutes.

Le Président :
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et messieurs les membres du Gouvernement,

Je voudrais, à titre préliminaire, vous souhaiter à vous-même ainsi qu’aux membres du Gouvernement nos cordiales bienvenues au palais Léon MBA, dans ce cadre inédit et ce décor inhabituel consécutif à l’incendie particulièrement grave qui a entièrement ravagé notre hémicycle.

L’hémicycle que vous avez tant fréquenté en tant que Ministre, puis Ministre d’Etat et où nous aurions été heureux de vous recevoir dans vos nouvelles fonctions en qualité de Premier ministre, Chef du Gouvernement.

L’Assemblée Nationale le regrette profondément, mais son Bureau s’est toutefois employé à apporter à la salle qui nous accueille ce jour les aménagements nécessaires correspondant à la publicité et à la solennité de la présente rencontre.

Votre indulgence ainsi que celle de l’importante délégation qui vous accompagne est sollicitée pour les imperfections que vous pourriez éventuellement être amenées à relever.

Monsieur le Premier ministre, usant des prérogatives qui tirent des dispositions de l’article 15 de notre Constitution, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, a décidé le 28 septembre 2016 de vous confier la direction de l’action gouvernementale et la conduite, sous son autorité, de la politique de la nation.

La Représentation nationale, par ma voix, tient à vous renouveler ses vives et sincères félicitations. Elle tient également, au moment où vous prenez vos prestigieuses et délicates fonctions, à vous exprimer, ses vœux  de courage et de succès pendant que la grande majorité savent que la situation actuelle des recettes budgétaires interviendra inévitablement sur l’exécution des budgets du Gouvernement.

Nous vous souhaitons donc d’avoir du talent et la dextérité qu’exige la situation de l’heure.

Cela dit,

Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et messieurs les membres du Gouvernement
Honorables députés,
Mes chers collègues,

        J’invite dès maintenant l’honorable Marguerite NDEKAYINO (Troisième secrétaire du Bureau de l’Assemblée Nationale), à procéder à l’appel nominal des députés afin de constater le quorum conformément aux dispositions de l’article 41 du règlement de l’Assemblée Nationale.

    Chère collègue, vous avez la parole.

 Marguerite NDEKAYINO (Troisième Secrétaire du Bureau) : Merci, Monsieur le Président.

      Appel des députés.

Le Président : Mes chers collègues l’appel donne le résultat suivant :

-    présents ou représentés : 107 ;
-    excusés : 2 ;
-    absents : 3.

Le quorum est largement atteint. Nous pouvons poursuivre notre tâche du jour.

Mes chers collègues, la séance plénière de ce jour se tient en exécution des dispositions de l’article 28a de notre loi fondamentale qui dispose, je cite : « Dans un délai de quarante cinq (45) jours au plus, après sa nomination et après délibération du Conseil des ministres, le Premier ministre présente devant l’Assemblée nationale, son programme de politique générale  qui donne lieu à un débat, suivi d’un vote de confiance. Le vote est acquis à la majorité absolue des membres de l’Assemblée nationale présents». Fin de citation.

Mes chers collègues, l’ordre du jour de la présente séance comporte donc un point unique, à savoir : La déclaration de politique générale de monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement.

Pour la forme, je pose la question : Quelqu’un a-t-il à redire sur cette proposition d’ordre du jour ?

Comme je m’y attendais, personne ne prend la parole. L’ordre du jour est donc adopté.

Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement, je vous invite à prendre la parole devant les députés afin de décliner votre politique générale conformément aux dispositions de l’article 28a de la Constitution gabonaise.

Vous avez la parole.

Frank Emmanuel ISSOZE NGONDET (Premier ministre, Chef du Gouvernement) :
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,

 Nous sommes ici pour notre honneur, face à une tâche exaltante.

Je vous parle, Honorables Députés, dans des conditions qui diffèrent de celles qui habituellement sont les nôtres, et nous savons pourquoi. Pourquoi ? Parce que le Palais Léon MBA, ce haut lieu de la démocratie de notre pays, a été le théâtre d’un saccage lors de la dernière élection présidentielle. Mais, nous sommes là ! Nous sommes ensemble ! Nous sommes forts ! Debout ! Parce que la démocratie a triomphé.

Aujourd’hui, c’est la première Déclaration de Politique générale, du premier gouvernement du second mandat du Président Ali BONGO ONDIMBA.
 
C’est un honneur pour moi. C’est un honneur pour nous tous, pour tout homme politique, d’avoir la charge de conduire le pays vers tous les défis qui sont les siens.

A cette tribune, celui qui vous parle n’oublie pas d’où il vient. Il vient d’une province dont on ne pensait pas à priori, au regard de notre histoire, qu’elle fournirait au Gabon un Premier Ministre.
 
Mais, l’enfant de cette province a fait confiance à l’école gabonaise, à la politique gabonaise ; il a été, comme chacun de vous, solliciter les suffrages des populations. Il a voulu servir sa province et surtout son pays ; et quand un pays sait donner une chance à un de ses enfants, d’où qu’il vienne, quelle que soit son origine, quand un pays peut vous juger sur le seul critère qui vaille ; l’envie de le servir. Alors, ce pays mérite qu’on lui donne beaucoup. Mais, un pays ce n’est pas une idée désincarnée.

     Si nous sommes ici, un Parlement libre et démocratique, si cette chance m’est donnée de travailler pour le Gabon au niveau des responsabilités qui sont les miennes aujourd’hui, c’est parce que son Président, Ali BONGO ONDIMBA le rend possible. Il en va ainsi de l’égalité des chances.
 
Je voudrais donc le remercier, au nom des membres du Gouvernement et en mon nom propre, pour cette grande marque d’estime et de confiance. A ses côtés, nous relèverons le grand défi démocratique qui est le nôtre.
 
Avant de vous parler de la politique, aujourd’hui mes premières pensées vont vers ceux qui ont donné leur vie pour que la démocratie soit protégée. Ils nous ont rappelé que la politique, ce n’est pas uniquement des projets et des mots, mais que c’est aussi des femmes et des hommes prêts à tout donner pour leur pays.
 
Avant d’être membres de l’Armée gabonaise ou de la Police Gabonaise, se furent des Gabonais. Qu’ils soient à jamais remerciés pour leur sacrifice, qui permet au Gabon de parler de son avenir. Je pense aussi à ceux qui, de bonne foi, et je ne veux pas déshonorer leurs actes, n’ont pas compris qu’ils ne choisissaient pas un camp contre un autre ; mais la dictature contre la démocratie.

     Tout ce sang coulé, est une insulte à la sagesse, à la pensée, au respect ; une insulte aux valeurs de la République que d’ailleurs nous partageons tous, quelles que soient nos légitimes différences.
 
Si l’idéal de certains était d’en amener d’autres à se battre dans une rue, je voudrais leur dire qu’un idéal de violence est un pauvre idéal ; qu’il est un idéal plus haut, qui demande plus d’audace et plus de vertu, c’est celui de travailler avec tous les Gabonais à élever le pays selon ses désirs exprimés démocratiquement.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
 Honorables Députés,
 
Aujourd’hui, nous sommes face à une opportunité formidable. Il n’est probablement pas de moments plus exaltants pour faire de la politique au Gabon.
 
Pensons aux enjeux qui sont les nôtres. Un enjeu de progrès économique qui profite à tous. Un enjeu de diversifications de nos ressources. Un enjeu d’infrastructures. Un enjeu de paix, de sécurité, d’harmonie chez nous, mais bien au-delà, je pense à notre région.

Nous devons donner une priorité absolue à la Jeunesse, à travers une politique d’éducation, de formation. Et, toutes nos actions économiques doivent être pensées, en ayant la jeunesse en tête. C’est là un engagement fort de mon Gouvernement.

Alors que le monde a les yeux rivés sur la COP 22, nous devons garder en tête l’impératif environnemental qui doit nous guider. L’équilibre de la planète commence ici. En pensant à ce qui nous reste à faire, pensons déjà à ce qui a été fait.
 
Nous avons diversifié nos ressources : le bois nous rapporte beaucoup par exemple. Le secteur minier est en transformation. Le secteur agro-alimentaire se renforce chaque jour. Nos infrastructures  routières se développent. Notre offre de soin est meilleure.
 
Je voudrais dès lors, rendre hommage aux initiatives courageuses entreprises par le Professeur Daniel ONA ONDO à la tête du Gouvernement.

Pendant près de trois ans, faut-il le rappeler, il a mené des réformes audacieuses et déterminantes pour faire avancer le pays dans ce sens. Je suis fier d’avoir appartenu à ses différents gouvernements. Le Gabon engage une troisième étape de son histoire.
 
Le Président Léon MBA, tout le monde le sait, est le père de l’indépendance du Gabon.
 Le Président Omar BONGO ONDIMBA a donné au Gabon les structures d’un Etat performant et moderne.

Avec le Président Ali BONGO ONDIMBA, nous devons nous engager cette étape du développement économique du Gabon, pour que le progrès profite à tous, grâce à un Etat démocratique.
 
Ce progrès pour tous et pour chacun a été au cœur de son discours de campagne. Il rend le Gabon encore plus fort et encore plus stable. Si bien qu’aucun des enjeux du siècle en Afrique ne peut se régler en l’absence de notre pays.
 
Les enjeux de l’Afrique sont les nôtres :

-    l’enjeu environnemental ;

-    l’enjeu de la révolution énergétique ;

-    l’enjeu du développement éducatif ;

-    l’enjeu de la stabilité politique et de la paix.

Nous devons être la nation qui progresse le plus en Afrique.

Pour relever ce défi, monsieur le Président, il nous faut accélérer le rythme d’exécution de la mise en œuvre du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE).
 
Dans cette optique, notre premier objectif est politique :

-    préserver la paix ;

-     donner un souffle nouveau et plus de vitalité à notre démocratie.
 
Notre second objectif est économique :

-    relancer l’économie en créant, grâce à la revalorisation des secteurs hors pétrole, les conditions d’une croissance plus durable et plus inclusive.

Notre troisième objectif est social :

-    gagner la bataille pour l’emploi et concrétiser le programme de l’Egalité des chances.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Renforcer notre jeune démocratie est un engagement majeur de mon Gouvernement. La consolidation de l’Etat de droit, la préservation de la paix et la stabilité du pays apparaissent dès lors comme des objectifs stratégiques.
 
La démocratie est un long processus souvent exposé aux menaces de tous genres. Nous venons d’en faire l’amère expérience lors de la dernière élection présidentielle, particulièrement dans la phase postélectorale.
 
Le discours politique s’est caractérisé par des outrances et par une violence inouïe. Des expressions abjectes, ayant entraîné des abominations les plus inqualifiables sous d’autres cieux, ont été utilisées sans retenue. Des vies ont été brisées, des compatriotes spoliés de leurs biens, des édifices en flammes.
 
A la base de tout cela, la haine. La haine de l’autre. La haine du droit. Et, même la haine du pays. L’on a tenté d’opposer artificiellement les Gabonais aux Gabonais. L’on a tenté d’instrumentaliser la Communauté internationale contre notre pays. Le patriotisme, valeur si chère au peuple gabonais, s’est effrité.

Face à cette dérive jamais connue dans notre pays, le Président Ali BONGO ONDIMBA a su résister. Il y a opposé le respect et l’amour du prochain. Il y a opposé l’Etat de droit et le patriotisme. Il a été le rempart contre les radicalismes et les extrémismes qui ont failli entraîner la rupture du lien national et du pacte républicain.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
 Honorables Députés,
 
Ce progrès que nous voulons tous, ne peut se faire sans la participation et l’implication de tous.
 
Le Président de la République a lancé un appel au dialogue et au rassemblement. Personne n’a besoin de se renier pour se rassembler. La seule exigence, c’est l’amour du Gabon. Nous souhaitons que cette main tendue soit saisie. Les enjeux que je citais à l’instant, sont plus importants que ce qui nous sépare. Notre bien commun vaut bien cet effort.
 
Le dialogue a été l’arme par laquelle notre pays a vaincu le spectre des crises les plus graves et les plus complexes de notre histoire.
Il en a été ainsi de la Conférence nationale de 1990, des Accords de Paris de 1994 et des Accords d’Arambo de 2006.
 
En effet, toutes ces concertations ont permis aux acteurs de chaque époque de se parler. Ils ont pu ainsi apaiser les tensions qui menaçaient la cohésion nationale aux lendemains des scrutins politiques.
 
Le dialogue politique auquel le Président de la République a convié les forces vives de la Nation, concourt à vivifier le nouveau pacte républicain basé sur le progrès pour tous et pour chacun.
 
Comme il l’a souligné dans son discours d’investiture, ce dialogue doit nous permettre, je cite : « de sortir de la logique du conflit permanent qui dénature fortement nos valeurs, nos relations et notre vivre ensemble ».

Mettons nos pas, dans les traces de nos devanciers.
     Qu’il me soit permis ici de saluer les figures de l’opposition qui ont su saisir la portée historique de ce dialogue et se sont déjà déclarées prêtes à y participer. Je reconnais dans leur engagement, l’attitude républicaine nécessaire aux grands hommes face aux grands défis que leur impose l’histoire de notre pays.
 
Mettons-nous ensemble pour préserver la paix et la stabilité de notre pays. Unissons-nous pour faire bloc contre toutes les menaces diffuses ou manifestes, qui pèsent sur notre cohésion nationale.

Dès lundi prochain, avec l’accord du Chef de l’Etat, j’entame les consultations officielles devant conduire au dialogue politique.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Le Président de la République l’a lui même signifié : « Le Dialogue politique doit déboucher sur la mise en place d’Institutions plus fortes et consensuelles ». Il doit nous amener à nous entendre sur l’amélioration des processus d’organisation des élections politiques dans notre pays.
 
En attendant de connaître les conclusions du dialogue politique ainsi que les réformes institutionnelles à engager, deux défis politiques majeurs sont à relever :

-    amplifier l’autonomisation de la femme à travers la mise en œuvre du programme de la Décennie de la Femme ;

-    faire aboutir la décentralisation de notre administration territoriale.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
De nos jours, la scène politique est marquée notamment par l’affirmation croissante dans le débat public, d’acteurs nouveaux tels la société civile, les femmes et les jeunes.
 
Il nous faut dorénavant tenir compte, dans la gouvernance de nos institutions, de cette nouvelle donne et de cette demande réelle de plus de démocratie citoyenne.

A ce propos, la loi sur les quotas que vous avez adoptée il y a quelques mois, indique clairement la direction à suivre. L’un des acteurs caractérisant cette évolution, la femme, a été pris en compte dans un programme politique et social faisant partie des grandes décisions présidentielles du septennat passé : la décennie de la femme.
 
Ce programme, nous le savons tous, vise à intégrer davantage la femme au cœur de l’œuvre de construction nationale en renforçant son autonomie et sa contribution.
Le volet politique du programme de la décennie de la femme nous interpelle tous. Le Président de la République, Chef de l’Etat, veut favoriser l’accès de plus de femmes aux responsabilités politiques et administratives selon les quotas définis par la loi.
 
Aujourd’hui plus que par le passé, nous ne pouvons méconnaître le rôle des femmes dans le développement des sociétés démocratiques. Par leurs engagements et leurs actions, les femmes permettent des changements politiques majeurs : elles sont une composante indispensable et incontournable dans le processus de développement de notre pays ainsi qu’en témoigne la présence de femmes à la tête de quatre de nos Institutions constitutionnelles.
 
Le Gouvernement actuel comprend un peu plus de 30% de femmes. Ce sont des femmes aux talents divers.

Pour certaines d’entre elles, la vie politique n’a plus de secrets. Elles apportent l’expérience et l’assurance nécessaires à l’action gouvernementale.

D’autres viennent de la haute administration, ajoutant ainsi à la technicité dont le Gouvernement a toujours besoin.
 
D’autres encore, du secteur privé et de la société civile : elles permettent au Gouvernement d’avoir un regard neuf et plus incisif sur les défis à relever. La diversité de ces trajectoires contribue à enrichir tant qualitativement que quantitativement l’action du Gouvernement.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
La décentralisation reste un objectif majeur de mon Gouvernement. La loi a été votée, il faut maintenant lui donner tous les moyens réglementaires pour pouvoir être pleinement appliquée.
 
Conscients de cet enjeu, nous prendrons des initiatives hardies afin d’assurer la pleine application de la loi n° 001/2014 du 15 juin 2015 relative à la décentralisation.

Un nouveau transfert de compétences sera organisé au profit des collectivités locales, qui sera accompagné des ressources correspondantes abondées dans un Fonds d’Investissement Provincial. Ce fonds sera le bras armé d’une politique visant à assurer un développement économique mieux réparti.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Le monde entier fait face à une crise économique pernicieuse qui frappe davantage les pays producteurs de matières premières, dont principalement le pétrole. Le coût du pétrole a baissé de plus de 50% de sa valeur en 2012 et ne connaîtra pas de si tôt les plafonds qu’il avait atteints entre 2010 et 2012.
 
La croissance économique mondiale devrait rester modeste en 2016, soit 3,1%. Elle augmenterait à 3,4% en 2017. Un contexte qui entraînera inéluctablement une chute de la croissance de l’Afrique subsaharienne de 1,4% en 2016, alors que ses prévisions pour 2017 sont de l’ordre de 3%.
 
Le Gabon, dont l’économie dépend en grande partie du pétrole, subit comme d’autres pays producteurs, les conséquences de cette crise et doit gérer ses ressources budgétaires autrement pour y faire face.

     En 2012, au pic pétrolier, les recettes pétrolières annuelles de l’Etat étaient de 1500 milliards de FCFA. Elles ne représentent plus que 400 milliards en 2016. Soit une diminution de 1100 milliards de FCFA.
 
Mon Gouvernement a été mis en place dans ce contexte de décélération économique. Il fera preuve de responsabilité en tenant toujours compte de cette réalité dans les choix qu’il va opérer. Ce contexte de décélération pèsera également sur les décisions qu’il sera amené à prendre pour satisfaire les attentes des Gabonaises et des Gabonais.
     Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Quand on décline ce qui nous reste à faire, il est important de prendre conscience de ce que nous avons déjà accompli.

Ces sept dernières années, on a doté ce pays de moyens de communication physique en développant un réseau routier moderne.
 
Un réseau routier fiable, c’est la condition qui est posée au progrès économique. Une région enclavée ne peut se développer.

Nos infrastructures de santé se sont fortement développées, et l’accès à la santé n’est plus un privilège, mais progressivement un droit pour tous.

Nous avons renforcé notre capacité de production énergétique, tout en réduisant notre dépendance à la seule ressource pétrolière.
 
Fort de ce qui a été fait, nous pouvons regarder avec détermination et confiance, ce qui reste à accomplir.

Depuis 2015, la croissance connaît un ralentissement draconien. Cette année-là, la croissance s’est établie à +3,9%, tirée essentiellement par le secteur pétrolier (+8,6%) dont la bonne performance résultait des effets bénéfiques des investissements antérieurs.
 
Ce ralentissement, nous le savons tous, s’explique pour l’essentiel par le retournement des prix des principaux produits d’exportation sur les marchés internationaux.

Pour l’année 2016, des indications dignes de foi montrent que, tout en baissant, notre croissance économique ressortirait positive malgré un contexte international difficile. Elle se situerait à +2,9% au lieu de 3,9%, un an auparavant.
 
Réjouissons nous qu’elle soit portée par le secteur hors pétrole (+4,1%). Cela souligne nos progrès dans un contexte où le secteur pétrolier reculerait de 5,5%.

Progressivement, notre économie a renforcé sa résilience face aux chocs exogènes. Cela, grâce notamment au :

-     lancement de multiples programmes visant la réalisation d’investissements structurants ;

-    la transformation locale de nos matières premières ;

-     la revalorisation du secteur agricole ou encore l’amélioration du cadre des affaires afin d’attirer les investissements directs étrangers.

Ainsi, bien que fragilisés, les fondamentaux de notre économie demeurent fort heureusement solides pour passer les turbulences du moment.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Comparativement à la loi de finances, le budget risque de connaître un déséquilibre de l’ordre de 410,8 milliards de FCFA en 2016 ; du fait d’une collecte de recettes plus faible que ce que nous avions prévu.

En matière d’endettement public, l’encours de la dette s’établirait à 3160,1 milliards de FCFA à fin 2016. Soit un taux d’endettement de l’ordre de 39,4% (hors avances consenties par la Banque Centrale) en 2016 contre 37,3% en 2015, consécutivement au repli du PIB.
 
Les perspectives de l’économie gabonaise pour 2017 resteraient étroitement liées à l’évolution de la conjoncture internationale. Mais elle dépendrait aussi de notre détermination à accélérer la mise en œuvre du PSGE.
 



Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
En accord avec le Président de la République et sous mon autorité, le Gouvernement adoptera très prochainement un Plan de Relance Economique. Ce Plan de Relance reposera sur des réformes audacieuses que nous devons opérer, à la fois sur le plan fiscal et budgétaire, afin d’optimiser la collecte et l’utilisation de nos ressources publiques.
 
Il établira une nouvelle démarche gouvernementale d’investissement, d’avantage articulée autour de l’entreprise privée et basée sur la promotion des Partenariats Publics Privés (PPP).
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
L’objectif global visé par le Gouvernement est de renforcer l’efficacité de la dépense par une utilisation plus rationnelle des ressources publiques et une réalisation des objectifs clairement définis.

C’est dans ce cadre, que mon Gouvernement poursuivra la mise en œuvre de la Budgétisation par Objectifs de Programmes (BOP).
 
Pour cela, des réformes structurelles et institutionnelles sont indispensables.
Le Ministre du Budget a été chargé de soumettre au Gouvernement des propositions allant dans ce sens.

Outre, la mise en œuvre de la BOP, le Gouvernement adoptera un nouveau Code des Marchés Publics qui réaffirmera le principe de la concurrence et qui renforcera la composition et le rôle des commissions d’évaluation des offres en même temps qu’il donnera plus de place aux PME.

Pour rappel, plus aucun Ministre ne pourra engager l’Etat en marge du respect des procédures.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
La maîtrise de la dépense publique passe aussi par un meilleur contrôle des dépenses, des subventions et des aides diverses accordées par l’Etat. Une telle démarche vise un double objectif :

-    contrôler le coût des mesures décidées par le Gouvernement, d’une part ;

-     s’assurer de leur efficacité en termes de réalisation des objectifs visés, d’autre part.
 
Par ailleurs, le Gouvernement soumettra au Parlement une nouvelle loi sur la concurrence qui mettra notamment en place une Autorité Nationale de la Concurrence (ANC). L’une des missions de cet organe sera de statuer sur toutes les subventions accordées par l’Etat ou les collectivités locales.
 
Pour mon Gouvernement, évaluer l’efficacité et la pertinence de la dépense publique sera une discipline permanente.
 
Remettre de l’ordre dans nos finances publiques, c’est aussi moderniser la fiscalité. Des réformes fiscales vigoureuses viendront donc conforter les efforts de maîtrise des dépenses que nous venons d’énoncer.
 
Mon Gouvernement va accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles prévues notamment dans les recommandations des Assises nationales de la fiscalité de 2015.

Il s’agit entre autres :

– du développement de la fiscalité foncière ;

– de la modernisation des services et la dématérialisation des procédures ;

– de la lutte contre la fraude fiscale ;

– de la lutte contre l’informel.

Un plan d’action a été adopté à l’issue desdites assises. Il vise la simplification de la fiscalité et le renforcement des recettes de l’Etat.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Le contexte actuel nous impose la rigueur.

Bien sûr, personne ne peut dire combien dure le mandat d’un Gouvernement, et pour combien de temps un Premier Ministre est à la tâche. Je veux juste que lorsque sonnera l’heure de mettre fin à mes fonctions, qu’on puisse dire que l’action de ce Gouvernement aura été éthiquement exemplaire dans sa pratique.
 
Agence de Régulation des Marchés publics, Cour des Comptes, Commission de Lutte contre l’Enrichissement Illicite, tout le monde sera à l’œuvre dans la lutte contre la corruption ; avec des moyens et de l’engagement.

Je sais que tout Gouvernement est attendu sur ce point. Le mien saura répondre aux attentes.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
 Honorables Députés,
 
Dans ce cadre, je m’engage à poursuivre la mise en œuvre des mesures contre la vie chère et accroître le pouvoir d’achats des gabonais.

Ces mesures concernent notamment :

– la baisse des coûts portuaires ;

– la baisse du prix des produits locaux, notamment celui du poisson ;

– l’organisation régulière des comités provinciaux des prix, sous la présidence des Gouverneurs ;

– la tenue régulière des réunions du Comité Interministériel de Lutte contre la vie chère présidée par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Nous avons des ambitions économiques et industrielles. Pour réussir ce qui est devant nous, il faut nous doter d’un outil d’investissement financier performant, d’une banque ayant des capacités d’investissement au service de notre développement.

J’ai demandé au Ministre de l’Economie de restructurer le secteur bancaire afin de permettre à cette banque de voir le jour le plus tôt possible.


     Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,

     On ne saurait entrevoir une politique budgétaire efficace sans maîtrise de la masse salariale. Le retour au respect des critères de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) est un impératif pour le Gouvernement.

Aussi, le Gouvernement entend-t-il veiller à contenir la masse salariale, tout en rendant cet objectif compatible avec nos objectifs de développement.
 
Différentes pistes sont à explorer, parmi lesquelles il pourrait s’agir :

– de procéder aux départs systématiques des personnes ayant atteint l’âge limite de la retraite ;

– de finaliser le programme des départs volontaires à la retraite ;

– de débattre d’autres pistes avec le parlement, très vite.
 
Dans cette tâche, le Gouvernement s’est fait accompagner par des organismes reconnus, je pense notamment à la Banque Mondiale.
 
Je voudrais rappeler le rôle primordial des Agences dans le fonctionnement de notre économie. Elles permettent d’être au plus près des réalités économiques Elles permettent de gérer de manière compétitive des secteurs qui demandent une grande compréhension et un professionnalisme éprouvé.
 
Ceci demande néanmoins que toutes soient performantes. Nous allons évaluer la bonne marche de chacune, afin d’améliorer ce qui doit l’être. Cet audit proposera le meilleur schéma de fonctionnement et de financement de ces structures. Il permettra également d’optimiser les structures qui pourraient paraître redondantes.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
 Honorables Députés,
 
Dans le contexte actuel, il est clair que la capacité de l’Etat à financer tout seul l’investissement devient limitée.

Les partenariats public-privés constituent aujourd’hui un levier important pour certains secteurs comme les infrastructures liées à l’énergie ou le transport.
 
Cette approche invite le Gouvernement à développer des rapports de confiance avec les investisseurs sur la base d’un cadre juridique clair. L’environnement des affaires est l’élément clé de la mise en place des PPP. Nous devons multiplier nos efforts pour répondre pleinement aux attentes spécifiques des opérateurs économiques.
 
Dans ce sens, le Gouvernement mettra tout en œuvre pour accélérer le développement des infrastructures productives : mieux promouvoir les investissements privés, mieux sécuriser le foncier et établir une structure dédiée au suivi des PPP.
 
Emmener les investisseurs et partenaires privés à investir dans notre pays, à nos côtés, cela impose que nous soyons irréprochables. Nos investissements publics devront désormais faire l’objet d’une meilleure programmation tenant compte à la fois de la capacité d’absorption de l’économie, des capacités financières de l’Etat et des priorités pour notre pays.
 
Dans ce sens, il apparaît indispensable de rééchelonner la mise en œuvre des projets d’infrastructures afin de concentrer les ressources publiques sur les projets ayant un impact social.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
La meilleure réalisation sociale se trouve dans l’entreprenariat. Dans ses choix comme dans ses engagements, le Gouvernement va désormais promouvoir ce changement de paradigme.

L’entreprise doit être placée au cœur de l’action de développement. Il s’agit ici de la grande entreprise, mais aussi et davantage des Petites et Moyennes Entreprises et des Petites et Moyennes Industries (PME/PMI).
 
A cet effet, notre devoir sera d’accompagner les entrepreneurs, notamment jeunes et locaux, à travers des incubateurs, des fonds de garantie ou encore des fonds de capital-investissement. C’est pourquoi mon Gouvernement s’engage à mettre en place un Fonds de Garantie des PME. Soutenir l’entreprenariat national est une priorité.
 
L’Etat, dans son rôle d’incitation et d’impulsion, veillera à organiser les conditions de mise en place des pôles de développement tel que cela a été indiqué dans le cadre de la stratégie nationale d’industrialisation.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
La dette de l’Etat doit être maîtrisée. Il nous faut éviter que le poids de la dette obère nos capacités d’investissements.

Face au problème de la dette, mon Gouvernement n’a pas d’autre choix que celui de la responsabilité. Et, par ailleurs, la dette c’est aussi une question de souveraineté nationale : un Gabon trop endetté est un Gabon dépendant de ses créanciers ; c’est un Gabon dépendant des marchés financiers et des fameuses agences de notation.
 
Voilà pourquoi mon Gouvernement s’engage à réduire notre endettement public. Il ne pourra y avoir de redressement du pays sans redressement de nos comptes publics.

Le Gouvernement va maintenir une politique d’endettement prudente et préserver ainsi la viabilité et la soutenabilité des finances publiques. Il s’agit de ramener le ratio d’endettement de 39,4% en 2016 à 26% en 2021.
 
Dans le même temps, la pression du service de la dette sur les recettes budgétaires reviendrait de 27,9% à 25,8%.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
     
Toute cette œuvre de restructuration et de consolidation des leviers de base de notre économie permettra le développement des projets proprement dits dans un contexte plus favorable.

Comme je l’ai dit, nous mettrons l’accent sur la diversification de la production de base. Huit secteurs seront essentiellement concernés.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Le secteur de l’eau et de l’énergie occupe une place centrale.
La demande en énergie exprimée par le secteur industriel est importante. Il nous faut accroître notre capacité de production énergétique. Il nous faut aussi accroître notre production pour satisfaire la demande des ménages tant dans les zones urbaines que rurales.
 
La demande en eau potable reste elle aussi élevée, qu’il s’agisse des grandes agglomérations urbaines ou des petites communes. Ici, il nous faut non seulement renforcer la production, mais aussi améliorer les capacités de distribution.
 
Face à ce défi majeur, la préoccupation immédiate de mon Gouvernement est de bien gérer la fin de la concession avec la SEEG/VEOLIA, fixée au 30 juin 2017. Notre souci premier sera de parvenir à une solution qui permette de mieux servir les Gabonais. Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Eau et de l’Energie y attachera le plus grand prix.
 
La gestion de ce dossier se fera dans le cadre de la nouvelle loi régissant le secteur de l’eau et de l’énergie. Celle-ci permet d’attirer de nouveaux investisseurs pour la réalisation des ouvrages de production et de transport d’énergie électrique, d’une part, et d’eau potable d’autre part.
 
Par ailleurs, les zones rurales seront prises en compte dans un projet mené en partenariat avec la Banque Mondiale, dénommé « Accès aux services de base en milieu rural ».
 
A travers ce projet, le Gouvernement vise notamment à déployer les services d’eau et d’électricité aux populations situées à l’extérieur du périmètre concédé à la SEEG.

Au-delà de ces actions immédiates, il y des programmations plus lourdes avec le même objectif, à la fois dans le secteur de l’eau et de l’électricité.
 
Dans le secteur de l’eau, le Gouvernement va s’employer surtout à mettre en œuvre le Schéma Directeur élaboré en mars 2016 pour le Grand Libreville, c’est à dire le regroupement des Communes de Libreville, d’Owendo, d’Akanda et de Ntoum.
 
Ce schéma prévoit le développement d’un projet ambitieux de construction d’une usine de production d’eau potable pouvant produire 140.000 m3/jour. C’est le projet Ntoum 7. Cette usine sera approvisionnée en eau depuis Kango à travers une canalisation de diamètre DN1200, favorisant la mobilisation des eaux brutes du fleuve KOMO à KANGO.
 
Dans le secteur de l’énergie, l’objectif à long terme visé est d’atteindre une plus large couverture nationale. Actuellement, le taux de couverture est de 25% dans les zones rurales et 85% dans les zones urbaines. Pour y parvenir, nous avons une stratégie. Il nous faut aussi avoir une programmation qui tienne compte de nos capacités d’investissements.
 
La stratégie, c’est la mise en valeur de notre riche potentiel d’hydroélectricité encore aujourd’hui très peu exploité.
 
Cette stratégie présente un double avantage : elle garantit une électricité à un coût socialement et économiquement acceptable ; elle garantit aussi une énergie propre.

Le contexte économique actuel ne permet pas de développer en même temps les nombreux projets identifiés. Le Gouvernement se dotera alors d’une démarche programmatique.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Comme vous le savez, la route est un facteur de développement économique, en même temps qu’elle participe au processus d’intégration politique et de brassage culturel des populations. Des efforts considérables ont été déployés ces dernières années pour rattraper le grand retard accusé dans le bitumage. Ils vont se poursuivre à un rythme soutenu, entre 2016 et 2020, avec la finalisation des tronçons routiers entamés et le bitumage de tronçons supplémentaires (soit 641 km en plus).
 
Il s’agira également de lancer la construction de corridors d’autoroute Nord et Sud pour désengorger Libreville ; à l’exemple des 44 kilomètres de 2×2 voies reliant le Nord et le Sud de Libreville à la Route Nationale 1, au niveau du PK15.
 
Par ailleurs, le Gouvernement tient à la finalisation rapide des travaux d’extension du port d’Owendo, pour accroître ses capacités supplémentaires à hauteur de 13 millions de tonnes par an, ainsi que la mise en service du quai de débarquement pour la pêche industrielle.
 
Les acquis dans le secteur des mines sont indéniables, ainsi qu’en témoigne le complexe métallurgique de Moanda. Les principales actions à mener pour les quatre prochaines années ont déjà été identifiées.

Il nous faut doter la Société Équatoriale des Mines de moyens et de l’autonomie financière nécessaire, lui permettant d’accélérer le développement des investissements dans le domaine.

     De même, il importera d’aménager le pôle de Moanda-Franceville (aménagement urbain et habitat, routes, production et distribution d’électricité, plateforme logistique ferroviaire). Pour améliorer la compétitivité de ce cluster minier et métallurgique, il faudra songer à ouvrir de nouveaux chantiers. Cela passe par la définition d’une stratégie efficace pour mobiliser les ressources nécessaires à la structuration et au développement des deux grands projets phares : BELINGA et MABOUMINE.
 
Dans le domaine de la transformation, le Gouvernement, à travers l’attribution des marchés publics, entend encourager l’innovation et l’usage des matériaux de construction locaux dans les travaux publics et les grandes opérations de promotion immobilière, afin d’augmenter la valeur ajoutée locale de l’industrie de métallurgie.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Le secteur de la forêt a connu ces dernières années, de grandes transformations consécutives à la décision d’interdiction d’exportation des grumes. Il faut poursuivre sa redynamisation, à travers plusieurs actions d’envergure.
 
Outre le soutien au développement du cluster du meuble de NKOK, il sera mis en place un système national de traçabilité du bois gabonais et une base de données pour le suivi des productions forestières et industrielles.
 
Le processus d’homologation FLEGT, pour l’accès des produits gabonais aux marchés européens, devra également être finalisé.

A terme, le Gouvernement travaille à la création de la bourse du bois, pour une meilleure promotion de l’investissement privé et mise en place d’un Domaine Industriel du Bois (DIB).
 
Le principal objectif attendu est de faire émerger de nombreuses PME dans la transformation du bois pour accroitre fortement la rentabilité de ce secteur.

L’autre objectif stratégique visé par le Gouvernement est d’accélérer la professionnalisation du secteur par la formation. Dans ce sens, l’Ecole des Métiers du Bois de Booué et l’Ecole Régionale des Eaux et Forêts de Makokou sont appelées à jouer un rôle déterminant dans la sous-région d’Afrique Centrale.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Le Gouvernement est animé par une volonté certaine de faire de l’Agriculture un secteur majeur dans la bataille pour l’emploi. Les estimations les moins optimistes situent à 20 000 emplois et auto-emplois agricoles, si les principales actions envisagées d’ici à 2020 sont parfaitement conduites.
 
C’est le cas de la consolidation du programme GRAINE et du PRODIAG phase 2. Elle requiert notamment le renforcement du patrimoine de semences végétales adaptées aux conditions éco-systémiques du Gabon, notamment pour les produits vivriers comme la banane et le manioc.
 
Tout comme il apparaît urgent de poursuivre l’aménagement des infrastructures de soutien à l’agriculture que sont les pistes rurales et réseaux d’irrigation, de libéraliser l’achat des produits de la filière café/cacao et d’aider les producteurs à s’organiser en coopératives.
 
Dans le cadre de la formation des acteurs intervenant dans le secteur, il s’impose à nous de restructurer l’Ecole Nationale du Développement Rural d’Oyem pour en faire une Ecole de référence dans les Métiers Agricoles.
 
A l’instar de l’agriculture, le secteur de la pêche et de l’aquaculture demande une forte mobilisation, aussi bien des pouvoirs publics que des opérateurs privés, en vue :
– du débarquement et de l’écoulement sur le marché national d’au moins 30% des captures de pêche des navires européens ;
– de l’augmentation de l’offre locale ;

– de la baisse du prix du poisson ;

 – de la création d’emplois et d’activités génératrices de revenus.
 
En plus de la promotion de l’investissement dans l’aquaculture maritime et continentale, des espoirs légitimes sont permis avec la finalisation du quai de pêche industrielle d’Owendo et le renforcement des capacités du Centre d’Appui à la Pêche Artisanale de Libreville (CAPAL) pour le débarquement et la vente des produits de pêche artisanale.
 
Le constat qui s’impose dans le secteur du tourisme est que nos performances demeurent ici largement en deçà du potentiel réel de notre pays. Il s’agit pourtant d’un gisement pour la création de milliers d’emplois qualifiés et d’activités génératrices de revenus, en particulier dans les services touristiques, l’hôtellerie et la restauration.
 
S’il est de la responsabilité publique d’œuvrer à l’aménagement des Zones d’Intérêt Touristique (ZIT), leur promotion et leur valorisation nécessitent une forte implication de l’investissement privé, à travers notamment des PPP. Des mesures incitatives seront prises dans ce sens.
     L’objectif visé par le Gouvernement dans le secteur de l’économie et des infrastructures numériques est de faire du Gabon un pôle régional de l’économie numérique et de la communication. Cet objectif est à notre portée au regard des atouts dont nous disposons.
 
Les efforts sont à mener dans le sens de la réorganisation d’un cadre institutionnel efficient.

Il s’agit précisément de :

-    accélérer la délégation de services administratifs à des opérateurs privés en charge de dématérialiser et automatiser les processus ;

–    finaliser le processus de migration vers la Télévision Numérique Terrestre ;

-    créer et rendre opérationnel le Fonds de Développement de l’Economie Numérique (FODEM).
 
Dans le domaine des infrastructures numériques, outre la poursuite du maillage du territoire en fibre optique, le Gouvernement entend finaliser la pose de la fibre optique du backbone terrestre, l’acquisition et l’exploitation d’un Datacenter ouvert au grand public.
 
L’Etat entend ainsi parvenir à la création de milliers d’emplois et activités génératrices de revenus, qui profiteront principalement aux jeunes.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
La revalorisation des secteurs hors pétrole s’impose comme une option stratégique incontournable. Pour préserver la résilience de notre croissance, nous avons besoin de réduire notre dépendance au pétrole.
 
Mais pour autant, nous n’abandonnerons pas le pétrole. Pendant longtemps encore, le secteur pétrolier continuera de jouer un rôle déterminant dans notre économie.
L’activité pétrolière continuera d’alimenter nos ressources budgétaires et aidera ainsi l’Etat à accroître son dispositif de justice sociale.
 
L’ambition de mon Gouvernement est donc de poursuivre la relance de la production pétrolière ainsi que l’œuvre d’optimisation des revenus des hydrocarbures et des industries connexes. Nous poursuivrons cette activité en nous assurant que les retombées sociales soient toujours aussi importantes que les retombées économiques.
 
Mon Gouvernement s’engage ensuite à lancer un ambitieux programme national pluriannuel de gabonisation de postes dans le secteur et d’encourager l’entreprenariat national dans la sous-traitance pétrolière.
 
Pour optimiser le rendement du secteur, nous nous attèlerons à développer le marcher gazier avec la mise en place de nouvelles infrastructures de production.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Depuis bien des années, notre pays s’illustre positivement par son modèle de développement économique qui intègre le bien-être humain, l’équité sociale, la croissance durable et la conservation environnementale.
 
Des avancées significatives ont été enregistrées jusqu’ici. Le Gabon a mis en place un cadre légal qui garantit la protection et la gestion durable de l’environnement.
 
Son patrimoine naturel est mieux protégé. La sanctuarisation du territoire a été étendue aux écosystèmes marins. Nous nous sommes donné les moyens de lutter contre les braconniers.
 
Mon Gouvernement s’engage à poursuivre cette politique. Pour la période 2016-2020, les principales actions qui seront menées sont les suivantes:

– Opérationnalisation de la commission interministérielle de régulation des ressources naturelles et d’affectation du territoire ;

– Renforcement de la gouvernance de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN), qui deviendra une Agence Nationale de Protection de la Nature ;

– Création effective et gestion des aires marines protégées ;

– Création du Fonds Gabonais pour la Protection de la Biodiversité.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Telles se dessinent les grandes lignes du Plan de Relance Economique que le Gouvernement adoptera très prochainement, bien sûr avec le concours de la représentation nationale. Le Gouvernement s’attachera à l’exécuter avec rigueur et détermination.
 
Cette détermination lui permettra de disposer le plus rapidement possible des leviers appropriés pour engager la bataille pour l’emploi.
 
La bataille pour l’emploi est de ce fait au cœur de notre action. Le Gouvernement doit en sortir victorieux pour que les Gabonaises et les Gabonais puissent vivre durablement dans la paix sociale. Des initiatives déjà prises dans ce sens vont être renforcées, en même temps que des efforts supplémentaires seront déployés.

Aujourd’hui, plusieurs personnes ne se retrouvent pas dans le corps social. D’autres encore sont menacées d’exclusion sociale.
 
Nous ne pouvons envisager le développement harmonieux du Gabon, la lutte contre la pauvreté, les inégalités et les discriminations en l’absence d’un environnement de paix sociale.
 
Le dialogue social apparaît donc nécessaire. Cette approche guidera l’action du Gouvernement. Les partenaires sociaux seront consultés autant que possible, avant toute initiative majeure de l’Etat.
 
Le Gouvernement souhaite conforter la légitimité des partenaires sociaux à agir.

Des partenaires sociaux forts et engagés sont en effet indispensables pour que puisse se développer dans de bonnes conditions un dialogue social qui est, à mon sens, le préalable nécessaire au règlement de nos dossiers majeurs.
 
Mais le moment venu, le Gouvernement agira. Car gouverner c’est aussi décider, c’est savoir trancher dans le sens de l’intérêt général. Ainsi donc, le dialogue social permettra une mobilisation générale contre le chômage.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Nous mènerons la bataille pour l’emploi sur tous les fronts. La lutte contre le chômage est l’un des combats majeurs du Gouvernement durant ce septennat. Le principal objectif est de doubler la taille du secteur privé afin de créer des milliers d’emplois. Nous avons les atouts pour atteindre cet objectif.
Notre économie génère aujourd’hui plus d’emplois qu’hier.
 
Mais, nous devons faire encore plus si nous voulons réduire durablement le chômage dans notre pays. Nous devons faire plus pour répondre à la demande de main d’œuvre qualifiée qu’induit la mise en œuvre du PSGE.
 
Celle-ci s’élèvera à 150 000 personnes à l’horizon 2025, notamment dans :

-    les métiers des nouvelles technologies de l’information et de la communication,

-    les mines et de la métallurgie,

-    le BTP et des matériaux de construction :

-    l’agriculture et de l’agro-industrie,

-    le tourisme et de l’hôtellerie.

Mais également dans de nombreux métiers transversaux comme la mécanique, la maintenance industrielle ou l’électricité.
 
Des établissements pilotes d’excellence préfigurant le nouveau modèle de centre de formation professionnelle, avec un engagement fort du secteur privé dans leur gouvernance, ont été lancés au cours du précédent septennat. C’est le cas de l’Institut du Pétrole et du Gaz à Port-Gentil ou de l’Ecole des Mines et de la Métallurgie de Moanda.
 
Le Contrat d’Apprentissage Jeunesse (CAJ), obligatoire dans les entreprises de plus de cinquante salariés, établi à l’initiative du Chef de l’Etat à l’issue des Assises Sociales d’avril 2014, s’inscrit dans cette même démarche.

Cet effort sera poursuivi par mon Gouvernement.
 
Le secteur informel recevra une plus grande attention. En effet, ce secteur est aujourd’hui celui qui emploie le plus au Gabon. Dès lors, la préoccupation de mon équipe sera d’examiner les voies et moyens visant à améliorer sa contribution dans l’économie nationale.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Comme vous pouvez le constater, nous avons posé les bases d’un Gabon à l’économie dynamique et diversifiée. Nous devons désormais consolider et accélérer la mise en œuvre de l’ensemble de ces projets pour en récolter les fruits le plus tôt possible.
 
C’est dans ces conditions que nous pourrons améliorer les conditions de vie de nos concitoyens et renforcer notre dispositif de solidarité nationale.

Les efforts consentis ces dernières années sont sans précédents. Outre la revalorisation du SMIG, en particulier dans le secteur public, qui a entraîné une augmentation du pouvoir d’achat des salariés à faibles revenus (200 milliards FCFA/an), l’extension de la couverture maladie aux Gabonais
Economiquement Faibles a permis une redistribution de 93 milliards de FCFA d’allocations en 6 ans.
 
C’est que, en dehors des prestations sanitaires, l’Etat alloue annuellement 9,8 milliards de FCFA pour les prestations familiales des Gabonais Economiquement Faibles.
 
Nous devons trouver les moyens d’universaliser la couverture maladie.

Car les modalités actuelles de financement de l’assurance maladie des Gabonais Economiquement Faibles peuvent se révéler limitées, au regard de l’évolution croissante du nombre de bénéficiaires, de la baisse d’activité des principaux contributeurs de la redevance obligatoire de l’assurance maladie (ROAM).

 L’extension de la couverture et la prise en compte d’autres risques non encore couverts permettront alors d’atteindre l’objectif de couverture sanitaire universelle.

Des mesures sont donc à prendre d’ici à 2020 pour assurer le renforcement des ressources collectées pour abonder le Fonds III des GEF, dans le sens d’une meilleure régulation de l’affiliation au fonds et la création d’un fonds spécifique pour les travailleurs du secteur informel en transition vers le secteur formel.
 
Nous avons un enjeu de gouvernance des principaux instruments budgétaires d’intervention de l’Etat sur le plan social que sont les prélèvements et dotations budgétaires effectués par les services de l’Etat et destinés notamment aux organismes de prestations sociales que sont :

- la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) ;

-    la Caisse des Pensions et Prestations Familiales (CPPF) ;

-     la Caisse Nationale de Sécurité Sociale pour les salariés du secteur privé (CNSS) ;

-    le Fonds National d’Aide Sociale (FNAS).
 
Les Ministres concernés ont été chargés de mener une réflexion sur l’opportunité de faire adopter des lois de financement de la sécurité sociale.

     Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
 Honorables Députés,
 
L’objectif visé par le Gouvernement dans le domaine de la santé est de mettre en place des services de santé de qualité pour tous. En 2009, la carte sanitaire du Gabon était relativement bien répartie, mais avec une qualité de service faible. La nouvelle orientation s’est traduite, dès le début d’année 2010, par l’élaboration, sous l’impulsion du Chef de l’Etat, d’un plan de couverture médicale sur l’ensemble du territoire.
 
Dès lors, l’accès aux soins a été considérablement amélioré. La qualité de l’information sanitaire aussi. Les ressources humaines dédiées à la santé ont été renforcées, aussi bien en nombre qu’au niveau de la qualité des formations disponibles localement.
 
Mon Gouvernement s’engage à poursuivre la mise en œuvre de cette orientation, avec notamment le souci de définir une nouvelle gouvernance des centres hospitaliers et de corriger le déséquilibre géographique constaté.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Le Président Ali BONGO ONDIMBA a dédié ce septennat aux jeunes. Il a annoncé que ce septennat sera celui de la formation de la jeunesse gabonaise. Le Gouvernement s’y engage.
 
Dans ce sens, des efforts seront faits dans le domaine de l’éducation et de la formation particulièrement, mais aussi du sport.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
Au début du mandat précédent, le Président Ali BONGO ONDIMBA avait convié les acteurs de notre système éducatif à un examen exhaustif de la situation pour identifier les solutions adéquates aux problèmes rencontrés. C’était le sens des États généraux de l’éducation, de la formation et de la recherche.
 
Après avoir apporté une réponse appropriée à la question de la valorisation des conditions de vie des enseignants, à travers une bonification particulière dans le nouveau système de rémunération des Agents publics, il entend accélérer au cours des quatre prochaines années, le programme de construction des infrastructures scolaires et universitaires.
 
Pour réussir l’adéquation entre la formation et l’emploi, il est prévu, en plus de la réhabilitation et du renforcement des capacités des 3 universités (UOB, USTM et USS), de compléter le dispositif des grandes écoles à vocation professionnelle par la construction ou restructuration des établissements pilotes par secteur.

C’est le cas de :

– l’Institut du pétrole et du gaz (Port-Gentil) ;

– l’Institut Africain d’Informatique (Libreville) ;

– l’Ecole des métiers du Bois (Booué) ;

– l’Ecole des Mines et de la Métallurgie (Moanda) ;

– l’Ecole des Métiers Agricoles (Oyem) ;

– l’Institut des Métiers de l’Environnement (Libreville) ;

– l’Ecole des métiers de la construction (Libreville).
 
Le Président Ali BONGO ONDIMBA s’est engagé à donner aux jeunes Gabonais une école moderne, qui répond aux enjeux du 21ème siècle. Mon Gouvernement va contribuer à la concrétisation de cet engagement.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables députés,
 
L’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), ce n’est pas que du sport.

C’est une matrice à travers laquelle nous avons l’opportunité absolument unique de dire tant de nous.
 
La CAN, c’est de l’accueil, du développement économique, des infrastructures à faire vivre, de la fraternité autour d’un objet commun. C’est une occasion unique de prendre conscience de ce que nous pouvons produire lorsque nous nous regroupons derrière des projets qui nous.
 
Ce sera une vitrine sur l’excellence sportive de notre jeunesse, l’occasion de montrer à l’Afrique et au monde, la richesse de notre pays, la beauté et l’hospitalité de son peuple et la diversité de sa nature.
 
Aussi, l’organisation de la CAN 2017, vient récompenser la place qu’occupe notre pays dans la sous-région en même temps qu’elle confirme la confiance que nos partenaires, dont la Confédération Africaine de Football, ont en notre pays.
 
Le Gouvernement met tout en œuvre pour que cette CAN se déroule dans des conditions optimales.
 
A l’instar de la CAN 2012 dont les réalisations en infrastructures ont impacté positivement le cadre de vie des habitants de la Commune d’Akanda, l’organisation de la CAN 2017 aura les mêmes effets dans les villes hôtes de la compétition, en plus des effets qu’une telle organisation va avoir pour l’économie.
 
Cette compétition a permis à l’Etat d’engager des investissements en infrastructures pour l’aménagement urbain des villes de Port-Gentil, de Franceville et d’Oyem.

Le développement de ces équipements collectifs favorisera l’émergence de nouveaux quartiers comme cela s’est fait avec Angondjé dans la Commune d’Akanda. Ainsi, Tchengué est appelée à devenir la nouvelle zone résidentielle de la Commune de Port-Gentil.
 
Je constate, pour le déplorer, que certaines personnalités politiques militent pour que la CAN n’ait pas lieu au Gabon ou que l’événement se solde par un échec. Cette attitude est incompréhensible, sinon inacceptable.
 
La CAN n’est pas un événement politique au profit ni de la majorité ni de l’opposition. La CAN est un événement national. Il n’y a donc pas de gain politique à en tirer. Militer politiquement contre la CAN, c’est être contre le Gabon.

J’en appelle donc à une grande mobilisation des Gabonaises et des Gabonais en faveur de cet événement.

     Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
 
L’objectif 20 du PSGE est de garantir l’accès à un logement décent pour tous. Nous commençons à en avoir des résultats perfectibles. Nous continuerons à étudier, expérimenter, évaluer les mécanismes mis en place. C’est une priorité. L’égalité des chances commence aussi par le logement. Tout est lié.
 
Pour répondre à la lancinante préoccupation de la justice sociale, nous allons nous atteler à mettre en œuvre le programme pour l’égalité des chances.

Bien plus qu’une vision, c’est une exigence républicaine objective qui veut que le statut social d’un individu ne soit pas déterminé par son origine familiale, ethnique, géographique, religieuse… Autrement dit, le talent et le mérite ne doivent pas dépendre de l’hérédité sociale ou du hasard de la naissance.
 
L’égalité des chances, c’est donner à chaque Gabonaise et à chaque Gabonais, jeune et moins jeune, issu de toutes les couches de la société et de tous les territoires, la possibilité de recevoir une éducation, d’accéder à une formation valorisante, de trouver un emploi et de bénéficier des soins de santé de qualité.
 
Nous voulons insérer, dans toutes les politiques publiques à venir, de leur élaboration à leur mise en œuvre, une norme égalité des chances qui emporte certes la notion d’égalité des chances en elle-même, mais également la réduction des inégalités et la promotion de la solidarité et de la cohésion nationale.
 
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,

Je suis conscient des défis que mon Gouvernement doit relever. Tout en respectant le caractère sacré de la séparation des pouvoirs, l’Etat ne peut respecter ses engagements face aux populations ou à la Communauté internationale sans que les pouvoirs législatif et exécutif ne travaillent de concert, main dans la main.
 
L’apaisement du climat politique, l’amélioration de la conjoncture économique et sociale, le renforcement de notre démocratie sont les fils conducteurs de mon action et de celle du Président de la République.
 
Ce ne sont pas de vains mots, mais de réelles aspirations.

J’épouse l’ambition du Président Ali BONGO ONDIMBA de faire du Gabon un pays phare d’une nouvelle Afrique vers laquelle le monde tourne son regard à l’horizon 2025.
 
J’épouse son engagement à accorder la priorité au développement du capital humain, l’homme étant au centre des préoccupations. Le Gabon qui gagne, innove ou invente, c’est l‘affaire de tous.
 
J’épouse sa détermination à donner au Gabon la place qui est la sienne sur l’échiquier international.

Le Gouvernement seul ne saurait relever tous ces défis. Il a besoin de la confiance et du soutien de l’Assemblée Nationale.
 
C’est pourquoi, Honorables Députés, après que le Conseil des ministres m’y a autorisé, j’ai l’honneur d’engager devant vous la responsabilité du Gouvernement au titre de l’article 28a de la Constitution sur la déclaration de Politique générale que je viens de prononcer.
 
Je vous remercie.

Applaudissements.
 

Le Président : Merci, Monsieur le Ministre.

Applaudissements.

Le Président : Merci, Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, merci de vous être acquitté de cette exigence républicaine de manière dense, claire et structurée.

Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, nous venons de suivre avec attention et intérêt la déclaration de politique générale de Monsieur Emmanuel ISSOZE NGONDET, Premier Ministre, Chef du Gouvernement, en respect des prescriptions constitutionnelles régissant la matière. Nous abordons à présent le débat sur cette déclaration de politique générale.

Honorables députés, mes chers collègues, je vous rappelle que le lundi 07 novembre 2016, la Conférence des Présidents de notre institution, faisant application de l’article 42 alinéa 6 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, a réparti clairement le temps de parole consacré à cette discussion.

La règle voudrait que la parole soit accordée à des groupes parlementaires, mais nous n’avons qu’un seul groupe parlementaire qui est le groupe parlementaire PDG. La règle veut aussi que tout député sollicitant la parole au préalable parce qu’il y a une liste, que cette dernière lui soit accordée en toute liberté, en toute démocratie.

Honorables députés, nous avons défini les règles, vous savez ce que vous avez à faire en respect de ceux qui doivent intervenir après vous. Pour ne pas abuser du temps de parole accordée, il est évident que le groupe parlementaire PDG, étant le plus important, a un temps de parole d’un peu plus d’une heure. Les députés ne constituant pas un groupe parlementaire ont chacun au moins cinq minutes pour s’exprimer.

Je vais donc immédiatement ouvrir le débat.

Nous avons en tout 13 interventions d’honorables députés s’étant inscrits auparavant.

Pour ouvrir le débat, j’invite l’honorable Paul MBA ABESSOLE, député du RPG.

Monsieur le Président, cher collègue, vous avez la parole.

Paul MBA ABESSOLE : Merci, Monsieur le Président.

Monsieur le Premier Ministre, m’adressant à vous, je suis bien conscient que je parle sous le contrôle de quelqu’un que vous avez bien connu, un grand enseignant du village, Monsieur Firmin NGONDET, votre père. Je ne voudrais pas qu’après mon intervention, il me dise de là où il se trouve, père pourquoi avez-vous fait cela à mon enfant ?

Je mesurerais donc mes mots pour ne pas donner l’impression d’une volonté de destruction.

Je sais que vous pouvez réussir comme vous avez réussi en Corée du Sud à Séoul où je vous ai rencontré pour la première fois en tant qu’ambassadeur du Gabon. Il n’y a donc pas de raison qu’à la place ou vous vous trouvez aujourd’hui vous ne réussissiez pas. Si vous ne réussissez pas, c’est qu’on ne vous aura pas donné les moyens pour cela.

Vous connaissez ce qui pour moi est la priorité des priorités dans un pays : la formation des intelligences et la santé. J’ai toujours exprimé ce souci là par une formule  que tout le monde connait par cœur : école-cadeau, hôpital-cadeau. Je suis plus que jamais convaincu que tous les gabonais peuvent aller à l’école sans payer les frais de scolarité. Ils peuvent se faire soigner sans payer, à part les efforts fait dans le domaine de la santé avec la CNAMGS, mais je mets la mention d’un enseignant sur une copie : peux mieux faire.

Je pense qu’il n’y a plus personne aujourd’hui qui croit ce projet irréalisable, ce qui manque, à mon avis c’est la volonté du pouvoir.

Je vous informe à cet égard que depuis 2009 l’Etat a disposé de 18.000 milliards soit 2.574.428.571.428 F CFA par an. Que voyons-nous à travers le pays et notamment à Libreville ? Des chantiers inachevés, beaucoup d’enfants dans les rues parce qu’ils ne peuvent pas payer, parce qu’il manque des enseignants dans les lycées et collèges, pour d’autres assis à la maison parce que les parents n’en peuvent plus, des enseignants qui courent désespérément après leurs droits insatisfaits.

Au niveau de la santé, on sait qu’en 2004 il y avait 395 médecins pour 1.308.000.000 habitants soit un médecin pour 3291 patients. Dans ce domaine il n’y a pas beaucoup de manifestations car les morts ne peuvent plus marcher ni parler, quant aux malades, ils luttent contre leurs maladies, ils n’ont plus la force d’appeler au secours. On peut légitimement se poser la question de savoir ce que nous avons fait de l’argent de nos budgets ? Je rappelle que ceux-ci n’ont jamais été aussi élevés que depuis 2009.

S’agissant de l’éducation et de  la santé, le RPG a préconisé et préconise toujours le retrait de ces deux domaines de la zone de la politique partisane pour les situer dans un espace au-delà du carcan de la majorité et de l’opposition qui nous tient prisonnier, nous empêche de penser vraiment à notre pays. Nous avons besoin de flexibiliser nos intelligences et de mettre en synergie toutes nos compétences.

Nous pourrions ainsi regrouper les enseignants, les membres de la société civile, les représentants des partis politiques, le gouvernement, les confessions religieuses, les parents d’élèves et les leadeurs d’opinion pour concevoir ensemble un système éducatif et sanitaire stable, loin du spectacle auquel nous assistons actuellement.

Il est grand temps que nous comprenions que la formation des intelligences doit passer avant la construction des autoroutes, des immeubles que nous voyons sortir de terre aujourd’hui à travers Libreville, car les intelligences peuvent construire les autoroutes et non le contraire. Il est inacceptable que depuis plus de 50 ans, le tronçon de route Libreville-Kango, 100km à peine soit toujours en chantier, il faut avouer qu’il y a de l’abus.

Je termine, Monsieur le Premier Ministre, par une question : Monsieur le Premier Ministre, puisque lors de la dernière campagne présidentielle tout le monde a parlé de la gratuité de l’école et des soins médicaux, pour ne pas dire école cadeau, hôpital-cadeau, je termine en vous posant la question : à quand l’école-cadeau, l’hôpital-cadeau ?

Je vous remercie.

Le Président : Merci, honorable, cher collègue.

Je donne la parole à l’honorable Hermann DIBA NGANGA NDONGO, député indépendant de Lolo-Wagna.

Vous avez la parole, cher collègue.

Hermann DIBA NGANGA NDONGO : Merci, Monsieur le Président.

Monsieur le Premier Ministre, je vous félicite pour votre nomination à la tête du Gouvernement et j’ai beaucoup de soucis.

La première préoccupation est basée sur l’éducation par rapport aux coefficients 1 qui ont été pris dans toutes les matières. Je ne sais pas pourquoi nous avons pris cette décision. Est-ce l’évolution de nos élèves ?

La deuxième préoccupation c’est par rapport à la faune et la flore. Nos mamans vivent des produits agricoles.  Aujourd’hui nous protégeons les animaux et les plantations de nos mamans sont ravagées par les éléphants. Nous avons porté plainte contre les éléphants par le canal des eaux et forets, et jusqu’à présent elle est restée sans suite.

 Monsieur le Premier Ministre, voici mes préoccupations.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

Je vous remercie, Monsieur le Premier Ministre.

Le Président : Merci, honorable, cher collègue.

J’appelle l’honorable, Gertrude MFONO EDOU, député indépendant du département du Ntem.

Chère collègue, vous avez la parole.

Gertrude MFONO EDOU : Merci, Monsieur le Président.

Monsieur le Premier Ministre, permettez-moi en premier lieu de vous féliciter pour votre nomination au prestigieux poste de Premier Ministre. C’est le couronnement de votre fidélité et de votre adhésion à la politique du Chef de l’Etat. Ces félicitations s’adressent également à l’ensemble des membres du Gouvernement.

Monsieur le Premier Ministre, j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt et d’attention votre discours de politique générale et la manière avec laquelle vous avez porté à notre attention cet ambitieux programme. Il vous faut des moyens pour sa mise en œuvre et pour réaliser des réformes indispensables à la préservation de la croissance, à la création d’emplois, bref ! À l’instauration d’un environnement prospère qui puisse donner le fruit à la majorité des gabonais.

Monsieur le Premier Ministre, ce jour est un jour nouveau pour vous, c’est votre intronisation devant le peuple, c’est également l’intronisation de votre politique, celle qui sera désormais votre référence. Dès cet instant, chacune de vos paroles a valeur de pacte avec vos compatriotes qui nourrissent aujourd’hui le rêve d’un mieux être.

En 2017, vous préconisez une politique qui doit bousculer les habitudes et devenir une politique en faveur du plus grand nombre, elle doit donner des réponses et non des promesses.

Quelques avancées certes dans le domaine de la route, de la santé et l’éducation sont à souligner mais à côté de cela, le constat présent du Gabon présente un Gabon a deux visages. Le Gabon des villes où tout n’est pas forcément rose et le Gabon profond, cet arrière pays où les gabonais craignent pour leurs vies, faute de routes secondaires et même latéritées, accentué par la disparition des bases des TP dans certaines zones. Faute d’eau, les pompes hydrauliques sont hors d’usage, faute d’électricité, faute de médicaments dans les dispensaires. Les écoles sont en phase de devenir des églises, faute d’enfants à scolariser. Le député devient l’homme providentiel, en plus des missions qui lui sont assignées. C’est un tableau générique qui convient de remodeler.

Monsieur le Premier Ministre, le contexte actuel fait que les années se suivent mais elles ne doivent pas se ressembler. Un bref regard en arrière en 2016 laisse apparaître que les ressources budgétaires étaient de l’ordre de 900.660.000 000 millions sur une prévision 2.626.000. 000 000 milliards, soit un taux de réalisation de 36%.

En 2017, les ressources nécessaires à votre ambitieux programme avoisinent les mêmes montants. Nos cœurs jubilent mais le contexte économique, le niveau de l’endettement, la récurrence des revendications freinent nos ardeurs. Nous enregistrons certes des projets nouveaux mais certains projets figurent également dans les politiques antérieures et ont attendus leurs exécutions pour des raisons diverses. Leurs justifications proposées sur le développement du pays et le bien-être des gabonais, malheureusement, certains problèmes dans le domaine de la formation par exemple sont amplifiés et constituent aujourd’hui de véritables maillons dont les issues apparaissent comme incertains.

Vous affirmez, Dieu merci, que vous tiendrez vos promesses. Je prie pour que vous ayez les moyens financiers. La tâche qui vous attend n’est pas facile, la route vous est ouverte.

Je vous remercie.

Le Président : Merci, honorable chère collègue.

J’invite l’honorable Rémy OSSELE NDONG, député du PDG.

Vous avez la parole, cher collègue.

Rémy OSSELE NDONG : Merci, Monsieur le Président.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

Nommé le 26 septembre 2016, vous êtes venu ce jour, jeudi 10 novembre 2016 vous soumettre au rituel prescrit par l’article 28 A de la Constitution.

Vous me permettrez donc avant toute chose, dans la position qui est la mienne en ce moment, de vous adresser à vous-même et aux membres de votre équipe gouvernementale, mes très sincères félicitations pour la marque de confiance que le Président de la République, Chef de l’Etat a bien voulu placer sur les uns et les autres.

Bon vent, Monsieur le Premier Ministre.

Monsieur le Premier Ministre, comme beaucoup de gabonais, j’ai apprécié favorablement en y voyant un facteur de crispation politique, le fait que, sous l’impulsion du Président de la République, Chef de l’Etat, vous ayez constitué un Gouvernement ouvert à l’opposition. C’est une bonne chose, mais le Gouvernement étant un organe collégial devant obéir à une unité de visions et d’actions dans la conduite de la politique de la nation que le Président de la République a impulsé, il importe désormais, pour la bonne règle, que les ministres issus de l’opposition se situent sur la même plate-forme politique que le Président de la République tel que  découlant du projet de société sur la base duquel les gabonais le souhaite. Il y a là, Monsieur le Premier Ministre, une intelligente légitimité et solidarité politique.

J’en viens maintenant, Monsieur le Premier Ministre, aux dires d’actions politiques de votre programme, pour me réjouir de ce dialogue politique. Ce dialogue politique que le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA a voulu inclusif et sans tabous a été réclamé de longue date. Il revenait simplement au Chef de l’Etat qui l’avait déjà programmé, d’en fixer les contours comme il vient de le faire. Dans un autre sens et comme beaucoup de gabonais le pensent, ce dialogue devrait être regardé en terme de condition sine qua non  pour parvenir aux réformes voulues et à la poursuite du processus électoral.

Il faut en effet arriver à un nouveau consensus de la classe politique, de l’ensemble des forces vives de la nation pour partir sur de nouvelles bases.

De ce point de vue, les propositions de l’homme politique, ancien candidat à l’élection présidentielle Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU apparaissent avec beaucoup d’intérêts. Les gabonais épris de paix, d’unité, de stabilité, et soucieux du développement de notre cher et beau pays ne comprendraient pas que certains acteurs politique puissent aujourd’hui se dérober de cette idée salutaire.

 Ceci, Monsieur le Premier Ministre, voulait m’emmener à vous demander si vous avez des modalités de mise en œuvre pour ce dialogue national ?

Aujourd’hui, vous venez de déclarer que les consultations y relatives vont démarrer lundi prochain, nous en prenons bonne note.

De même, Monsieur le Premier Ministre, nous voulons savoir ce qu’il en est exactement du périmètre de ce dialogue, lorsque par exemple le Président de la République dans son discours d’ouverture, a donné des pistes en évoquant les élections à deux tours, la limitation du mandat électif, tout devrait être mis sur la table du sans tabou, ni soupçons avait-il dit, ajoutant que le fond et le format des discussions devront être préalablement définis.

Monsieur le Premier Ministre, il faut aujourd’hui des réformes constitutionnelles de fonds adaptées aux exigences du moment. Il y a la nécessaire réorganisation administrative qui devrait déboucher sur la création d’une nouvelle cellule administrative déconcentrée et décentralisée. Il faut revisiter  la loi 14/96 du 15 aout 1996.

Monsieur le Premier Ministre, je vous remercie.

Je puis d’ores et déjà vous assurer de mon soutien personnel et collectif.

Merci.

Le Président : Merci, honorable.

J’invite l’honorable NZIENGUI MIHINDOU, député du CLR.

Cher collègue, vous avez la parole

NZIENGUI MIHINDOU: Merci, Monsieur le Président.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
Honorables députés, chers collègues ;
Mesdames et Messieurs.

Je viens de suivre très attentivement votre déclaration de politique générale. Aussi, avant de poursuivre mon propos, permettez-moi de vous présenter les très sincères félicitations du CLR pour votre nomination au poste de Chef du Gouvernement, Gouvernement dans lequel vont être repartis les camarades. Recevez par ma voix, Monsieur le Premier Ministre, les remerciements des militants et sympathisants du CLR.

Monsieur le Premier Ministre, s’agissant du sujet qui nous réunis tous ce jour à savoir, la présentation de votre déclaration de politique générale, conformément aux dispositions de la constitution, nous apprécions votre détermination quant à l’accomplissement de votre lourde mission et nous relevons dans votre déclaration, une ferme volonté de votre part, de consolider la mise en œuvre de l’ensemble du projet du Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, dans son combat pour le développement du pays. Mais, à côté de cette détermination, il y a lieu de ne pas oublier la tâche oh combien difficile !

La Représentation nationale a entendu les mots que vous venez de prononcer. Elle attend désormais davantage des actes, des actes en faveur de nos concitoyens. C’est à ce titre que je me permets de vous rappeler humblement que les gabonais attendent entre autre, les actes politiques que vous avez signalés et nous nous réjouissons à cet effet, et à votre crédit de la nomination dans votre équipe d’un membre du Gouvernement en charge du  dialogue politique, lequel dialogue, vous l’avez indiqué, est surtout attendu par la communauté internationale et nationale. Il va certainement permettre, au terme de celui-ci, il peut ramener la sérénité et raffermir l’unité nationale. Le CLR soutient et s’emploie à apporter sa modeste contribution.

Les actes sociaux, Monsieur le Premier Ministre, là aussi nous vous interpellons pour exprimer la nécessité d’étudier, d’examiner et de répondre, dans la mesure des possibilités de l’Etat, aux revendications des syndicats.

Monsieur le Premier Ministre, nous avons noté les engagements que vous venez de prendre devant la Représentation nationale. Ils sont précis et sont parfois même pertinents, nous nous en réjouissons. Il n’est pas politiquement correct de notre part de juger votre action à priori, nous préférons vous juger à postériori. Vous avez les outils idoines entre vos mains habiles, utilisez-les dans l’intérêt de tous.

Le vote de confiance d’aujourd’hui porte bien son nom car, il faut redonner la confiance quand on se connait et ce sera là le sens de notre vote favorable que nous exprimerons pour votre déclaration de politique générale.

Je vous remercie.

Le Président : Merci, honorable cher collègue.

J’invite l’honorable Narcisse MASSALA TSAMBA, député de l’UPNR.

Cher collègue, vous avez la parole

Narcisse MASSALA TSAMBA : Merci, Monsieur le Président.

Monsieur le Premier Ministre, je voudrais d’abord joindre ma voix à celles qui m’ont précédé pour vous féliciter de votre nomination au poste tant convoité de Premier Ministre.

Rires.

J’avais remercié en son temps votre prédécesseur, pour avoir nommé un ministre dans mon village et même dans ma famille, même si cette nomination n’a pas fait long feu.
Rires.

J’observe tout simplement que toute une sous-région n’est pas représentée dans votre Gouvernement : Mimongo, Mbigou, Lébamba, Malinga.

J’ai pensé à un moment donné que cela était dû au petit incident caractérisé par le rejet dans cette sous-région du projet de société de l’émergence lors du dernier scrutin, j’observe que la Douya-onoye qui n’a pas fait mieux a deux ministres, que la Dola qui a fait mieux, a 3 ministres et Tsamba-Magotsi où l’émergence a enregistré une petite raclée a vu un de mes petits frères du coin élevé au grade de général de corps d’armée. C’est vrai que chacun a son étoile, mais l’inexistence des ministres dans notre région aura pour conséquences l’absence ou la sous représentation de ses cadres dans les administrations publiques-privées.

 Je vous dis par exemple que dans le département de Mbigou, il n’y a même pas un directeur d’administration centrale, à moins que celui là ait été nommé ce matin en Conseil des ministres.

Je voudrais vous réciter, Monsieur le Premier Ministre, le diagnostic de l’état de notre sous-région qui se caractérise par : l’absence de routes praticables même en saison sèche, aucune classe n’a été construite depuis sept ans, sauf celles que j’ai construites, les écoles à cycle complet ne comprennent généralement qu’un ou deux enseignant. La sous-région est un véritable désert médical, heureusement qu’il y a l’hôpital de Bongolo mais, conduire à bon port de Malinga à Bongolo est un marathon et le diagnostic vital engagé relève d’un véritable exploit : c’est trois à quatre heures de piste pour parcourir 150 km, et en l’absence d’ambulances, on emprunte les « tacos » dont les amortisseurs ont généralement cessés de vivre.

Je me demande toujours ce que nous avons fait au bon Dieu pour que l’émergence ne puisse pas venir dans notre beau pays ?

Monsieur le Premier Ministre, sur le plan national, il n’est un secret pour personne que l’Etat est à genoux. Il a toutes les peines du monde à mobiliser les ressources pour faire face à ses populations. Les banques primaires ont depuis longtemps mis à mal leurs ratios financiers. La surliquidité mise à mal par une sécheresse à la saharienne, les emprunts obligataires ne font plus recettes, la crédibilité du Gabon a dégringolé auprès des investisseurs et des bailleurs de fonds internationaux, même si j’en crois les agences. La construction des stades d’Oyem et Port-Gentil vont avoir un fort impact sur la croissance, le développement et le bien-être des citoyens, comme l’affirme le ministre du Budget et des Comptes publics  dans son exposé des motifs du projet de loi de finances 2017.

Monsieur le Premier Ministre, à quel niveau se trouvent les travaux du complexe omnisport Omar BONGO ONDIMBA qui devait déjà abriter la CAN 2012 ? J’ai écouté avec attention de nouveaux projets promis dans l’estuaire, mais Monsieur le Premier Ministre, à quand la fin des travaux de la route PK12-Ntoum lancés en février 2009, pour 36 mois alors qu’on va commencer dans deux ou trois mois la huitième année dans l’exécution de ce chantier ? Le peuple attend de voir également comment se matérialisera la politique de l’égalité des chances axée selon un de vos ministres, sur l’accès de tous à l’emploi, à l’éducation, aux soins de santé, à la sécurité sociale.

Je connais une famille dont un enfant diplômé, ingénieur informaticien et maîtrisant parfaitement la langue de Shakespeare est à la recherche de l’emploi depuis plus de deux ans, malgré les dossiers déposés ici et là, on lui a fait dire que l’enfant d’un opposant n’avait pas la priorité à l’emploi. Je finis par comprendre que l’égalité des chances avait des non-dits.

Monsieur le Premier Ministre, qu’est devenu le fonds mis en place pour les générations futures ? Ne peut-on pas puiser un peu d’argent dans ce fonds pour qu’on s’occupe des générations actuelles    , au lieu de continuer à nous endetter pour ces générations futures ?

Monsieur le Premier Ministre, pour quel pays et quel Etat devriez vous présenter votre discours de déclaration de politique générale ? L’Etat a 3 agrégats, si l’un de ces trois manque, il n’y a plus d’Etat. L’Etat est un territoire, Monsieur le Premier Ministre, quel est l’état actuel de notre territoire avec la porosité des frontières et l’immigration qui a dépassé largement ses références ?

L’Etat c’est une population. Monsieur le Premier Ministre, quel est l’état actuel de notre population ?  J’ai une autre préoccupation, la suppression de la mention « coutume » dans les actes de naissance aujourd’hui est un jeu culturel qui ne dit pas son nom, et rien n’a été dit dans le Code civil. L’Etat est enfin un pouvoir politique organisé. Monsieur le Premier Ministre, quel est l’état de notre pouvoir politique aujourd’hui ?

Monsieur le Premier Ministre, tous les députés ont écouté avec une attention soutenue votre déclaration de politique générale, chacun saura apprécier le contenu et tirera les conclusions générales. Après ce que j’ai déjà dit, je vous demande simplement pour l’instant, Monsieur le Premier Ministre, ce qui suit : remettez le pays sur les rails, remettez le Gabon au travail, faites que les enfants aillent à l’école, faites que les malades soient soignés, faites que les fonctionnaires et les retraités reçoivent leurs dûs. Si tout ceci est fait, Monsieur le Premier Ministre, il ne me restera plus qu’à vous applaudir.

Je vous remercie de votre bienveillante attention.

Le Président : Merci, cher collègue.

J’invite l’honorable Gisèle AKOGHET épse NDOUTOUME ESSONE, député du PDG.

Chère collègue, vous avez la parole

Gisèle AKOGHET épse NDOUTOUME ESSONE: Merci, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale.

Monsieur le Premier Ministre, je voudrais joindre ma voix à celle des collègues qui tout à l’heure vous ont adressé leurs félicitations. Je voudrais également adresser les mêmes félicitations à tous les membres du Gouvernement.

Monsieur le Premier Ministre, nous avons écouté avec beaucoup d’attention et d’intérêt votre déclaration de politique générale. Je voudrais dire que je m’y retrouve et je voudrais très sincèrement vous encourager à pouvoir mettre en place tous les mécanismes nécessaires pour que votre déclaration se transforme en actes.

Toutefois, Monsieur le Premier Ministre, le député que je suis voudrait faire un constat, et c’est normal. Constat pour dire quelque chose qui me tient à cœur en tant que mère de famille, en tant qu’enseignante, faire le constat sur l’éducation nationale.

Monsieur le Premier Ministre, vous l’avez rappelé très à propos après la tenue des états généraux de l’éducation et de la formation les 17 et 18 mai 2010, après l’adoption par les deux chambres du Parlement de la loi 21/2011 du 14 février 2012 portant orientation générale de l’éducation, de la formation et de la recherche, un outil indispensable à l’enseignement pour une amélioration  du système éducatif gabonais et de son rayonnement.

Monsieur le Premier Ministre, je vous l’ai dit, j’ai constaté avec regrets que les mécanismes pourtant mis en place n’ont pas trouvé une application. Encore cette rentrée scolaire, on a observé une rentrée scolaire partiale, partielle. Il y a encore quelques insuffisances et c’est pour cette raison qu’en toute fraternité et avec tous mes encouragements, je voudrais vous exhorter à prendre toutes les dispositions possibles pour que la sérénité revienne, parce que l’éducation est un secteur prioritaire, acteur et vecteur de développement et je dirais même de l’émergence de ce pays le Gabon.

Et, c’est d’ailleurs pour cette raison que le Chef de l’Etat en a fait une priorité, pour ne pas dire une urgence.

 Aussi, Monsieur le Premier Ministre, vous demanderais-je, vous exhorterais-je à faire ressortir le plan d’urgence de l’éducation mis en place par votre prédécesseur, vous retrouverez le document sur le plan d’urgence de l’éducation mis en place par votre prédécesseur. Je vous exhorterai à effectivement prendre toutes les dispositions pour le renforcement des capacités. D’ailleurs, vous-même vous l’avez relevé tout à l’heure dans votre déclaration, le renforcement des capacités  et des programmes ainsi que le renouvellement des structures d’accueils des apprenants.

Effectivement, là aussi il y a des petites choses qui ne vont pas. Je vous sais capable de pouvoir faire le nécessaire. La réhabilitation des salles désuètes, la construction de nouvelles salles de classes, de collèges, lycées, universités que vous avez promis. C’est pour cela que je disais que je suis conforté, j’ai foi en vous et je pense que vous pourrez faire quelque chose. C’est à travers tout ce que vous nous avez dit tout à l’heure, je crois que nous pouvons tenir la jeunesse gabonaise, la possibilité d’avoir, de participer, de bénéficier de l’égalité des chances à travers l’éducation et la formation.

Je pense que c’est là également la voie inéluctable pour tout gabonais qui compte sur vous, nous les mamans, nous les parents, nous voulons compter sur vous, compter sur votre savoir-faire. Il y a un grand frère qui disait tout à l’heure, mon grand frère Paul MBA ABESSOLE disait qu’il connaissait votre dextérité et votre savoir-faire. Je voudrais compter sur cela et vous dire, Monsieur le Premier Ministre, nous avons foi en vous, j’ai foi en vous. C’est pour cela que tout à l’heure je voterais oui pour pouvoir soutenir votre programme et je crois qu’à travers moi, il y a également d’autres collègues qui vous apporterons leur soutien.

Merci.

Merci beaucoup, Monsieur le Président.

Le Président : Merci, chère collègue pour ce soutien manifesté clairement.

J’invite l’honorable Albertine MAGANGA MOUSSAVOU, député du PSD.

Vous avez la parole, chère collègue.

Albertine MAGANGA MOUSSAVOU: Je vous remercie, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale.

Monsieur le Premier Ministre, au-delà du rituel constitutionnel de votre passage devant l’Assemblée nationale, de votre déclaration de politique générale, la cérémonie qui nous réunie ce jour revêt, à mon avis, un caractère solennel et important, d’autant plus qu’il s’agit de décliner les principales orientations que vous compter donner au déroulement de votre magistère à la tête du Gouvernement de notre pays, surtout après les moments difficiles que nous venons de traverser et dont nous vivons présentement les conséquences.

En effet, la conjoncture sociale, économique et politique particulièrement délicate qui ne concerne pas que le Gabon, nous oblige aujourd’hui plus qu’hier, à exprimer clairement à nos compatriotes des actions concrètes que vous aller mener, en vue d’améliorer leurs conditions de vie. Il s’agit, Monsieur le Premier Ministre, que de ne vous en tenir qu’à des actes pragmatiques qui changeront le quotidien du citoyen moyen, en proie à de nombreuses difficultés pour s’assumer.

La crise économique actuelle  caractérisée par la réduction de nos ressources notamment pétrolières, doit vous conduire à opérer des choix judicieux dans certains domaines essentiels de notre pays. Permettez-moi de prendre quelques exemples : en matière de routes, terminez le tronçon de la route nationale PK5-PK80 deux fois deux voies qui est aujourd’hui un véritable chemin de croix pour les usagers, tout comme refaire la bande de roulement Bifoun-Lambaréné qui se dégrade actuellement.

Dans le domaine de l’habitat : comment comprendre que des quartiers neufs comme Angondjé soit encore en proie à des occupations anarchiques favorisant les catastrophes graves comme les inondations que nous venons de vivre il y a tout juste quelques jours. L’aménagement devrait précéder l’occupation humaine, le bornage des terrains, leurs distributions, la construction d’une quelconque bâtisse doit se faire sur des lieux préalablement assainis.

Monsieur le Premier Ministre, je constate pour le déplorer, que vous ne nous avez pas dit concrètement ce que vous comptez faire pour que l’école reprenne de façon effective dans notre pays. Certes, la crise post-électorale a été dure, mais comment comprendre que la rentrée des classes ne se fasse pas à ce jour ? Parce qu’entre autres, les tables-bancs n’auraient pas été acheminés à temps vers l’ensemble des établissements nécessiteux. Gouverner n’est-ce pas prévoir ?

Nos enfants sont désormais pris en otage par les différents acteurs, hypothéquant ainsi leur avenir et décrédibilisant la valeur des diplômes délivrés. Une concertation sérieuse et sans tabou entre tous les acteurs du secteur, à tous les niveaux de l’enseignement est aujourd’hui plus qu’impérieuse, afin de trouver des solutions solides et durables aux problèmes qui minent l’éducation de nos enfants et assurer par ce canal l’égalité des chances.

S’agissant de la formation professionnelle, je note avec intérêt que 300 centres professionnels ultra- modernes vont être construits à Nkok, Mvengué et Tchengué. Que deviendront alors ceux de Lambaréné complètement disparus des écrans ? Et celui de Mouila qui depuis 10 ans peine à s’achever, là aussi il y a des efforts à faire.

Par ailleurs, Monsieur le Premier Ministre, jusqu’à quand la dépendance de notre pays vis-à vis de l’extérieur pour notre approvisionnement en produits vivriers ? Certes, des efforts sont entrain d’être faits à travers le projet Graine, mais au regard de ce qui se fait chez nos voisins, nous sommes encore loin du but, surtout en ce qui concerne la promotion des cultures vivrières, et vous savez que c’est la production des cultures vivrières qui impactera positivement le panier de la ménagère. A ce niveau, Monsieur le Premier Ministre, vous n’avez pas abordé la question des ravages des éléphants. Vous avez certes décliné les grandes lignes de votre politique, de votre programme d’action mais, ce sont des questions qui concernent en particulier les femmes, et il est question ici de décennie et d’autonomisation de la femme. Je voudrais que vous regardiez cet aspect avec un peu plus d’intérêt.

Monsieur le Premier Ministre, vous l’avez dit, l’accès à l’eau potable et à l’électricité est une question vitale. Je voudrais me permettre de vous rappeler qu’il y a encore des situations difficiles à vivre car, dans certains quartiers de Libreville les gabonais veillent pour avoir de l’eau, ce n’est pas normal. Evidemment, il y a le comportement de la SEEG avec les coupures intempestives et cette société a arrêté depuis longtemps d’être correcte. Nous sommes tous victimes de ces coupures intempestives qui abiment nos appareils électro-ménagers.

Monsieur le Premier Ministre, je ne voudrais pas occulter la question très importante de l’impunité dans notre pays. Que comptez-vous faire concrètement pour que les crimes dits rituels puissent être stoppés et élucidés, afin que les auteurs et les commanditaires puissent être punis avec la plus grande sérénité ? Tout cela redorerait le blason d’une justice qui devrait être indépendante et équitable pour tous.

De même, concernant les crimes économiques, que comptez-vous faire dans le scandale de post-Bank dont la mauvaise gestion plonge dans la précarité de nombreux citoyens qui, ayant placés un salaire ou leur épargne se trouvent dans l’impasse aujourd’hui.

Monsieur le Premier Ministre, je vous félicite de l’engagement ferme que vous venez de prendre quant à la mise en œuvre de la politique de décentralisation dont la loi comme vous l’avez indiqué, n’attend que les textes d’application. C’est à mon avis la solution idoine pour un développement harmonieux de notre pays. Tant que les gabonais dans leur grande majorité continueront à être attirés par Libreville, à y affluer, à s’y agglutiner, tous les efforts d’aménagement, de construction des établissements scolaires et sanitaires seront annihilés car, les populations de l’intérieur continueront à se vider alors que de nombreuses structures et infrastructures y sont à l’abandon faute de populations.

Monsieur le Premier Ministre, certaines questions que je viens d’aborder ont fait l’objet d’un engagement ferme du Président de la République et de son Gouvernement lors du précédant septennat. Mais certaines sont restés lettres mortes. Il s’agit donc pour vous aujourd’hui de tirer les leçons des erreurs de vos prédécesseurs, et d’éviter d’annoncer de nombreuses mesures qui finalement ne pourront pas voir le jour, il est important qu’un pacte de confiance soit établi entre vous, le Gouvernement et le peuple gabonais. La valeur d’un Gouvernement se mesure au respect des engagements qu’il prend et non au nombre de promesses non tenues. La crédibilité de votre Gouvernement et la votre spécifiquement n’en seront qu’à ce prix.

Monsieur le Premier Ministre, soyez cependant rassuré, nous vous accompagnerons mais nous resterons vigilants au regard des engagements que vous venez de prendre devant la nation. Le dialogue inclusif que nous attendons devrait d’ailleurs permettre d’assainir un climat social propice aux affaires et à votre action en direction d’un peuple désabusé et incrédule.

Alors, Monsieur le Premier Ministre, réconciliez les gabonais entre eux, réconciliez les gabonais avec leurs dirigeants. Bâtissez une véritable démocratie, non pas celle à géométrie variable, non pas celle qui ressemble à une tour de pise qui penche toujours du même côté. Bâtissons ensemble sans exclusif, une démocratie véritable, socle du développement qui nous survivra et garantira une paix sociale, solide et durable. Avancer avec rigueur, Monsieur le Premier Ministre, mais avec prudence.

Je vous remercie.

Le Président : Merci, chère collègue.

J’invite l’honorable, Guy François MOUNGUENGUI KOUMBA, député du PDG.

Cher collègue, vous avez la parole.

Guy François MOUNGUENGUI KOUMBA: Merci, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale de me donner la parole.

Monsieur le Premier Ministre, tout en vous félicitant d’être à la tête du Gouvernement, vous êtes aujourd’hui dans ce nouveau cadre, nouveau que je mets entre guillemets, vous en savez les causes. L’Assemblée nationale a un handicap de taille, vous avez vous même dit tantôt que lorsqu’on est nommé, on sait mais lorsqu’on part on ne sait pas, et vous êtes député.

C’est en application de notre loi fondamentale que nous vous recevons ici malgré l’incendie. Le Gouvernement étant responsable devant le Président de la République et l’Assemblée nationale, l’incendie de l’hémicycle du palais Léon MBA nous a fait du tort. Monsieur le Premier Ministre, je voudrais quand même savoir qu’est-ce qui est prévu pour nous accompagner à retrouver un fonctionnement normal à court terme?

Monsieur le premier Ministre, les difficultés financières sont connues et vous en avez courageusement fait état. La curiosité que j’évoque est qu’alors que les sources même du Gouvernement persiste à maintenir la mesure d’importation des véhicules d’occasion de plus de 3ans, monsieur le Premier Ministre, cette mesure nous a fait perdre 40 milliards en 2015 et je ne sais combien en 2016. L’autre curiosité que je relève c’est qu’une décision avait même été prise de préconiser de rapatrier ces véhicules indésirables vers certains ports, mais on ne savait pas qui devait prendre en charge ce rapatriement.

 Monsieur le Premier Ministre, c’est une mauvaise mesure, dès lors que l’Etat réforme ses véhicules après 5 ans au niveau du Gabon.

Monsieur le Premier Ministre, il y a un adage populaire qui dit « qui embrasse trop, mal étreint ». Au début du premier septennat, nous avons vu des budgets assez appréciables pour l’ouverture des chantiers dans l’ensemble du pays, ce qui est une très bonne chose pour le développement de notre pays.

Monsieur le Premier Ministre, la réalité économique et financière liée à la conjoncture économique mondiale met une pénombre. Pour l’heure, nous vous conseillons d’achever ce qui est entamé, notamment les routes, au lieu de lancer d’autres chantiers en dehors des écoles à construire impérativement.

Vous l’avez dit, je voudrais tout d’abord vous remercier, vous et l’ensemble du Gouvernement pour le travail fait à la cité Damas, même s’il reste la bretelle de la SEEG et celle d’ESAM vers le général LABOUBA, mais il y a Bisséghé, château, maison blanche, Mindoubé 3, golf, INGS, Bangos-hôpital de Melen. Nos amis chinois ont fait un travail appréciable mais le non bitumage de ces tronçons commence à poser problèmes à l’orée des premières pluies. Il y a Ovan-Makokou, Ndendé-Tchibanga, Tchibanga-Mayumba, PK5-PK12, Ntoum-Kango, la route de Bambouchine, la route du lycée diba-diba. Et là par ailleurs, je vous informe, Monsieur le Premier Ministre, qu’il y a un mouvement d’humeur qui se prépare. L’honorable MALONGA qui habite là-bas en sait certainement quelque chose, parce que l’accès qui mène au lycée Diba-Diba est toujours difficile, le chantier reste inachevé.

Monsieur le Premier Ministre, il y a également la situation des quartiers sous-intégrés parce que l’insécurité est liée en partie par le manque d’éclairage public.

Monsieur le Premier Ministre, je parlais de la construction des écoles, je sais que le Gouvernement n’avait pas le choix pour les nombreux élèves admis en sixième et à Damas, il y a un problème. Certains élèves qui étaient dans cette école transformée en CES n’ont pas commencé, car le nouveau CES est saturé et les parents sont embêtés. Je sais que monsieur le ministre de l’Education nationale prend les dispositions pour cela, mais le Gouvernement dont vous avez la lourde charge doit en être informé pour prévoir à l’avenir ce qu’il y a lieu de faire.

Monsieur le Premier Ministre, au moment où nous cherchons des ressources financières, je salue et avec moi l’ensemble des collègues, la mise en application de l’impôt foncier. Mais, monsieur le Premier Ministre, pour appliquer cet impôt, il faut au préalable l’immatriculation des terrains et des habitations. Or, malgré les instructions du Chef de l’Etat dès le début de son dernier septennat, les gabonais ont toujours du mal à obtenir le titre foncier et nous savons que beaucoup d’habitations sont construites dans des zones non viabilisées.      

Monsieur le Premier Ministre, il y a certaines zones qui sont urbanisées et organisées, nous vous encourageons à mettre en place  cet impôt.
Monsieur le Premier Ministre, voilà les quelques préoccupations que j’avais à poser, mais je voudrais sincèrement saluer, avec moi l’ensemble des députés pour le travail réalisé en matière d’infrastructures de santé, de routes nationales, et surtout la diversification de notre économie.

Heureusement pour ce volet, cette orientation a été une très bonne chose par le Chef de l’Etat et par le Gouvernement, et je terminerais en demandant, Monsieur le Premier Ministre, de réaliser la revalorisation des pensions et des services rendus parce que les retraités attendent.

Je vous remercie.

Le Président : Merci, cher collègue.

J’invite l’honorable Célestine BA OGUEWA, député du PDG.

Chère collègue, vous avez la parole.

Célestine BA OGUEWA: Je vous remercie, monsieur le Président de l’Assemblée nationale.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, je fais mienne toutes les félicitations que mes prédécesseurs ont bien voulu vous exprimer à vous-même et à tout le Gouvernement ici présent.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le 23 mars 2015, lors de son passage dans la province de l’Ogooué-Ivindo pour le lancement de la phase opérationnelle du programme GRAINE, le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, a décrété la période 2015-2025 comme étant la décennie de la femme gabonaise.

Tout en instruisant une consultation nationale pour faire un état de la situation idoine de la femme gabonaise, au regard de la transversalité et des droits de la femme, il a été jugé opportun d’examiner les problèmes qui prévalent dans chaque secteur et dans chaque domaine de développement, de manière objective et en toute impartialité. C’est le lieu de reconnaître ici qu’un travail méticuleux a été fourni  et les parlementaires y ont pris activement part à tous les travaux.

Monsieur le Premier Ministre,  Chef du Gouvernement, au cours de ces consultations nationales, les femmes ont fait entendre leurs voix en exprimant clairement leurs besoins, leurs attentes et leurs aspirations afin que les décisions soient prises au niveau politique, économique et social, en vue de changer leur avenir.

C’est ainsi que le 19 juillet 2016, le Président de la commission nationale consultative de la décennie de la femme gabonaise a remis officiellement le rapport général sur la situation de la femme au Président de la République. Il ressort principalement de ce rapport que les domaines essentiels qui permettront de garantir les droits des femmes sont l’éducation, la formation et son autonomisation. Dans le sens le plus large aussi, quelques règles définies par les organisations internationales. Faut-il rappeler ici que l’autonomisation de la femme est génératrice d’une croissance économique forte plus inclusive et plus promotrice et le bien-être social.

Monsieur le Premier Ministre, avec une population estimée à 1, 811
079 habitants dont 52% constitué par la gente féminine dont l’âge moyen est de 22 ans, place la femme au cœur du développement selon une approche intégrée et globale. Or, les femmes restent faiblement représentées dans la sphère politique, administrative.

Murmures.

Les activités génératrices de revenus constituent un niveau remarquable pour le développement social, économique et politique de la femme. L’autonomisation des femmes, monsieur le Premier Ministre, est une expansion des voies, des ressources du pouvoir de décision et de la capacité d’agir de façon indépendante dans les sphères sociales, économiques et politiques.

Les femmes parlementaires reconnaissantes des efforts sans réserves du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, faisant de la femme gabonaise le plateau central de son action, on peut citer notamment la douane, 30% des femmes électives, la protection de la veuve et de l’orphelin, la représentativité considérable des femmes au sein de votre Gouvernement. Nous, femmes députés, nous ne pouvons que voter en faveur de votre politique.

Monsieur le Premier Ministre, j’ai deux aspects à développer : celui de la décennie de la femme mais également la problématique de la décentralisation.

La décentralisation effective conformément à la loi 001/2014 du 15 juin 2015 est une des voies médiane pour sortir le territoire du souffle, cette loi nous invite à repenser la gouvernance de notre pays en l’articulant autour de la simplification administrative et territoriale pour un développement équilibré. Pour ce faire, la mise en œuvre de la décentralisation nécessite un courage politique certes, vous venez de l’exprimer, monsieur le Premier Ministre.

La décentralisation, monsieur le Premier Ministre, consiste en effet en une action concrète de la conception et de son organisation administrative et territoriale, ces outils, ces processus de décision avec un fil conducteur qui est l’efficacité et la pertinence de l’action politique, la capacité de reprendre prise sur le réel et la responsabilisation des acteurs beaucoup près de cette loi clarifie le positionnement de l’administration centrale souvent qualifié à tort ou à raison de bureaucratique, couteuse et moins réceptive à l’évolution des attentes des bénéficiaires devenus plus exigeants.

Aussi, nous vous encourageons, Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, de sortir notre territoire de l’expectative de matérialiser cette loi là. Notre empressement pour cette loi est instruit des expériences.

Rappelons que notre pays a été indépendant depuis 1960 en jetant un regard rétrospectif ici nous permet de nous rendre compte de la distance parcourue, mais aussi des actes manqués en terme de développement.  

Monsieur le Premier Ministre,  Chef du Gouvernement, il n’est jamais trop tard pour bien faire, se tromper est humain, mais persister dans la bêtise surtout lorsque vous avez la direction de l’intérêt politique comme le disait simplement Thomas d’AQUIN.

En somme, il revient à l’Etat d’animer la mosaïque des territoires et des autres collectifs qui l’accompagnent sans se substituer à leur pouvoir d’action, en payant à l’expression pleine et entière de ce qui est convenu d’appeler la démocratie active, participative et citoyenne.
Toutefois, monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, cette décentralisation ne peut être effective sans un transfert effectif des compétences approuvées. Cependant, il faut reconnaitre à ce jour que la décentralisation demeure une vue de l’esprit. Monsieur le Premier Ministre, nous vous faisons confiance.

Je vous remercie.

Le Président : Merci, chère collègue.

J’invite l’honorable, Gabriel MALONGA MOUELET, député du PDG.

Vous avez la parole, cher collègue.

Gabriel MALONGA MOUELET: Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, merci de me donner la parole.

Monsieur le Premier Ministre, permettez-moi avant tout, de vous exprimer mes félicitations et vous souhaiter plein succès dans l’exercice de vos hautes et nobles fonctions en qualité de Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Monsieur le Premier Ministre, j’ai écouté avec une attention soutenue la quintessence de votre déclaration qui suscite de ma part, des préoccupations dans le cadre de votre volet social.

En effet, le volet social, à mon humble avis, ne saurait se limiter à la lutte contre le chômage et à d’autres aspects que vous avez énumérer. Il devrait intégrer les aspects tels que la protection sociale. Elle préserve les citoyens contre les conséquences des risques sociaux professionnel et sanitaire à toutes les étapes de la vie d’un individu. Il s’agit pour nous de prendre en compte l’homme, acteur principal du développement.

Monsieur le Premier Ministre, j’ai suivi attentivement, vous n’avez cité les AGR que deux fois. Mais, je veux dire que les AGR (activités génératrices de revenus) pilotées par le FNUAS et le projet GRAINE sont deux projets auxquels on croit fortement. Ces deux projets réduisent le taux de chômage, la précarité et augmentent le pouvoir d’achat des citoyens. En elles, ces deux projets soutiennent l’économie à travers la création des tissus des jeunes entrepreneurs dans le pays, d’ailleurs, monsieur le Premier Ministre, comment pouvions-nous financer de façon optimale le fonds 4 de la CNAMGS relatif aux travailleurs indépendants et aux assurés volontaires si les AGR  ne constituent pas une priorité ?

Monsieur le Premier Ministre, à ce jour le FNUAS a financé une quarantaine de projets à Libreville, Port-Gentil et Oyem et comptent plus de mille projets en attente de financement et dont les responsables ont été formés à la gestion des AGR. Il ressort que les remboursements se font régulièrement, ce qui est impossible. C’est pourquoi, Monsieur le Premier Ministre, la représentation nationale souhaite que le projet GRAINE et les AGR soient implantés dans toutes les provinces du Gabon, c’est cela aussi l’égalité de chances.

Monsieur le Premier Ministre, le deuxième aspect du volet social concerne la situation de la CNAMGS. On note que les prélèvements des agents publics et la quote-part de l’Etat employeur ne sont pas systématiquement reversés à la CNAMGS. Les dépenses locales de santé par semaine pour les fonds 2 des agents publics et le fonds des gabonais économiquement faibles sont de l’ordre de 600 millions de francs CFA, soit 2.400.000.000 millions par an, 28.800.000.000 milliards par an.

On observe que d’une année à une autre les dépenses de santé augmentent à hauteur de 3.500.000 000 millions de francs. Nous avons la plus value de la redevance de la téléphonie mobile. Il n’y a plus que deux opérateurs économiques dans ce domaine Libertis et Airtel, Moov ayant été avalé par Libertis et Azur, nous le savons, n’a jamais payé ses redevances. C’est aussi une préoccupation dans le cadre du financement de l’assurance maladie.

En matière d’évacuation sanitaire, on note également quelques difficultés pour évacuer les agents publics.

Au titre des prestations sociales en général, on constate par ailleurs que les allocations familiales accordées aux enfants des gabonais économiquement faibles n’ont pas été payées pour les périodes du deuxième semestre de 2014, 2015 et 2016.

 Monsieur le Premier Ministre, la Représentation nationale souhaite que le Gouvernement apporte des réponses fertiles à la CNAMGS en y reversant l’intégralité des retenues d’assurances maladies des agents publics, en y assurant le payement de la quote-part de l’Etat employeur, toute chose qui devrait préserver cet outil précieux de politique sociale voulu par le Président de la République et dont les bienfaits sont aujourd’hui ressentis par nos populations et appréciés à juste titre comme à un modèle africain.

Aussi, lors de son discours à la nation en décembre 2014, le Président de la République avait-il demandé la création d’un fonds d’investissement hospitalier logé à la CNAMGS, ce fonds sera alimenté par une quote-part des payements effectués au profit des hôpitaux partenaires de la CNAMGS. Il y en a, je pense, 14 et je pense que le chiffre a évolué en fonction des hôpitaux.

Monsieur le Premier Ministre, à part la mise en œuvre de cette décision présidentielle. Enfin Monsieur le Premier Ministre, la santé mentale demeure une  préoccupation sociétale, la loi n°009/2015 du 7 mars 2016, fixant les modalités de prise en charge des malades mentaux et de protection de leurs droits en République gabonaise a été promulgué par le Président de la République.

A cet effet, la Représentation nationale souhaite que la prise en charge de nos compatriotes qui sont également des citoyens comme les autres soient assurés par l’Etat et la CNAMGS appuyés en cela par des familles et les associations des malades.

Pour me résumer, Monsieur le Premier Ministre, je constate pour également me réjouir, que les trois volets que vous avez déclinés sont intimement liés. Le volet politique étant le grand chapeau et qui contient en son sein le volet économique et social.

Je vous remercie.

Merci, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale.

Le Président : Merci, cher collègue.

J’invite l’honorable Luc OYOUBI, député du PDG.

Cher collègue, vous avez la parole.
Luc OYOUBI : Merci, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale de me donner la parole.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, je voudrais tout d’abord vous féliciter pour votre nomination à vos très hautes fonctions de Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Cette nomination est l’aboutissement d’une vie antérieure de diplomate suivi d’un brillant passage à la tête des départements ministériels du budget et des affaires étrangères. Elle couronne également la fidélité politique individuelle, désormais ainsi qu’une fidélité politique.

Je féliciterais également tous les ministres issues du PDG ainsi que pour les partis issues de la majorité pour la grande bataille menée lors de la dernière élection présidentielle qui a aboutit à la victoire de notre distingué camarade Président, ainsi que votre maintient au cours du septennat du Président de la République, la beauté de la bataille menée et les résultats obtenus par notre champion.

Je voudrais enfin féliciter les jeunes issus de l’opposition qui ont accepté de monter dans le bateau de l’émergence pour ramer dans la même direction que le président Ali BONGO ONDIMBA afin d’arriver à bon port en 2025. Recevez tous nos encouragements pour avoir bravés les menaces de certains de vos confrères.

Monsieur le Premier Ministre, j’ai écouté avec beaucoup d’attention et satisfaction votre déclaration de politique générale, notamment la partie économique. Je me rassure parce que c’est essentiel pour moi, pour mener le deuxième combat annoncé dans notre introduction, l’adoption du plan de relance économique, lequel devrait nous permettre d’escompter à terme une croissance, c’est-à-dire accélérer l’acte inclusif et diversifié.

En effet, pour espérer poursuivre la réduction de la pauvreté de manière significative, la croissance économique devrait être sur long terme bien au-dessus de la croissance démographique. Pour cela nous avons besoin de réaliser les projets de productivité pour répondre à l’impératif des compétitivités pour le marché local et extérieur. La mise en œuvre du plan opérationnel Gabon vert permettra de concilier les besoins des générations actuelles avec ceux des générations futures. Ainsi, l’exploitation rationnelle de nos ressources doit préserver notre capital. Notre croissance verte aura une trajectoire originale qui conciliera les deux points économiques et humains.

Les axes 1 et 2 du programme pour l’égalité des chances pour la formation, l’éducation, l’emploi permettront aux jeunes de participer activement à la création des richesses et donc de bénéficier d’une réduction significative du chômage des jeunes.

L’axe 4 permettra d’assurer l’indépendance des femmes, de consolider leur accès aux hautes fonctions de l’Etat et de mettre définitivement fin aux discriminations envers les femmes.

Les axes 3 et 5 relatifs aux soins de santé permettront à toutes les couches de la société de bénéficier de manière équitable des fruits de la croissance. Ainsi, la mise en œuvre du couloir pour l’égalité des chances est un puissant catalyseur pour la croissance inclusive.

Quant à la diversification de l’économie, la mise en œuvre du plan opérationnel sectoriel devrait nous permettre d’atteindre cet objectif. Cependant, dans le contexte actuel de notre économie, il nous parait très important de mettre l’accent sur l’amélioration du climat des affaires. Les indicateurs proposés par la société financière internationale doivent servir de référence. Nous devons seulement ajouter à cela les indicateurs spécifiques des rencontres de nos particularités structurelles. Il conviendrait à ce niveau de réactiver le cadre institutionnel du suivi et de restructurer ce cadre de manière à ce que les personnes concernées par les réformes ne soient pas assez chargées.

Monsieur le Premier Ministre, j’ai noté avec satisfaction votre volonté de faire passer le ratio d’endettement de 39, 4% en 2016 à 26% en 2021, soit largement en dessous des 70% fixé par les critères de convergence de la CEMAC et aussi des institutions financières de la CEMAC. Il convient de rappeler qu’il y a quelques années dans la stratégie d’endettement, nous avons composé un plafond de 35% de ce ratio dans un contexte de vie très réservé pour qu’en cas de baisse brutale du baril, la hausse mécanique du ratio de l’endettement qui en résulte par le biais de la baisse de la valeur ajouté ne nous conduise pas à un indicateur dépassant les 70%.  En résumé, les 35% c’était le ratio prudentiel, étant donné qu’on savait que les puits de pétrole, après avoir atteint ces couts élevés devraient forcément chuter. Et quand ils chutent, même si on a maintenu le niveau international jusqu’à 8 % en cas de hausse du baril, il dépassait les 70%.

Dans ce domaine d’endettement, la préoccupation majeure reste le taux de remboursement de la dette intérieure, lequel s’ajoute le remboursement de la TVA. Ces deux préoccupations peuvent conduire dans certains cas à une cessation des activités des entreprises qui est préjudiciable malheureusement, à l’emploi des jeunes.

S’agissant toujours de l’endettement, je vous encourage, monsieur le Premier Ministre, à poursuivre la transparence du processus de l’endettement de l’Etat même si cette transparence est perçue comme une proportion à remonter les engagements de l’Etat. En effet, par la passé les avances de la Banque centrale étaient consenties aux trésors nationaux. Aujourd’hui, pour lever 10 milliards de francs CFA sur le marché, ceci donne aux observateurs non avertis  l’impression que l’Etat s’endette plus que par le passé.

Monsieur le Premier Ministre, je suis entièrement d’accord avec vous pour baisser la masse salariale. En effet, le non respect du critère de convergence générale, l’augmentation considérable de la masse salariale combinée à la baisse des ressources globale de l’Etat et de la fragilité à la baisse de la masse salariale nous a progressivement éloignés d’un objectif important qu’avait fixé le Chef de l’Etat à savoir : affecter 40% de nos ressources aux dépenses d’investissements. Ces investissements devraient nous permettre d’améliorer les infrastructures. Ce sont les quatre fondations du plan stratégique Gabon Emergent. Pour maîtriser la masse salariale, nous devons tenir compte de certaines propositions importantes.

Encore une fois, Monsieur le Premier Ministre, nous vous félicitons, nous vous apportons notre soutien pour les objectifs que vous avez minutieusement fixés pour atteindre la vision du Gabon décliné par le  Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA devienne une réalité, pour le mieux-être et la prospérité partagée du peuple gabonais.

Je vous remercie.

Le Président : Merci, cher collègue.

Pour clôturer les interventions, j’invite le Président du groupe parlementaire PDG à prendre la parole.

Monsieur le Président, vous avez la parole.

André Dieudonné BERRE: Merci, Monsieur le Président.

Monsieur le Premier Ministre, quand on fait les compliments, il n’y a pas de format. Alors, au nom du groupe parlementaire PDG, je vais aussi vous féliciter respectueusement, féliciter aussi l’équipe qui vous entoure et dire     qu’une nomination au poste de Premier Ministre tient compte de beaucoup de facteurs. On ne va pas citer la confiance mais aussi les circonstances, et nous traversons des moments qui ne sont pas, qui n’ont jamais été ceux auxquels nous avons été habitués dans notre pays.

Le Gabon est un pays de paix où tout le monde pouvait discuter, où tout le monde s’aimait. Nous avions des divergences certes, il doit en avoir, puisque nous sommes en démocratie, mais ce que nous avons vu là et ce que nous vivons là, on n’en revient pas. Tout le monde est déçu. Et même si quelqu’un, un de mes collègues a dit que ce poste est si envié, c’est vrai. Tout le monde veut être Premier Ministre, mais je suis sûr que dans les circonstances que nous connaissons là, il y aurait beaucoup d’hésitations. Alors, c’est pour vous dire que vraiment nous sommes à côté de vous, derrière vous, avec vous, et plus que jamais cette complémentarité, cette synergie entre l’Exécutif d’une part et le Parlement, singulièrement l’Assemblée nationale est plus que jamais nécessaire. Il n’y a pas de concurrence, il y a complémentarité. Et cela est d’autant plus vrai que nous ne sommes pas ici en milieu partisan, mais vous appartenez au PDG, notre PDG auquel vous appartenez, auquel vous tenez tant, vous ne nous laisseriez pas tomber parce que sinon nous tous nous tomberions, et nous aussi on ne vous laissera pas tomber.

C’est pour cela que tout ce qui vient d’être dit, je ne serais pas long, Monsieur le Premier Ministre, vous avez vu que mes collègues se sont longuement étendus et c’était fait volontairement pour que chacun puisse s’exprimer. Alors moi, je dirais tout simplement que ce qu’ils ont dit, considérez-le comme des ajouts, comme des conseils, comme des contributions. Naturellement nous aurions voulu voir les choses avancer plus vite, mais qui ignore la situation difficile dans laquelle nous nous trouvons ?

Quand il faut faire feu de tout bois, quand on ne sait plus, comme ce roi pendant le Moyen-âge qui avait son fils qui s’appelait Robert, mais alors, il était là, le fils tournait à droite, lui tournait à gauche, les ennemis étaient de tout bord, et c’est la formule qu’on a repris en disant que protégez-moi de mes amis, car je m’occupe moi-même de mes ennemis.

Monsieur le Premier Ministre, on ne sait plus qui est qui ? Ça aussi, ça rend votre travail difficile. C’est pour cela que plus que jamais nous devons être avec vous. Je peux vous assurer que le groupe parlementaire PDG vous soutiendra et votera pour votre action.

Je vous remercie.

Applaudissements.

Le Président : Merci, Monsieur le Président.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Honorables députés,

La séance va être suspendue pendant 30 minutes pour permettre à Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de préparer avec son équipe les réponses aux questions que vous avez posées.

Suspension de séance.

Reprise de la séance.

Le Président : Monsieur le Premier Ministre, vous avez écouté les honorables députés, ils sont prêts à écouter vos éléments de réponses.

Vous avez la parole.

Emmanuel ISSOZE NGONDET (Premier Ministre, Chef du Gouvernement) : Merci, Monsieur le Président.

Monsieur le Président ;
Honorables députés.

Après avoir écouté les interventions qui ont suivi la présentation de ma déclaration de politique générale, je réponds avec aise aux questions qui ont été posées. Permettez-moi, avant de saisir la substance de ces questions, de faire quelques petites observations pour apprécier le climat dans lequel nous travaillons.

La politique, vous voyez bien, est exaltante, tout comme l’est la démocratie. Ce que j’aime avec la démocratie, c’est la liberté de la parole. La liberté de la parole nous permet de débattre au fond des questions et préoccupations qui se posent à la société et les députés qui se sont exprimés après ma déclaration de politique générale, nous ont donné la preuve patente de l’excellence de cet exercice. Dans cette utilisation de la liberté parole, il y en a qui se démarquent positivement par la constance de leurs vues, d’autres moins, mais c’est la politique. Dans la constance des vues, il y a des vertus à acquérir. On peut également retirer des vertus dans les changements évolutifs les positions que les uns et les autres expriment.

Le Président MBA ABESSOLE a volontairement évoqué les relations personnelles qui peuvent exister entre lui et moi-même, je lui en sais gré. Et permettez-moi à mon tour d’évoquer une petite période de ces relations personnelles. J’étais jeune ministre, aussi bien en âge qu’en expérience, lorsque vous étiez vice-Premier ministre. Je me souviens qu’à cette époque là vous aviez des positions qui étaient davantage assises sur l’action du Gouvernement et c’était tout à fait normal. La solidarité gouvernementale l’imposait. Dans ces positions je n’avais pas souvenance que l’alternative de l’école cadeau était d’actualité, mais c’est ça la politique aussi, ça évolue. On peut faire des avancées, on peut revenir. On peut avoir de la constance. On peut aussi avoir des régressions.

J’apprécie donc la qualité de l’exercice, la complexité de la politique se révèle.

Monsieur le Président,
Honorables députés,

Dans l’appréciation qu’on en fait selon que l’on est dans l’action, selon que l’on est dans la réflexion, moi j’ai plaisir à avoir dans mon gouvernement d’éminentes personnalités de la diversité  politique, qui consacrent leurs temps et très souvent depuis un mois qu’ils sont dans le gouvernement, j’ai plaisir à discuter avec eux. Et aujourd’hui, ils se rendent compte qu’il y a une très grande différence entre la gestion de la politique dans l’action et la gestion de la politique dans la réflexion. C’est cette différence qui enrichie aussi le débat démocratique et je ne peux, Monsieur le Président, qu’appuyer la dextérité avec laquelle vous conduisez ce débat démocratique au sein même de notre Assemblée nationale.

Je m’en voudrais de ne pas saisir cette opportunité pour  remercier l’honorable Albertine MAGANGA MOUSSAVOU qui a toujours brillé par la constance et la pertinence de ses vœux. Je voudrais la remercier pour deux choses : d’abord, parce qu’elle a mis à la disposition de la République un enfant valeureux qui est devenu un homme d’Etat tout aussi valeureux et que je vois, depuis un mois s’atteler avec hardiesse, s’atteler avec ingéniosité à faire avancer un certain nombre de dossiers, y compris les dossiers les plus difficiles. Je voudrais parler, pour illustrer mon propos, de quelques exemples du projet du fonds de garantie pour les PME. Le ministre des PME qui a la charge de ce dossier depuis la réunion de Franceville et lequel dossier est inscrit en bonne place dans les mesures des 100 jours de mon Gouvernement. Le ministre des PME a fait la démonstration par son acharnement au travail, par sa capacité à intégrer l’obligation de la solidarité gouvernementale, mais aussi par ses idées novatrices.

Il a fait la démonstration que la politique peut s’enrichir de la diversité. J’ai entendu certains honorables députés en parler, ce n’est pas des promesses, c’est vrai. La politique exige de ceux qui la font de la rigueur et de la détermination. Je peux dire que ce Gouvernement est composé d’hommes et de femmes déterminés. Cela ne pouvait pas être autrement parce que le Président de la République lui-même est déterminé. Il est déterminé à faire accélérer, à faire la mise en œuvre du PSGE. Il est déterminé parce qu’il aime le Gabon, et nous-mêmes nous sommes auprès du Président de la République habités par la même détermination.

Des conseils ont été donnés aux membres du Gouvernement, certains pour nous demander d’avoir une démarche prudente, d’autres en s’appuyant sur la richesse d’un adage bien connu de Thomas d’AQUIN, ce sont des conseils que nous acceptons.  Et je voudrais, avant d’aborder les questions qui ont été posées, remercier les honorables députés qui ont posées des questions qui, à travers elles ont fait la démonstration de l’intérêt patent qu’ils ont accordé à ma déclaration de politique générale. Au-delà de cette déclaration de politique générale, l’intérêt qu’ils ont accordé à l’ensemble même du programme de développement du Président de la République. J’ai une attention particulière pour le groupe parlementaire PDG et aussi pour ceux qui ont eu des propos bien accrédités à mon endroit, mais aussi à l’endroit même des autres membres du Gouvernement.

De toutes ces questions se dégagent 3 volets. Il y a un volet politique, un volet économique et un volet social. Le volet politique naturellement est dominé par le dialogue politique, cette importante rencontre décidée par le Président de la République Chef de l’Etat, voulu par l’ensemble de la classe politique et attendu par les citoyens gabonais. La question qui a été posée nous amène à dire un certain nombre de choses, d’abord pour rassurer l’opinion publique nationale mais aussi l’opinion internationale sur la détermination du Chef de l’Etat et du Gouvernement, d’abord à conduire ce dialogue, mais aussi à tout mettre en œuvre pour que ce dialogue débouche sur des conclusions consensuelles, des conclusions qui vont faire évoluer nos institutions politiques.

Il y a eu des consultations officieuses à tous les niveaux et celles-ci nous confortent à la conviction que le dialogue politique est le chemin à suivre. Comme je vous l’ai dit, lundi prochain j’entamerais les consultations officielles. Le Chef de l’Etat m’a expressément demandé de conduire ces consultations officielles. Les modalités du calendrier sont très simples, chers collègues. Il y a cette nécessité de créer d’abord et avant tout un climat favorable. Vous ne pouvez pas tenir un dialogue politique si vous n’êtes pas assurés que le climat est favorable. C’est l’effort de tous, des membres du Gouvernement, les députés, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition. C’est un effort que tous les gabonais doivent déployer puisque c’est une cause nationale. Puis il nous faudra ensemble réfléchir sur le cap, le cap de ce dialogue, sa structuration, c’est important. Il peut laisser présager les conclusions auxquelles nous aspirons et puis au contenu. Le Chef de l’Etat lui-même a dit que le dialogue national doit se faire et il faudrait ensemble que nous nous attendions sur le contenu et l’agenda de ce dialogue. Au-delà de tout cela, il y a des objectifs en fonction des orientations que le Chef de l’Etat a précisées. Une fois que ce travail sera fait, nous aurions la garantie que l’ensemble de la classe politique va être engagée dans une bataille commune pour une noble cause. C’est la consolidation de notre jeune démocratie.

Il y a eu une autre question non moins pertinente, mais c’est une question qui a été au centre même de la discussion lors de la campagne de la présidentielle passée. C’est la gestion du conflit homme-faune. Je respecte l’honorable député qui a posé cette question, parce qu’il s’agit là des préoccupations des gabonaises et des gabonais qui sont dans les zones rurales. Mais, poser cette question ne devrait pas laisser croire que le Gouvernement n’est pas préoccupé par cette question. Le Gouvernement tout autant que l’opinion publique est  préoccupée par cette question. Moi-même qui vous parle, lorsque j’exerçais comme ministre des affaires étrangères, j’ai été à plusieurs reprises à des réunions internationales importantes qui portaient sur cette thématique. Et, avec les autres membres du Gouvernement, nous nous sommes toujours efforcés d’inscrire dans les mécanismes internationaux l’obligation de tenir compte des préoccupations des populations, en termes d’indemnisations, en termes de protection des plantations pour une gestion positive du conflit homme-faune.

Le Gouvernement n’a pas attendu l’apport ou l’accompagnement de la communauté internationale. Il y a eu des mesures qui ont déjà été prises. Le Gouvernement a mis en place un fonds d’aide qui nécessite bien sûr et encore malgré un travail d’approfondissement pour les rendre plus opérationnel, mais il fonctionne déjà quelque part. Dans cette phase d’incubation, si je puis m’exprimer ainsi, le fonds fonctionne. Dans certaines provinces  il y a eu des opérations d’indemnisations qui ont été menées  à la satisfaction des populations. On ne devrait pas laisser croire à l’opinion publique que le Gouvernement a fait le choix de protéger les éléphants au détriment de la sécurité des populations. Ce ne serait pas, Monsieur le Président de la République, Monsieur le Président du Sénat, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale et tous les autres responsables des grandes institutions du pays, ce ne serait pas de leur part  responsable de laisser évoluer une telle perception. L’engagement du Président de la République pour gérer au mieux les conflits homme-faune est réel. Et en dehors des mécanismes nationaux, il y a l’accompagnement international, avec la Banque mondiale nous avons un plan d’une valeur de 9 millions de dollars. Ce qui équivaut à 5 milliards de francs CFA, pour permettre au Gouvernement de disposer des leviers favorisant une gestion positive de cette question. Il y a aussi des mesures qui ont été prises avec l’accompagnement de l’Agence National des Parcs Nationaux : c’est l’expérience des barrières de sécurisation. Il y a  cinq expériences qui sont en cours dans des provinces diverses et elles se révèlent satisfaisantes. Nous allons amplifier ce mouvement.

Monsieur le Président,
Honorables députés,

La question de la décentralisation a été posée. Elle s’inscrit donc en bonne place dans l’agenda politique du Gouvernement et cette question nous amène à apporter deux ou trois précisions.

D’abord, je félicite le fait que le Parlement, l’Assemblée nationale encourage et appuie le Gouvernement dans cette démarche. Une loi a été votée, il faut prendre des textes d’application et le ministre de l’intérieur se chargera très prochainement de soumettre au Conseil des ministres les projets de textes dans ce sens.

Il y a une question pour ce qui est des modalités. Il y a des textes d’application. Ces textes d’applications vont pour certains, porter sur le transfert des compétences. Comment dégager un certain nombre de ressources humaines, financières au niveau de l’Etat pour les mettre à la disposition des collectivités locales ? Question centrale. Et en attendant que le Gouvernement mette en place ces mécanismes de transfert, le Chef de l’Etat va instruire le Gouvernement de mettre déjà sur pied à partir de 2017, un fonds d’investissement provincial.

L’enveloppe qui sera accordée dans cette phase de lancement à partir de 2017 est de 18 milliards. 18 milliards c’est un effort important. Cela permettra déjà à nos collectivités locales d’expérimenter la gestion en indépendance des projets de développement locaux et il y a le calendrier. D’ici la fin du deuxième semestre 2017, le Gouvernement va adopter des textes d’application. Après l’adoption des textes d’application, il faudra passer à la phase d’expérimentation. Il n’est pas bon pour le Gouvernement d’engager une réforme aussi importante en impliquant tous les acteurs. Nous avons pensé qu’il faudra expérimenter des collectivités locales pilotes pour voir comment le transfert des compétences se fait évaluer. Et une fois que le mécanisme se fait bien roder, on pourra l’élargir à toutes les collectivités locales. Je pense que dans cette perspective, on pourrait déjà voir après les prochaines élections locales un début d’expérimentation de cette approche.

Une question a été posée sur l’état des lieux politiques, économiques au Gabon. On a dit que sur le plan économique, la crédibilité du Gabon était remise en cause.

Ce que j’aime dans le débat politique gabonais, c’est notre capacité à nous même au Gabon de noircir le tableau gabonais, alors que les institutions financières économiques  internationales, en présentant le tableau gabonais, montrent que tous les clignotants sont au bleu et non au rouge. Alors qui croire ? Les rapports de la Banque Mondiale ? Les rapports du FMI ? Les rapports de la BAD ou l’analyse que nous faisons intra-muros, guidée par nos aspirations politiques ou politiciennes ? C’est au peuple de voir, c’est au peuple d’apprécier.

Tout ce que je peux dire, Monsieur le Président, c’est que le  Gabon n’est pas isolé. Le Gabon est en bonne place dans le concert des nations. Le Gabon peut autant bénéficier des retombées positives de la conjoncture économique internationale et autant subir les conséquences négatives naturellement de la décélération économique.

Nous vivons dans un monde globalisé. Il faut en tenir compte, à la à la fois dans nos actes de tous les jours. Il faut en tenir compte dans l’appréciation que nous avons des préoccupations gabonaises. Il faut en tenir compte par l’appréciation que nous avons de notre économie.

Pour ce qui est des banques, des banques de crédit, des banques privées, il y a une semaine, pour ceux qui suivent l’actualité économique au Gabon, le Conseil national du crédit s’est tenu la semaine dernière et le constat qui est fait par ceux qui suivent l’évolution économique au quotidien, le constat qui est fait c’est que nos banques nationales privées, nos banques commerciales respectent les ratios prudentiels en termes de couverture de risque, mais aussi les ratios de liquidité et solvabilité. C’est un constat positif, nous devons nous en réjouir.

Le constat qui est fait par le Gouvernement lui-même, s’agissant du secteur banquier, financier public est réel. Ce constat ne touche pas le secteur banquier privé commercial. Il faut Donc se féliciter de la solidité de notre système financier privé et c’est justement pour cela que nous avons confiance dans l’action du Gouvernement, dans les opportunités d’investissement et au-delà, du rétablissement de la croissance qui se présente à nous.

Pour ce qui est de l’aspect politique de votre question, vous avez évoqué la question de nos frontières. Si les frontières étaient aussi ouvertes, est-ce que nous aurions dans notre pays une telle liberté de circulation ? Est-ce que ce pays serait encore en paix, tel que nous nous en réjouissons ? Est-ce que les villages qui sont à la frontière avec les Etats voisins continueraient de vivre et de prospérer dans la célérité ? Pour moi, la réponse est simple.

Le Gabon est un pays de paix et nous avons toujours su, dans nos relations diplomatiques avec les pays voisins, appliquer, mener les démarches qui visent à consolider cette paix. Ce sont ces démarches qui nous ont permis d’ailleurs de réactiver les commissions ah doc des frontières. C’est à ce niveau que les questions de frontières se posent et sont appréciés avec les pays voisins. Je n’ai pas souvenance, même dans mes fonctions passées, d’avoir assisté à une réunion des commissions des frontières houleuses au cours de laquelle on aurait eu des disputes aigües avec des pays voisins. Soyez rassurés, honorables députés, le Gouvernement prend la question de la sécurité et de la défense nationale au sérieux.

Vous avez évoqué également la dette, indiquant que le pays est lourdement endetté. Il est surprenant, Monsieur le président, de voir que dans cet hémicycle, les personnes qui se côtoient tous les jours puissent avoir des positions aussi tranchées. L’un  venant dire que notre pays est beaucoup endetté, et l’autre les positions que j’apprécie, que j’appuie, venant nous dire que la dette gabonaise est insoutenable. Vous-même, vous avez suivi les interventions qui ont lieu ici, et en cela je soutiens l’analyse qui a été faite par l’honorable Luc OYOUBI qui a été auparavant ministre de l’Economie. Il connait donc bien ces questions là.

Nous avons au niveau du Gouvernement, même si le constat est fait que la dette gabonaise est insoutenable, nous allons continuer à avoir une démarche prudentielle. Comme je l’ai dit dans ma déclaration de politique générale, la dette c’est aussi une question de souveraineté nationale. Nous ne devons pas dépendre des milieux financiers, nous ne devons pas dépendre des partenaires internationaux et nous ne devons pas dépendre des agences de dotation.

Une question très intéressante a été également posée sur les actes qui portent sur notre statut, statut en tant que personne juridique. On va dire que la coutume était une mention obligatoire dans nos actes de naissance et que cette mention aurait été retirée, d’abord en violation de la loi mais aussi en ne tenant pas compte de l’appréciation des uns et des autres, de l’individu. Mais, laissez-moi vous dire et au-delà de l’Assemblée nationale, je m’adresse à l’opinion publique gabonaise, que jamais la mention portant sur la coutume n’a été inscrite dans le code civil, jamais il n’avait été fait obligation aux officiers d’état civil, et au delà des officiers d’état civil au Gouvernement de faire inscrire la mention portant sur la coutume dans les actes de naissance. Je voudrais m’arrêter là concernant cette question.

L’impunité : moi-même dans ma déclaration de politique générale j’ai affirmé l’engagement, la détermination du Gouvernement à lutter contre l’impunité, à lutter contre la corruption, à lutter contre tous les crimes qui constituent les exactions graves portées sur la personne, portées sur les êtres humains.

Comme vous, honorables députés, le Gouvernement est préoccupé par cette question. Mais lutter contre cette question, nous sommes dans un Etat de droit, appelle un certain nombre de mécanismes, d’éclaircissements, de procédures, de démarches. Et puis il y a la séparation des pouvoirs.

D’abord les mécanismes, il y a le Code pénal des affaires, tous ces mécanismes vont être mis en branle pour lutter contre les exactions auxquelles vous avez fait référence. Concernant la lutte contre l’enrichissement illicite, bien sûr, là aussi tous les mécanismes existants vont être mis en œuvre pour pourchasser ceux qui, en détournant des ressources publiques ont pu se constituer des richesses illégales.

Vous avez évoqué la question de Post-bank. C’est la désolation et le Gouvernement partage cette désolation. Le Gouvernement n’accepte pas ce qui est arrivé à Post-bank, et au-dessus du Gouvernement, le Président de la République lui-même, tous les jours se sent concerné par cette dépravation. Ce qui est arrivé à Post-bank fera l’objet des poursuites judicaires. Il n’y a pas d’alternatives à cela, et bien sûr, le tout dans le respect de la séparation entre la Justice et le Gouvernement.

Concernant la décennie de la femme, j’ai noté les encouragements des honorables députés, c’est un engagement fort du Président de la République. Il y a eu un rapport qui a été rendu avec des recommandations pertinentes. Il s’agira pour le Gouvernement, comme je l’ai déjà dit, de mettre en œuvre ces recommandations et de les traduire en actes.

Concernant les questions économiques, j’ai déjà parlé de la dette, de la situation économique du Gabon. Il y a eu une question sur ce que le Gouvernement attend pour sécuriser nos générations futures et on s’est interrogé sur le sort réservé à la structure qui avait été mise en place par ce fonds.

La création du FGIS ne veut pas dire, en tout cas ce n’est pas la décision du Chef de l’Etat, ce n’est pas la conception du Gouvernement.

La création du FGIS (Fonds Gabonais des Investissements Stratégiques) ne veut pas dire que le Gouvernement tourne le dos aux générations futures. C’est d’abord paradoxal, parce qu’on ne peut pas avoir un Chef d’Etat qui tourne le dos à toutes les générations futures. Les générations futures, c’est la jeunesse, et le même Chef d’Etat qui prend la décision politique, l’engagement politique de dédier tout un septennat à la jeunesse, c’est paradoxal. Ce qu’il faut retenir dans la démarche du Gouvernement, dans la démarche du Chef de l’Etat, c’est de s’occuper d’abord de créer des richesses, parce que le FGIS créent des richesses et celles-ci vont permettre d’abonder les structures financières dédiées aux activités permettant la proportion et la civilisation des générations futures.

C’est une démarche sage, c’est une démarche sage et prudente. Il est préférable d’avoir de l’argent qui crée de la richesse que l’argent des origines. C’est aussi simple que cela.

On a parlé également de la mesure qui avait été prise interdisant l’importation des véhicules d’occasions datant de plus de 3 ans. Mesure juste au demeurant, qui répondait à un objectif bien précis, mais le Gouvernement s’est interrogé sur les retombées économiques et même sociales. Je ne suis pas d’accord avec les chiffres qui ont été avancés. Je pense que Monsieur le Président, honorables députés, nous devons faire preuve de responsabilités en toute circonstances. Je ne suis pas d’accord avec les chiffres qui ont été avancés, cette mesure n’a jamais occasionné des pertes s’élevant à 40 milliards de francs CFA.

D’abord, il faut faire une bonne étude et en plus, il faut croiser les pertes occasionnées par cette mesure et les pertes obtenues par l’importation d’autres véhicules. C’est ça la bonne attitude. Soyez rassurés honorables députés que partageant cette préoccupation, le Gouvernement, dans la feuille de route des 100 jours, a inscrit cette mesure en bonne place. Les ministres concernés sont entrain d’étudier les modalités permettant de lever la durée et aussi cette étude sera sérieuse, parce qu’elle nous permettra de voir les gains et les pertes de l’une ou l’autre mesure.

Il y a eu une question concernant les coûts fonciers et je voudrais remercier la représentation nationale d’accepter de consentir cet impôt devenu nécessaire en cette période de décélération économique. La principale source de recette publique c’est l’impôt et là où il y a des gisements d’impôt, il faudrait que l’Etat s’organise pour viser ce qu’il y a à viser. Je pense que le foncier qui n’a jamais suffisamment été exploité peut permettre, à travers une meilleure organisation, à travers un meilleur encadrement, permettre à l’Etat de gérer au mieux cette période puisqu’on n’aura plus dans le futur des pics pétroliers tels que ceux que nous avons connus entre 2010 et 2012. Il faudra donc que l’Etat s’organise pour élargir l’assiette de l’impôt. Le Gouvernement prendra les mesures appropriées. Naturellement, on pense à l’établissement d’un guichet unique, et le plus grand avantage dans la gestion des données cadastrale, c’est que nous avons un instrument remarquable, un instrument qui nous place au devant du combat de la préservation de l’environnement : c’est l’AGEOS qui permettra d’améliorer le suivi des données cadastrales. Ce qui sera un élément suffisant pour mieux concevoir notre stratégie portant sur la mise en place de l’impôt foncier.

Il a été évoqué le problème de la route PK5-PK80. Question pertinente, moi-même qui suis de Makokou, pour aller à Makokou je prends cette route et je me suis autant que vous, posé la question de savoir qu’est ce qui bloque l’accélération de ces projets ? Le Chef de l’Etat lui-même, lorsqu’il rencontre tous les jours le ministre des infrastructures routières pose cette question. C’est vous dire qu’au plus haut niveau de l’Etat, la préoccupation est prise en compte. Mais, dire qu’il n’y a pas d’efforts de la part du Chef de l’Etat, dire qu’il n’y a pas d’efforts de la part du Gouvernement ne me parait pas être juste, parce que ceux qui prennent cette route comme moi, et j’imagine que beaucoup d’entre vous ne peuvent pas nier la réalité, mais la réalité est simple, elle est sous nos yeux quand nous prenons cette route.

Du PK5 au PK12 il y a  la reprise des travaux, du PK12 au PK30 il y a également là des travaux, mais sur l’ensemble du tronçon, il y a naturellement des contraintes que l’Etat doit gérer et des instructions ont été données à la fois au ministre en charge des infrastructures, au ministre en charge de la programmation du développement et à l’ANGTI, de rapidement mettre en place un mécanisme pour trouver les moyens permettant d’accélérer la réalisation du bouclage de ce chantier. Le Gouvernement travaille inlassablement pour réunir les conditions de reprise.

Pour ce qui est des questions sociales, elles sont nombreuses. La protection du gabonais, de la gabonaise est au cœur des préoccupations du Gouvernement.

La première question porte sur l’éducation, il ne faut pas, honorables députés, croire qu’il n’y a pas d’efforts qui sont faits dans ce secteur. Autant que vous, nous nous préoccupons de l’éducation des jeunes gabonais, des jeunes gabonaises. L’école est au cœur de la République. C’est l’école qui est le socle des valeurs de la République. C’est l’école qui offre à la République ses idées, lesquelles idées permettent l’accélération du développement, lesquelles idées permettent au pays d’asseoir un rayonnement international infini, lesquelles idées permettent l’évolution de la science et de la recherche. L’école est donc au centre de l’action du Gouvernement. Et le principe régalien qu’on ne doit pas oublier, c’est que l’école publique est gratuite, sans doute une autre expression de dire l’école cadeau peut-être, mais pour moi, le principe c’est que l’école publique est gratuite. Et dire que l’Etat n’a pas fait de gros efforts pour accélérer le développement éducationnel n’est pas la vérité. Je me limiterais à présenter quelques éléments sur le bilan 2009-2016.

Il y a eu des constructions de nouveaux collèges et lycées, 23 qui ont accueillis 25 000 élèves et le nombre de classes construites dans les collèges existants et il y a en cours des constructions des lycées, de l’Institut national du pétrole et l’école du Bois et des Mines de Mouanda. Les efforts sont là, le Chef de l’Etat lui-même est préoccupé par le décalage qu’il y a entre le niveau d’investissement et la somme des problèmes qui restent à venir.

Je pense là que c’est un combat que nous devons porter tous : le Gouvernement, l’Assemblée nationale, les acteurs sociaux mais aussi les parents d’élèves. Le Gouvernement a ses responsabilités, ce sont les responsabilités de l’Etat. Les représentants du peuple ont leurs responsabilités, celles de traduire de façon claire les préoccupations des populations. Les acteurs sociaux ont leurs responsabilités, c’est de respecter les programmes académiques, parce que nous voulons tous offrir à nos enfants une école moderne qui réponde aux attentes du 21e siècle. Ces efforts seront amplifiés par notre Gouvernement.

Il y a eu des questions sur la rentrée scolaire 2016-2017. Laissez-moi vous dire qu’au-delà du constat qui a été présenté ici et qui est aussi relayé par une certaine presse, les cours ont bien commencé. Dans certaines écoles les enseignants sont là, les élèves sont là. C’est vrai que dans d’autres écoles c’est encore timide, mais cela est dû davantage à la qualité du dialogue social que nous avons eu avec les acteurs sociaux. Vous savez très bien qu’il y a eu des mouvements de grèves qui ont été décidés et nous devons gérer ces mouvements, appeler les acteurs sociaux à accepter d’assumer pleinement leurs responsabilités, à la fois liés à leur statut de fonctionnaires, mais aussi leurs responsabilités à l’égard des enfants et des parents.

Pour ce qui est des efforts fournis par l’Etat, l’objectif étant d’organiser une rentrée scolaire apaisée et c’est un objectif qui est inscrit dans la feuille de route des 100 jours du Gouvernement. Le Gouvernement avait à satisfaire un certain nombre de préalables posés par les acteurs sociaux. Je voudrais vous dire que, malgré la situation actuelle, malgré les difficultés qui nous marquent encore pour réunir le ressources publiques, il y a eu un plan mis en place par le biais du ministre de l’économie pour répondre aux attentes des acteurs sociaux et les écoles naturellement les attentes prescrites dans ce préalable.

Pour ce qui est des vacations au bénéfice des enseignants, la somme de 3. 200 000 000 milliards francs CFA  a été dégagée.

Pour ce qui est des bourses de cette rentrée scolaire la somme de 5. 600 000 000 milliards francs CFA a été dégagée. L’effort du Gouvernement dans le domaine des bourses scolaires ne doit pas être apprécié essentiellement à l’aune de ce qui a été fait pour la rentrée scolaire. L’effort du Gouvernement pour les bourses, nous avons une population estudiantine qui est passée de 10 000 à 35 000 boursiers, c’est énorme. Nous sommes le seul pays en Afrique à pouvoir supporter encore un tel effort. Et dans ce contexte, l’Etat dégage annuellement la somme de 70 milliards de francs CFA. 70 milliards ce n’est pas un effort insignifiant. Si l’Etat le fait, c’est parce que nous voyons que l’école est au centre de la construction nationale.

Il y a la question sur la formation des centres professionnels. Je pourrais tout simplement aborder les éléments de réponses. Le centre professionnel de Mouila est en cours de travaux, celui de Lambaréné a été construit mais, l’Etat a dû faire face à une urgence et le bâtiment a été remis au CHU de Lambaréné. Les discussions que nous avons avec la commune de Lambaréné nous laissent espérer que la commune de Lambaréné va mettre le plus rapidement possible à la disposition de l’Etat et du Gouvernement un terrain où il construira un autre centre de formation professionnel.

D’autres questions sociales non moins pertinentes ont porté sur la CNAMGS.

Je voudrais vous dire que cet outil est important, il faut le préserver. Il faut optimiser son fonctionnement. Cet outil va être en restructuration parce que nous voulons d’abord améliorer la gouvernance. Nous voulons naturellement, au-delà de la gouvernance, améliorer l’offre de prise en charge des assurés.

Les AGR ont été également évoqués, des dossiers en attente suscitent beaucoup d’interrogations. Le Gouvernement, dans sa feuille de route (100 jours) a pris en compte cette préoccupation. Il doit avoir 1 500 dossiers et les instructions ont été données au ministre de l’économie et à celui du budget de procéder rapidement à un règlement progressif de ces dossiers.  Le ministre en charge du développement social, le ministre d’état est déjà à pied d’œuvre pour mettre en place les mécanismes visant à booster le nombre de bénéficiaires et ainsi déclencher un impacte positif décisif sur le tissu économique national.

La question des pensions retraites a été également posée. L’étude est en cours au niveau du Gouvernement.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés,

C’est un exercice exaltant que de se prêter au débat qui suit la déclaration de politique générale. J’espère avoir apporté des éléments suffisants aux préoccupations et aux questions qui ont été posées.

Je vous remercie de votre attention.

Le Président : Merci, Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Conformément à l’article 29 alinéa 3 du règlement de l’Assemblée nationale, je vais faire procéder à l’opération de vote de confiance consécutif à la présentation de déclaration de politique générale.

Les opérations de vote seront pointées par nos collègues secrétaires du Bureau, l’honorable Rachel NTIMEDJARA et l’honorable Joseph MBOUMBA.

Pour être efficace, nous allons procéder de la manière suivante : comme vous l’avez remarqué, il y a deux urnes et deux isoloirs. Vous avez une urne sur ma droite avec un isoloir à ma droite, une urne sur ma gauche avec un isoloir à ma gauche.

Nous avons placés les députés par ordre alphabétique. L’honorable Rachel NTIMEDJARA fera l’appel pour les députés qui sont à droite et l’honorable Joseph MBOUMBA fera l’appel des députés qui sont à gauche

Nous allons immédiatement commencer.

A l’appel de votre nom, vous vous rapprochez des agents administratifs qui vous donneront trois bulletins et une enveloppe. Si on vote contre, on met le bulletin bleu dans l’enveloppe, les deux autres bulletins, on les met dans la poubelle qui est dans l’isoloir, sans les déchirer. Si on s’abstient c’est le bulletin jaune et si on est pour c’est le bulletin vert.

C’est clair pour tout le monde ?

Nous allons donc immédiatement commencer.

Merci chers collègues.

Sur 108 votants

- pour : 102
- contre : 4
- abstentions : 2
- nul : 1

C’est donc une écrasante majorité des députés de l’Assemblée nationale qui vous accordent leur confiance pour vous accompagner dans cette tâche difficile.

Applaudissements

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, c’est avec satisfaction que je vous confirme le résultat du vote de confiance des députés.

Vous avez la parole, Monsieur le Premier Ministre, si vous le souhaitez.

Emmanuel ISSOZE NGONDET : Merci, Monsieur le Président.

Monsieur le Président,
Honorables députés,

Après le soutien qui vient de nous être apporté par l’ensemble de la Représentation nationale, après ce vote de confiance, je voudrais, au nom des membres du Gouvernement et en mon nom propre, exprimer toute reconnaissance. D’abord, pour les honorables députés qui ont participé activement et substantiellement au débat, leurs observations, leurs critiques, leurs solutions viendront enrichir l’action du Gouvernement.

Je voudrais aussi remercier plus particulièrement le groupe parlementaire PDG qui, par son soutien massif, a fait la démonstration que le PDG qu’il soit au Gouvernement ou au Parlement est toujours animé par la même volonté, la même ambition, celle de soutenir le Chef de l’Etat et celle d’accompagner le Chef de l’Etat dans son action visant à développer le pays.

Le Gouvernement que je conduis se souviendra de ce jour et surtout de ce vote et nous nous engageons à travailler de concert avec l’Assemblée nationale. Nous nous engageons à toujours solliciter l’appui de l’Assemblée nationale, nous nous engageons de toujours requérir les vus de l’Assemblée nationale dans l’élaboration des décisions que nous allons prendre dans la mise en œuvre et l’exécution des plans économiques et sociaux que nous allons mettre en place.

Je voudrais donc pour terminer, vous exprimer les remerciements à nouveau du Gouvernement.

Je vous remercie.

Applaudissements.

Le Président : Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Bien que ne faisant pas parti du grand triangle bleu…

Rires

…Au nom de l’ensemble des honorables députés, je voudrais vous réitérer nos félicitations et comme nous avons eu l’occasion de le dire en d’autres circonstances et en d’autres lieux, il ne vous reste plus qu’à continuer à travailler.  Ce travail qui est pour vous, à l’exemple du Chef de l’Etat, qui est pour vous une religion et comme je le dis, Monsieur le Premier Ministre, gloire au travail.

Nous vous accompagnons et quelle marque de solidarité vous venez de poser ! Parce que j’étais malheureux pour la Représentation nationale de ne pas avoir la possibilité, à la fin d’une si belle cérémonie, à la fin d’échanges fructueux et riches à vos civilités, à vous inviter à lever le verre de la solidarité. Quand j’ai reçu de votre part ce mot que je m’apprête à lire à l’ensemble de la Représentation nationale.

Honorables députés, à l’issue de la cérémonie, nous aurons l’occasion de lever le verre de la solidarité avec monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et l’ensemble de son Gouvernement à l’immeuble Arambo pour ne pas terminer cette soirée comme ça.

Merci, monsieur le Premier Ministre.

Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs,
Honorables députés, mes chers collègues.

Nous venons d’épuiser notre ordre du jour. Nous vous renouvelons nos remerciements, Monsieur le Premier Ministre. Je voudrais,  pour votre présence seulement, mais pour l’exercice de cet après-midi, je voudrais encore une fois vous remercier, mes chers collègues, honorables députés. Merci pour votre participation active, et comme nous avons encore cet arrêt à faire en chemin, je me presse de lever la séance.

Applaudissements.

La séance est levée.

20 heures 21 minutes.




Le Président de l’Assemblée Nationale

Jean-François NDONGOU

Président de l’Assemblée Nationale de la Transition

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