Loi de finances 2026 : Les députés de la Transition auditionnent la ministre de l’Entrepreneuriat et du Commerce au Palais Léon MBA.
La Commission des Finances, du Budget, de la Comptabilité Publique, des Affaires Économiques, de la Production et du Développement de l’Assemblée Nationale de la Transition a poursuivi hier, l’examen du Projet de Loi de Finances Initial 2026. À cette occasion, les Honorables Députés ont auditionné ZENABA GNINGA CHANING, la Ministre de l’Entrepreneuriat, du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises et Industries (PME/PMI).
Cette séance s’inscrit dans la volonté du Gouvernement de promouvoir une économie gabonaise diversifiée, compétitive et socialement inclusive.
Dans son exposé des motifs, la ministre ZENABA GNINGA CHANING a présenté une enveloppe budgétaire globale de 13,693 milliards de FCFA pour l’exercice 2026, soit une hausse de 27,61 % par rapport à l’exécution 2025.Ce budget démontre l’engagement du gouvernement à faire de l’entrepreneuriat et du commerce les leviers d’un développement durable et d’une création massive d’emplois.
Le programme “Promotion de l’Entrepreneuriat et de l’Économie Sociale” constitue la pierre angulaire de cette stratégie. Ses crédits passent de 8,991 milliards FCFA en 2025 à 14,628 milliards FCFA en 2026, soit une progression remarquable de 73,1 %.
« Cette augmentation répond à la volonté du Gouvernement de bâtir un nouvel édifice économique basé sur l’innovation, la solidarité et la création de valeur locale », a expliqué la ministre.
Ce programme vise, à l’horizon 2028, l’accompagnement de 1 500 startups et PME dans leur financement, ainsi que la structuration de 1 400 entreprises de l’économie sociale, avec 500 jeunes et femmes formés pour renforcer leurs compétences entrepreneuriales.
Le second pilier du budget du ministère, intitulé “Commerce International et Économie Sociale et Solidaire”, mobilise 4,644 milliards FCFA pour 2026. Bien qu’en légère baisse de 3 % par rapport à 2025, cette enveloppe permet de maintenir l’effort en faveur des échanges commerciaux et de l’intégration du Gabon dans l’économie régionale et mondiale.
La ministre a insisté sur plusieurs axes prioritaires :
- L’accompagnement des producteurs locaux dans la chaîne de commercialisation ;
- La mise en œuvre effective des accords commerciaux, notamment ceux de l’OMC et de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) ;
- La création d’un cadre favorable à la croissance des entreprises et à la formalisation de l’économie nationale.
« Le commerce et l’entrepreneuriat ne doivent plus être perçus comme des secteurs de survie, mais comme des moteurs de transformation structurelle », a affirmé Mme GNINGA CHANING.
Le budget 2026 du ministère s’inscrit dans la dynamique de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR). Les Projets Annuels de Performance (PAP) présentés précisent des indicateurs mesurables et des objectifs à court et moyen termes :
- Contrôler la mise en œuvre de la feuille de route dans 215 services d’accueil et de prestation d’ici à 2028 ;
- Élaborer neuf registres législatifs et réglementaires du ministère d’ici fin 2026 ;
- Réaliser un audit complet des archives afin d’améliorer la traçabilité administrative et la gouvernance.
Ces mesures visent à accroître la transparence, à optimiser les ressources publiques et à renforcer la redevabilité de l’action ministérielle.
A l’issue de cette audition, les Députés ont exprimé des inquiétudes quant à la capacité d’exécution effective des programmes, notamment en matière de financement des PME et de décentralisation des dispositifs d’appui.
« Nous saluons cette volonté d’inclure les jeunes et les femmes dans la dynamique économique, mais il faut veiller à ce que les ressources atteignent effectivement les bénéficiaires dans toutes les provinces », a souligné un député de la Transition.
Par contre, d’autres parlementaires ont encouragé la ministre à renforcer la collaboration entre les chambres de commerce, les incubateurs et les collectivités locales, afin de maximiser l’impact du budget sur le terrain.
ZENABA GNINGA CHANING a confirmé que le budget sollicité est avant tout un instrument de souveraineté économique et de réforme structurelle, destiné à soutenir la création d’emplois, la formalisation du secteur informel et l’intégration du Gabon dans les chaînes de valeur régionales et mondiales.
« L’entrepreneuriat est aujourd’hui le socle de notre indépendance économique. Avec l’appui de la représentation nationale, nous transformerons ce potentiel en richesse partagée », a conclu la ministre.
Juniorette ITATY
