Travaux : Loi de finances exercice 2026 : Henri-Claude OYIMA devant les députés de la Transition
Réunis ce vendredi au Palais Léon Mba, les députés de la Transition ont auditionné le Ministre d’État, Ministre de l’Économie et des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la Lutte contre la vie chère, Henri-Claude OYIMA, venu présenter le Projet de Loi de Finances initial (PLFI) exercice 2026.
Placée sous le signe de la transformation économique, cette loi de finances ambitionne de consolider la relance engagée tout en amorçant un nouveau paradigme de gestion des finances publiques.
Le budget global estimé à près de 10 mille milliards FCFA dont 7 233,3 milliards de FCFA dédiés au fonctionnement, soit une progression de 72 % et 3200 milliards de FCFA destinés à l’investissement, une grande première pour notre pays.
Dans son propos liminaire, Henri Claude OYIMA a décliné les projections du PLFI qui reposent sur des hypothèses prudentes mais ambitieuses.
- Le secteur pétrolier connaîtra une légère contraction de la production (-3 %), compensée par une hausse du prix du baril, estimée à 65,1 USD.
- Le secteur minier enregistrera une baisse conjoncturelle de 3,3 % de la production de manganèse, tandis que le secteur forestier affichera un rebond de 3,2 %, signe d’une reprise industrielle progressive.
- Le taux de change est projeté à 570,9 FCFA/USD, traduisant une dépréciation modérée du franc CFA.
Dans la même logique, le gouvernement prévoit un niveau élevé d’investissements publics, véritable moteur de la relance économique, soutenu par une rationalisation des subventions et un renforcement des contrôles fiscaux.
Les prévisions tablent sur une croissance économique de 7,9 % en 2026, portée par la vitalité du secteur hors pétrole et la mise en œuvre de projets structurants dans les pôles de croissance tels que l’agriculture, l’agro-industrie, les mines et l’énergie.
Le document soumis à la Représentation nationale s’articule autour de cinq principes directeurs :
- La discipline budgétaire,
- La méthode,
- La priorisation des projets structurants,
- Le financement sans risque pour les réserves de change,
- Et la redevabilité.
Le membre du Gouvernement a insisté sur le fait que les dépenses de fonctionnement seront exclusivement financées par des ressources propres, tandis que l’endettement sera strictement réservé aux investissements productifs.
« Aucun projet ne démarrera sans un financement sécurisé », a-t-il martelé devant les députés.
Il s’est également engagé à assurer un suivi régulier de l’exécution budgétaire :
« Je m’engage à revenir devant vous chaque trimestre avec un rapport d’exécution : taux de décaissement, avancement des chantiers, économies réalisées, recettes supplémentaires mobilisées et effet sur les prix des produits de première nécessité. Les résultats parleront d’eux-mêmes », a-t-il affirmé.
Les discussions qui ont suivi la présentation ont été particulièrement animées. Les députés ont soulevé de nombreuses questions, notamment sur la stratégie gouvernementale de lutte contre la vie chère et la révision des prix du panier de la ménagère, un sujet sensible au cœur de nombreuses et lancinantes préoccupations des foyers gabonais.
Répondant aux inquiétudes des mandataires du peuple, le ministre d’Etat a réitéré la volonté du gouvernement de renforcer les mécanismes de contrôle des prix et de protéger le pouvoir d’achat des ménages.
En définitive, ce premier Projet de Loi de Finances 2026 de la 5e République se veut être le budget de la transformation économique du Gabon, combinant rigueur budgétaire, ambition sociale et volonté de souveraineté financière.
Juniorette ITATY
