Audience : Le président de l’Assemblée nationale de transition échange avec l’Ordre des avocats du Gabon.
C’est la symbolique salle Jonas Divoungui du Palais Léon Mba qui a prêté son cadre ce matin, à une importante audience accordée par Jean François Ndongou, président de l’Assemblée nationale de transition a une délégation du barreau conduite par le bâtonnier de Libreville, Maître Raymond Obame Sima.
Au cœur des échanges : l’examen d’une proposition de loi destinée à restructurer l’exercice de la profession d’avocat en République gabonaise.
Dès l’ouverture des débats, le président Ndongou a exprimé plusieurs préoccupations, évoquant notamment les dérives constatées dans le recrutement des juristes.
> « Il est troublant de constater que certains conseillers juridiques ne sont même pas issus de filières de droit, mais plutôt de parcours administratifs comme celui de l’ENA », a-t-il déploré, avant de pointer du doigt la durée souvent indéterminée des stages professionnels et l’écart salarial significatif entre huissiers de justice et avocats.
Poursuivant sur sa lancée, il a aussi soulevé des questions structurelles et organisationnelles concernant le fonctionnement du barreau, appelant à une réforme en profondeur.
Prenant la parole à son tour, Maître Obame Sima a tenu à rappeler les fondements légaux de la profession d'avocat, notamment la loi n°013/2014 du 7 janvier 2015, qui encadre l’exercice de l’avocature au Gabon.
« Cette loi a permis de poser les bases d’un exercice moderne de notre profession. Mais huit ans plus tard, il est impératif de l’actualiser pour répondre aux réalités actuelles », a-t-il expliqué, saluant au passage l’ouverture d’esprit de son hôte, le président Ndongou.
« Merci de nous avoir convoqués, de nous prêter une oreille attentive, et surtout de défendre l’amélioration des conditions d’exercice de notre métier. »
À l’issue de son intervention, le bâtonnier Obame Sima a décliné une série de recommandations, parmi lesquelles la création d’une école nationale d’avocats, avec un accès strictement réglementé par voie de concours.
Cela passe par :
La redéfinition des conditions d’accessibilité à la profession,
La saisie systématique de la Direction Générale de la Recherche (DGR) pour des enquêtes de moralité sur les postulants,
La fixation d’un âge limite d’entrée dans la profession à 31 ans,
Et l’instauration d’un âge plafond pour l’exercice, afin de préserver la qualité de service rendu.
« Il faut encadrer cette étape, car, à un certain âge, les facultés intellectuelles déclinent. Il en va de la crédibilité et de la rigueur de notre barreau », a-t-il souligné.
Les échanges se sont conclus dans une atmosphère cordiale et constructive. Les deux parties ont convenu de poursuivre le dialogue, en vue d’un encadrement plus rigoureux et valorisant de la profession d’avocat dans notre Pays.
