Discours d'Ouverture du Président de l'Assemblée Nationale au cours de la Deuxième Session Ordinaire.



Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

Madame la Présidente du Sénat ;

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale du Burkina Faso ;

Madame et Messieurs les Présidents des Institutions Constitutionnelles ;

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, tout corps diplomatique accrédité en République Gabonaise ;

Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Non Gouvernementales ;

Distingués Invités ; Mes Chers Collègues. Les cloches du Palais Léon MBA retentissent ce lundi 1er septembre 2014 pour nous remettre au travail, après quelques semaines de congés bien mérités ; consécutifs à une première session ordinaire d’activité foisonnante.

Ces jours de pause sont chaque fois précieux pour autant qu’ils nous permettent, une fois l’an de séjourner un peu plus longtemps auprès de nos électeurs pour savourer au passage l’ambiance conviviale qu’ils savent nous servir et respirer le parfum authentique de nos terroirs.

Mais tout en profitant de ce contexte emplit de sérénité, force est de constater que nombreux parmi nous n’avions pas oublié de souscrire au devoir du compte-rendu parlementaire.

Afin d’édifier nos populations sur les lois votées par notre Assemblée, ainsi que sur la pertinence qu’elles revêtent dans l’optique des attentes et de la prise en compte des besoins socio-économiques de base de tous les Gabonais.

A côté du compte-rendu parlementaire, exercice devenu quasiment reflexe naturel, le Bureau de l’Assemblée Nationale tient à souligner, pour l’encourager, l’élan pédagogique qui anime désormais plusieurs Députés. Elan consistant notamment à expliquer aux Gabonaises et Gabonais, dans leurs langues, sur un ton simple et dépouillé, les tenants et les aboutissants de la politique menée par le Gouvernement.

En d’autres termes, les actions réalisées par l’Exécutif, au bénéfice de chaque frange de la population.

Cette initiative pédagogique des élus, outre le fait de mettre en exergue l’exemple d’une belle solidarité du Parlement à l’égard du Gouvernement, démontre un véritable souci des parlementaires visant à éduquer nos électeurs. Plus qu’un souci, il y a en effet une nécessité d’éduquer politiquement nos électeurs qui sont aussi nos militants pour en faire, autant que possible, des citoyens exemplaires en tout et pour tout.

Car, c’est bien avec des citoyens exemplaires qu’on construit une Nation assise sur des valeurs solides et qu’on balise plus aisément et plus sûrement les voies qui conduisent vers une prospérité durable.

Sans de tels citoyens, difficile d’atteindre les standards du mieux-vivre auquel aspire notre pays. Autrement dit, il ne suffit plus aujourd’hui de convoiter simplement le mieux-être. Encore faudrait-il le vouloir et traduire cette volonté à travers les actes.

Mais qu’est-ce qu’un citoyen exemplaire ? Peut-on me demander. A mon humble avis, le citoyen exemplaire est celui qui a une haute idée de l’Etat, des Institutions et du contrat social qui nous lie. Le bon citoyen est celui qui travaille toujours déjà dans le sens du rayonnement de la République. Il doit se demander comme disait Kennedy : Qu’est-ce qu’il peut faire pour sa nation et à son juste niveau pour que celle-ci progresse.

A plus forte raison, la citoyenneté ne peut plus être un simple décret lié à l’acte de naissance. Elle doit se mériter.

A ceux qui pourraient se demander : comment la mériter ? Nous répondrions qu’elle se mérite à l’aune ou à travers le sens du sacrifice dont on peut faire preuve vis-à-vis de son pays et pour le bien collectif.

Dans cette perspective, il ne suffit plus d’être de MVE-ZAYET, de N’KOLMESAS, de MANIENGUE, de BAMANGA, TSOTUANDZALA, DIBOUKA, MAYONAMI ou MANDOMBO pour justifier et se gargariser de sa citoyenneté.

A contrario, un Gabonais peut naître en Papouasie Nouvelle Guinée, en Moldavie ou au Kosovo et mériter davantage de se gargariser de sa citoyenneté, s’il témoigne de ce sens du sacrifice à l’égard de la mère patrie. Aussi, le citoyen imbu de ce sens du sacrifice doit-il chaque fois voir, agir et penser : Gabon d’abord. Comme tel, il ne s’accommode d’aucun nombrilisme, ni d’égoïsme pathologique. Tel est le sens de la reconnaissance que le pays attend de la part de chacun.

A propos de reconnaissance, je ne puis continuer à entretenir sereinement cette auguste assistance sans lui traduire à présent les mots de gratitude du Bureau de l’Assemblée Nationale pour l’honneur que chacun fait à notre Institution, en choisissant de vivre au plus près de ses élus cette cérémonie qui marque l’inauguration de ses travaux au compte de la deuxième session ordinaire de l’année 2014.

Ainsi, notre gratitude va tout d’abord à l’adresse de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement : le Professeur Daniel ONA ONDO qui depuis sa nomination à la tête de ce Gouvernement tient à resserrer voire sacraliser les liens entre l’exécutif et le pouvoir législatif. Le tout, me semble-t-il, sous l’impulsion et la force injonctive de l’ADN parlementaire qui travaille en profondeur son pédigrée politique.

Force est de constater que tous les membres du Gouvernement, par sorte de contamination heureuse, ne ménagent désormais aucun effort pour accomplir leurs obligations constitutionnelles auprès du Parlement et à l’Assemblée Nationale en particulier, considérée davantage comme un partenaire utile pas plutôt qu’un redoutable objecteur de conscience qui s’emploierait à mettre en péril des carrières individuelles.

Merci Monsieur le Premier Ministre et merci à l’ensemble du Gouvernement de nous honorer sincèrement en cet instant solennel.

Nous tenons aussi à souligner la présence habituelle de la Président du Sénat : Madame Rose Francise ROGOMBE.

Madame la Présidente, les mots contenus dans un dictionnaire sont chiffrables, comptabilisables. En somme, notre expression langagière est désormais bien limitée pour traduire en termes laudatifs et suffisamment appropriés, le dévouement constant avec lequel vous tenez à soutenir les travaux de l’Assemblée Nationale et son action ; dans le cadre de notre coexistence bicamérale. Merci d’être venu. Merci de nous honorer sans relâche.

Les autres Institutions Constitutionnelles nous soutiennent avec la même régularité et le même dévouement. Je voudrais leur rendre hommage et les assurer en retour de toute notre considération.

Car, les Institutions de la République, faut-il ajouter, sont comme les maillons d’une chaîne. Chaque maillon doit pouvoir tenir sa place et jouer pleinement son rôle pour conserver la tension de la chaîne. Qu’un élément vienne à faillir et l’équilibre de la chaîne est mise en péril, rompu.

C’est dans ce sens que le soutien et la reconnaissance mutuelle sont indispensables entre nous et que nous devons travailler à l’instauration d’une sorte d’équipollence. Merci à tous les Présidents des Institutions Constitutionnelles d’être parmi nous.

Nos remerciements vont également à l’endroit de leurs Excellences Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique et consulaire.

Témoins avisés de notre action, de nos efforts, nous savons a fortiori  que la force du regard que vous posez sur cette action et ces efforts pour en évaluer la pertinence et l’efficacité, peut dans une certaine mesure servir ou desservir l’intéressement sinon le respect de vos pays respectifs pour le Gabon.

C’est pourquoi, à travers nos échanges, l’Assemblée Nationale s’attachera toujours à considérer vos constats et suggestions éventuels comme autant d’avis susceptibles d’aider notre pays à améliorer sa vision législative sur bien de questions comme celles qui touchent à la protection des droits humains et des libertés fondamentales.

Autant de valeurs auxquelles tiennent fortement tous les Etats et toutes les démocraties modernes dans l’établissement des coopérations bilatérales porteuses de Co-développement.

Parlant de partenaires au développement, je ne saurais oublier, dans cette séquence, l’hommage dû à la Société Civile et à tous les Représentants des Organisations Non- gouvernementales œuvrant au Gabon.

L’intérêt que toutes ces organisations portent sur nos travaux n’a d’équivalent que leur volonté humaniste d’aider notre pays à baliser son chemin vers le mieux-être social des Gabonaises et des Gabonais, suivant les sillons, pour ne pas dire les projets les plus structurants possibles.

Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Non-gouvernementales, je vous dis merci d’aimer le Gabon et merci de soutenir inlassablement la Représentation Nationale.

Je tiens aussi à manifester la gratitude des Membres du Bureau et même des Députés en direction de tous les concitoyens qui sont très nombreux à nous encourager ; parce qu’ils sont imbus du légalisme citoyen ou simplement conquis par la pertinence de nos travaux. Certains ont définitivement adopté le reflexe qui consiste à effectuer le déplacement du Palais Léon MBA.

D’autres, nous regardent confortablement installés à domicile. Mais quel que soit le poste d’observation, leur passion pour le débat démocratique et républicain est la même. Leur amour du Gabon légaliste identique. A tous, je dirais : vous êtes les As de cœur de l’Assemblée Nationale.

Enfin, Mesdames et Messieurs, nous avons l’immense honneur de compter parmi nos invités, Son Excellence Monsieur Soungalo Appolinaire OUATTARA, Président de l’Assemblée Nationale du Burkina Faso.

Monsieur le Président et Cher frère, la flamme qui symbolise le lien interparlementaire entre nos deux Institutions est très vive et incandescente. Il nous appartient néanmoins de l’entretenir de façon continuelle afin qu’elle demeure inaltérée par-delà le changement de personnes et des majorités susceptibles d’intervenir aux seins de nos Institutions respectives.

Avec vos prédécesseurs, ce lien a souvent donné lieu à une belle entente interpersonnelle pour laquelle je ne ménagerais aucun effort aux fins de pérenniser l’élan sous votre mandat.

Monsieur le Président, le Burkina Faso et le Gabon ont plusieurs points communs à travers lesquels ils peuvent s’identifier réciproquement. Mais nous avons également des différences qui dans un registre d’inter-influence peuvent constituer autant d’éléments d’enrichissement mutuel.

En commun, nous avons un équilibre, une stabilité politique et institutionnelle à pérenniser dans un contexte africain plus que jamais caractérisé par la résurgence des conflits et une Afrique qui doit faire face à la menace terroriste.

Le tout, à côté  de ses défis connus qui sont : la santé, l’éducation de sa jeunesse, l’autosuffisance alimentaire et la réévaluation du coût de ses matières premières sur les marchés internationaux. Pour ne citer que ceux-là.

Concernant tous ces défis, j’ai coutume de dire que la communauté de nos problèmes appelle une communauté de résolutions. A cet effet, une partie des solutions repose indéniablement dans l’intégration africaine.

Dès lors, l’intégration africaine doit cesser d’être un vœu pieux. Elle doit maintenant sortir des belles intentions qui servent à décorer les discours politiques, pour se matérialiser à travers des initiatives sérieuses.

Prenant appui sur la philosophie du FESPACO qui regroupe au Burkina les talents africains du 7ème art, je m’étais permis de rêver à des formes équivalentes de ce rendez-vous africain d’émulation et d’enrichissement tous azimuts dans d’autres domaines comme : la recherche, l’invention et innovation technologique, la modernisation de nos services publics et que sais-je encore ? Pourvu que de telles initiatives permettent de libérer les énergies, l’esprit entrepreneurial et l’imagination créatrice de nos peuples.

C’est à cette condition que nous pouvons survivre au contexte d’une mondialisation économiquement débridée et impitoyable.

Monsieur le Président, de Ouagadougou à Libreville, mes convictions restent de mise sur tous ces aspects. Merci d’être venu nous apporter votre précieux soutien. Tous les Députés gabonais par ma voix vous souhaitent un agréable séjour et de beaux rêves teintés du bleu marine qui colore les eaux de l’estuaire du Gabon.

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, Durant l’intersession parlementaire, l’un des évènements marquant de la vie politique nationale a été, après la journée du drapeau, la célébration dans l’ensemble du territoire du 54ème anniversaire de l’indépendance du Gabon.

Le 17 août 2014 a confirmé comme d’habitude, la belle communion des Gabonaises et des Gabonais autour de cette date symbole. Lequel symbole permet à chacun d’apprécier la saveur de la liberté et de l’autodétermination. La forte mobilisation de nos concitoyens, toutes les catégories confondues et la présence remarquable des confessions religieuses pour partager l’allégresse de la Nation toute entière est meilleure preuve, s’il en fallait, du caractère désormais sacré de cette fête destinée à entretenir la mémoire.

Aussi, à cette occasion et comme chaque année, le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA a-t-il tenu à adresser un message à la Nation. Ce message est d’une profondeur et d’une tonalité patriotique que la Représentation Nationale, à travers ma voix, voudrait saluer en plusieurs points.

Tout d’abord, il nous semble important de comprendre selon cette adresse à la Nation que le Gabon est notre héritage commun. Dans cette perspective, le Chef de l’Etat nous invite conséquemment à considérer les valeurs qui fondent notre pays, ces valeurs patiemment construites par ceux qui en ont été les pionniers politiques comme l’autre héritage qu’il nous faut gérer à bon escient ; en évitant de le mettre en péril ou le dilapider malencontreusement sur fond d’égoïsme pathologique.

Ces valeurs, nous le savons, sont : la paix, l’unité nationale, l’amour du Gabon et notre vivre ensemble harmonieux.

Parallèlement à la gestion rationnelle de cet héritage, l’Assemblée Nationale salue et appuie fortement l’invitation lancée par le Président de la République à la génération actuelle afin qu’elle apporte sa pierre à l’édifice Gabon, et que cette pierre puisse rimer avec le mot prospérité.

Par ailleurs, comment ne pas saluer et souligner la volonté, la détermination, la soif inextinguible réaffirmer par Ali BONGO ONDIMBA de transformer inexorablement notre cher pays ; en dépit des embûches qui jalonnent cette aventure irrévocable ?

Comment ne pas souligner l’excellence prônée par le Président de la République à tous les niveaux ?

D’autant plus que, si l’excellence passe par une culture de l’effort, l’exigence du travail bien fait, cette ambition est loin d’être une simple pétition de principe. Elle cadre bien avec la stratégie d’investissement humain préconisée par le pacte social et dont l’instauration de la Prime d’Incitation à la Performance principalement voulue par le Chef de l’Etat, en toute âme et conscience, représente l’une des dimensions significatives. C’est cela que j’appellerais : la cohérence interne d’une action politique.

C’est pourquoi, Mesdames et Messieurs, au moment où cette mesure emblématique est désormais étendue au plus grand nombre avec l’intégration des forces de défense et de sécurité, et qu’à travers elles, ce sont plusieurs familles gabonaises qui en sont impactées ; nous voudrions à juste titre récuser avec le Chef de l’Etat, le pessimisme voire le nihilisme propagés par certains compatriotes.

Lesquels compatriotes semblent ainsi agir comme s’ils gagneraient à ce que tout aille à vau-l’eau et que le Gabon échoue ou piétine sempiternellement dans sa quête du progrès social. 

Pourtant, tout en préconisant le jeu de l’alternance au pouvoir, la démocratie n’exclut pas l’opportunité de travailler ensemble, de conjuguer les idées, quand bien même des différences peuvent persister dans les philosophies politiques qui sous-tendent l’idéal de chacun.

Dès lors, plutôt que la stérile théorie du « ôtes-toi, que je m’y mette », pourquoi donc certains compatriotes qui affirment aujourd’hui la prétention de pouvoir penser qu’ils disposent de meilleurs stratégies politiques pour développer le Gabon, ne pourraient-ils pas les mettre à la disposition de l’exécutif en guise de contribution, dans le cadre du débat démocratique et républicain pour que notre pays en tire le meilleur parti ?

N’est-ce pas là même la définition de l’opposition constructive ?

Dans tous les cas, Monsieur le Premier Ministre, votre registre doit être celui de cette construction. Aussi, les Gabonaises et les Gabonais à l’instar du Président de la République attendent-ils de votre Gouvernement, je cite : «  une accélération véritable de la cadence, plus d’ardeur et de détermination à la matérialisation des solutions aux problèmes de nos compatriotes » fin de citation.

Mais il est clair aussi que l’action gouvernementale passe par l’épreuve du Budget, principale loi que nous voterons au cours de la présente session.

Pour en parler en quelques mots, je dirais que dans un contexte africain et sous-régional porteur d’hypothèses macro-économiques particulièrement favorables, la prochaine loi de finance devrait permettre un budget ambitieux. C’est-à-dire, un budget socialement juste et économiquement efficace.

Socialement, cette loi doit s’attacher aux besoins liés à la poursuite d’exécution du Plan Stratégique Gabon Emergent. Lequel plan, nous le savons, met un accent sur le Plan National Directeur des Infrastructures d’une part, et d’autre part préconise la stratégie d’investissement humain basée sur de nombreuses mesures déduites du pacte social.

Economiquement, la prochaine loi doit veiller à la poursuite des aménagements du budget de fonctionnement, dans le respect de la logique des premières nécessités et de la poursuite de la réduction du train de vie de l’Etat. Il faudrait une loi de finances qui veille sur la stratégie d’optimisation des recettes.

Il faudrait une loi susceptible de s’accommoder, dans sa physionomie aux exigences relatives à la budgétisation par objectifs de programme.

Ce mode de fonctionnement budgétaire, faut-il le rappeler, est issu des directives de la CEMAC. Il est fondé sur : la globalisation, la fongibilité des dépenses publiques et la responsabilité des administrateurs de crédits et des comptables publics.

Dans l’ensemble, ces trois principes qui caractérisent la BOP visent notamment à garantir l’efficacité de la dépense publique et une meilleure cohérence dans sa programmation. D’où l’examen de la loi de finances, dans ce contexte, repose d’abord sur les objectifs à atteindre plutôt que sur le montant des crédits à consentir. En somme, c’est la fin qui devrait désormais justifier les moyens.

Cependant, Monsieur le Premier Ministre, en dépit des moyens, c’est l’action, le contrôle et une meilleure coordination de cette action qui vous permettront de réussir votre mission. Ayez confiance en chacun de vos ministres. Mais la confiance dit-on, n’exclut pas le contrôle.

Me situant au chapitre du contrôle, je ne pense laisser échapper qu’il constitue l’une des missions bipolaires et fondamentales confiées au Parlement gabonais par l’article 36 de notre Constitution.

Dans ce cadre, et au regard des efforts indéniables d’assainissement de nos finances et de modernisation de nos services publics, l’Assemblée Nationale, dans les limites de sa sphère d’intervention, soutiendra le Gouvernement dans sa volonté de rendre efficace l’intervention publique tout en veillant à ce qu’elle soit compatible avec les exigences de l’intérêt général.

La prospérité partagée à la matérialisation de laquelle nous invite le Chef de l’Etat doit en effet nous conduire, conjointement, à orienter l’action publique vers la maximisation du bien-être collectif.

C’est pourquoi, la Représentation Nationale salue l’initiative prise par le Gouvernement de procéder, avec le concours de la Cour des Comptes, à un audit de certains postes de dépense dont la nature et le volume justifiaient leur autopsie.

Le cas le plus typique est celui de la gestion des fêtes tournantes de l’Indépendance qui a récemment abouti à la convocation, aux fins de justification, de certains responsables politiques et administratifs.

N’ayant constaté aucune réalisation marquante sur le terrain, nombreux sont nos concitoyens qui se demandent encore comment autant de milliards de nos francs ont pu être distraits des caisses du Trésor public et détournés de leur objectif initial.

Mandataires du peuple gabonais, lésé en l’occurrence, les Députés ne peuvent qu’appuyer la volonté manifeste de l’Exécutif à rechercher la manifestation de la vérité et le triomphe de la justice dans ce dossier qui donne déjà lieu, avant même que le droit n’ait été dit, au chantage et à l’amalgame habituels, tant certains, omettant volontairement la présomption d’innocence, s’évertuant à transporter sur le champ politique, une question relevant des administrations financière et judiciaire.

La gestion des deniers publics n’est en rien un acte  politique. C’est un acte technique accompli dans l’exercice de certaines fonctions et encadré par des règles précises propres à garantir l’orthodoxie financière.

L’infraction à ces règles doit donner lieu, à l’égard de tout gestionnaire, aux sanctions corrélatives prévues par notre Droit positif.

Il faut punir ceux qui auront été jugés coupables et dissuader ceux qui veulent emprunter le chemin de la prévarication. La performance de notre dépense publique, visée par la réforme budgétaire en cours, ne peut s’accommoder de l’impunité ; pas plus qu’elle ne peut être construite sur le postulat de la traditionnelle bienveillance du chef. Elle doit s’accompagner de l’obligation de rendre compte.

Sur ce point, du reste, j’invite la Commission des Finances, du Budget et de la Comptabilité publique à tenir compte de la propension de plus en plus forte des gabonais à demander la reddition des comptes.

Aussi, bien plus que le passé, cette instance de Chambre devra user de tous les moyens de contrôle et d’information que lui offre notre dispositif normatif en la matière.

Mesdames et Messieurs, Au début de cette prose, j’ai parlé de la précédente séquence parlementaire comme d’une session débordante d’activité.  De fait, elle a donné lieu à une prolongation au cours de laquelle nous avons rempli notre devoir avec la même abnégation.

Plusieurs textes importants ont été examinés et votés à l’occasion des deux séances plénières destinées aux besoins de la cause.

Outre la loi de finances rectificative de l’année 2014, ladite session extraordinaire nous a permis d’adopté : - Le projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°06/75 du 25 novembre 1975 portant code de sécurité sociale ; - Le projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance n°022/PR/2007 du 21 août 2007 instituant un régime obligatoire d’assurance maladie et de garantie sociale en République Gabonaise ; - Enfin le projet de loi portant réglementation du secteur des hydrocarbures en République Gabonaise.

D’autre part, la session extraordinaire n’a pas manqué  de remplir sa page consacrée à la diplomatie interparlementaire.

Aussi, dans le cadre de l’Assemblée Parlementaire Francophone, une délégation de notre Assemblée a-t-elle pris part à la 40ème Assemblée Générale de cette organisation qui s’est tenue du 04 au 08 juillet dernier à OTTAWA au Canada et qui était placée sous le thème : « Femmes et Jeunes en francophonie, vecteurs de paix et acteurs de développement ».

Je voudrais également souligner dans la même rubrique l’honneur que le Président de la République m’a accordé, en me désignant en ces lieux et places à la cérémonie d’investiture de l’actuel Chef de l’Etat Mauritanien. Son Excellence Monsieur Mohamed OULD ABDEL AZIZ.

C’était le 02 août écoulé. A cet égard, je ne puis résister à l’envie de saisir cet instant pour traduire ma gratitude au Chef de l’Etat pour cette grande marque de confiance envers ma personne.

Monsieur le Premier Ministre, Honorables Députés, Mesdames et Messieurs, Au moment où cette allocution donne maintenant les signes de son aboutissement, je voudrais souhaiter que la session qui commence soit d’abord une session de lois, malgré la prééminence de la loi de Finances. Je voudrais qu’elle soit, comme la précédente, travaillée par le souci de construire notre avenir du point de vue législatif et raffermir ainsi notre contrat social.

Pour rappel, il y a déjà sur la table des Députés : - La proposition de loi fixant le régime des Associations d’Inspiration Religieuse en attente d’adoption en séance plénière. En cours d’examen : - La proposition de loi portant sur les principes et mécanismes de lutte contre le harcèlement en milieu professionnel ; Sans omettre tous les autres textes qui font l’objet d’une commission mixte paritaire et pour lesquels les travaux se poursuivent.

Sur ce, il ne me reste plus qu’à souhaiter bonne reprise de travail à tous, et mes plus vifs remerciements à mon collègue et frère OUATTARA sans oublier la délégation qui l’accompagne de son soutien très appréciable.

Selon la formule consacrée :  « Je déclare solennellement l’ouverture de la deuxième session ordinaire 2014 de l’Assemblée Nationale du Gabon ». Vive le Parlement Gabonais Vive la Nation immortelle Je vous remercie de votre bienveillante attention.      

 

Le Président de l’Assemblée Nationale

Jean-François NDONGOU

Président de l’Assemblée Nationale de la Transition

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