Présentation des voeux de nouvel an au Président de l'Assemblée nationale



- Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
- Mesdames et Messieurs les Membres du Bureau ;
- Monsieur le Président du groupe parlementaire PDG ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents des Commissions générales permanentes ;
- Distingués invités ;
- Chers collaborateurs ;
- Mesdames, Messieurs.

L’administration de l’Assemblée Nationale a perdu, au cours de l’année qui vient de s’achever, deux (02) de ses agents les plus méritants qui avaient su, par leur sympathie et leur sens élevé du service public, susciter l’admiration unanime des personnels de notre Institution.

Je souhaite, Monsieur le Président, en préambule à mon propos de circonstance, que vous me permettiez de rendre hommage à leurs mémoires en faisant observer une minute de silence.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Le génie inventif de l’Homo sapiens lui a permis de séquencer le cours infini du temps et de maîtriser l’étendue de son espace de vie. Il a ainsi pu donner à son action sur terre, des repères sans lesquels l’humanité et le monde moderne auraient été autrement organisés.

Au titre de ses repères, l’année apparaît comme le référentiel temporel universellement agréé ; le principe de l’annualité régit, en effet, la quasi-totalité de l’activité humaine et la présente cérémonie me paraît y trouver sa justification. Sinon, comment comprendre qu’au moment même où je m’adresse respectueusement à vous, des manifestations similaires ont lieu à travers le monde entier ?

Monsieur le Président,
Si l’Homo sapiens a su inventer la chronologie afin de situer dans le temps, les actions qu’il accomplit, il reste encore heureusement ou malheureusement, c’est selon ; il reste encore disais-je, sans arme sur la maîtrise de son avenir.

Et si l’on peut considérer que les études prospectives ou l’art divinatoire sont des armes, j’estime, pour ma part, que ces armes demeurent encore sans munitions.

Monsieur le Président,
Mes collaborateurs et moi-même aurions voulu être pour vous, des « contemplateurs des pénombres », l’expression est de Victor Hugo.

Nous aurions aimé, les premiers, voir surgir des brumes du futur, la matérialisation de vos meilleurs rêves et vous apporter, par anticipation la bonne nouvelle.

Nous aurions également aimé sonder l’avenir et pénétrer les voies du Seigneur pour briser, à l’avance, tout ce qui pourrait survenir de fâcheux dans votre vie tout au long de l’année qui commence.

Mais notre impuissance nous a vite ramenés à la réalité. Même si notre beau et bon pays y échappe encore, cette réalité nous présente, avec une prégnance inquiétante une planète en ébullition où, les conflits armés, les risques écologiques, les crises économiques, financières et sociales deviennent de plus en plus aigus.

C’est pourquoi, dans un contexte globalisant où le pire semble avancer plus vite que le meilleur, nous nous résolvons, mes collaborateurs et moi-même, à vous présenter, Monsieur le Président, ainsi qu’à votre illustre famille, nos vœux ardents et sincères de santé, de longévité, de bonheur et de paix intérieure.

A ces vœux, nous associons naturellement les membres du Bureau, de même que les Présidents du groupe parlementaire P.D.G. et ceux des commissions générales permanentes qui accompagnent utilement votre action politique et contribuent de façon décisive à l’activité normative de notre prestigieuse Institution.

Monsieur le Président,
Il m’est difficile en la circonstance, de résister à la tentation d’évoquer l’un des plus anciens dieux de la mythologie romaine, JANUS en l’occurrence, représenté avec deux visages opposés rappelant les deux faces d’une porte.

Considérée dans une optique managériale, cette représentation à double face me suggère de jeter un regard rétrospectif sur ce qui a été fait en 2013 et de tirer de l’expérience de ce passé récent, la substance nourricière, que dis-je, l’amnios de notre plan d’action embryonnaire pour 2014.

Sur le plan de la production législative et du contrôle de l’action gouvernementale, 2013 n’a pas été, loin s’en faut, une année de tout repos.

En effet, des trente quatre (34) textes déposés sur le Bureau de l’Assemblée Nationale, vingt six (26) ont été adoptés et vous avez suffisamment expliqué les contours des plus emblématiques d’entre-eux pour que nous y revenions sans courir le risque d’être superfétatoire.

Cinq (05) restent en cours d’examen dont trois (03) transmis pour contre-amendements au Gouvernement, tandis que trois (03) autres ont été rejetés.
L’Assemblée Nationale a également procédé à quarante et une (41) auditions de membres du Gouvernement, posé 18 questions orales avec débat et organisé neuf (09) séminaires nationaux et internationaux d’échanges et de renforcement de capacités.

Elle a tenu dix (10) réunions du Bureau et le même nombre pour les Conférences des Présidents, soit un rythme d’une réunion par mois.

Le Bureau a, en outre, effectué une mission de contrôle de l’exécution de certains travaux d’intérêt collectif dans toute la province du Woleu-Ntem.

Par ailleurs, la Commission des Finances, du Budget et de la Comptabilité publique a procédé à trois (03) missions de contrôle budgétaire, cependant que le Comité de suivi de l’application des lois a vérifié l’exécution par le Gouvernement de trois (03) textes à portée sociale.
Sur le plan administratif, le renforcement des capacités opérationnelles de nos unités administratives, ainsi que le développement des compétences de nos agents ont été au cœur de notre action. Les dotations en moyens roulants, en équipements informatiques, de même que l’envoi en stage ou séminaires au Gabon et à l’étranger peuvent étayer mes propos.

Le social n’a pas été en reste avec, notamment, la création, grâce à votre volonté personnelle, de la Caisse de Secours et de Solidarité des Agents de l’Assemblée Nationale qui, j’en suis convaincu, accompagnera utilement la politique sociale du Bureau que vous présidez.

Nous comptons préserver ces acquis et agir, en 2014, sur d’autres leviers susceptibles de bonifier notre productivité.

Monsieur le Président,
Il y a un (01) an et demi, vous m’avez confié la conduite d’un important chantier ; celui de procéder au ravalement de la façade administrative de notre Institution, en lui donnant parallèlement, les traits d’un service public moderne, tourné vers la qualité de ses prestations, célébrant les résultats et cultivant le mérite.

Avec l’appui de mes collaborateurs, je m’emploie quotidiennement à la résolution de l’équation bipolaire que me pose l’exécution de ce projet de transformation dont vous assurez la maîtrise d’ouvrage. Votre qualité de Maître d’ouvrage, m’amène à dire que nous sommes, vous et nous, sur ce chantier, dans une relation de commettant à préposé et, puisque je suis le préposé, j’ai le devoir de vous rendre compte de l’évolution de celui-ci.

Sur ce chapitre, il me plait d’indiquer, sans autocélébration aucune, que l’œuvre prend progressivement corps et ce, grâce à votre implication totale et régulière.

Nos conditions de vie et de travail en constante évolution, vos directives, vos conseils, votre oreille paternelle et vos multiples attentions à l’égard de tous, constituent le levain de notre volonté de réussir.

Si nous ne craignions pas les représailles des organisations de lutte contre la prolifération des armes dans le monde, nous aurions, nous aussi, déclaré avec fierté que l’administration de l’Assemblée Nationale dispose, avec vous à ses côtés, d’une arme puissante de destruction massive contre les pesanteurs et les autres maux qui minent le travail parlementaire.

Monsieur le Président, comme nous sommes parties liées dans l’aboutissement de ce projet, tout le monde a bien compris, avec ce que je viens de dire et pour utiliser un gabonisme, que « vous avez déjà enlevé votre corps » puisque vous avez mis entre nos mains, les ingrédients de la réussite.

Et comme j’aimerais moi également enlever mon corps, mais que je ne le peux pas parce que la responsabilité du chantier m’incombe, je vais m’adresser, avec votre permission, à ceux sans lesquels ma mission serait vouée à l’échec.

Chers Collaborateurs,
Améliorer l’efficacité de notre travail et de nos services tout en maintenant notre cohésion sociale, dans un contexte de maîtrise de la dépense publique imposée par la nouvelle réforme budgétaire : tel est le défi que nous lancent le Président et l’ensemble du Bureau de l’Assemblée Nationale.
J’y perçois, en deuxième lecture, l’idée d’un meilleur accompagnement des fonctions constitutionnelles de notre Institution, car, c’est notre rôle d’être au service des Députés et de travailler à leur satisfaction durable.

J’y vois également, la volonté du Président et du Bureau d’instaurer, au bénéfice de l’Assemblée Nationale gabonaise, une signature institutionnelle labélisée, marquant notre savoir-faire et notre savoir-être dans un environnement où la vitalité de la coopération interparlementaire engendre de fréquents échanges avec les personnels des Institutions homologues.

Nous devons donc tous, dans une dynamique unitaire, relever ce défi et en partager à la fois l’esprit et la finalité.

Pour tenir ce pari, nous sommes condamnés à être ambitieux. Nous ne pouvons pas nous arrêter au milieu du gué car nous disposons des ressources nécessaires pour le franchir.
Depuis ma prise de fonctions, j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs d’entre-vous dont je ne soupçonnais pas l’étendue des compétences.
J’ai pu me rendre compte de votre soif de succès, ainsi que de la haute idée que chacun de vous se fait de sa mission. C’est un atout considérable. Je le déclare devant cette tribune, non par commodité ou par opportunisme, mais pour vous rendre hommage de vos efforts.
Toutefois, il subsiste encore, il faut l’avouer, des cas d’indiscipline, d’absentéisme et de légèreté dans certains comportements qui peuvent menacer de ruine anticipée, l’édifice que nous sommes seulement entrain de commencer à bâtir. A ceux qui ont décidé de s’inscrire sur ce tableau sombre, je tiens à rappeler qu’en ayant librement opté pour devenir des agents publics, ils ont fait le choix de servir l’intérêt général et de placer leur vie professionnelle sous le signe de certaines valeurs notamment : le dévouement, la probité, la discipline, la dignité, le respect de la hiérarchie et de la légalité.
Nous, responsables administratifs, avons été complices, par action ou par omission, de ces comportements blâmables et il importe désormais de sanctionner si nous ne voulons pas assister, impuissants, à une dénivellation de l’autorité hiérarchique. Tous les instruments ont déjà été élaborés à cet effet. Leur mise en œuvre permettra d’éviter que nos décisions ne soient taxées d’iniquité ou de subjectivité.

Je voudrais terminer avec vous, chers collaborateurs, en vous disant que de nombreux échos me parviennent, faisant état des rapports tantôt froids, tantôt antagoniques entre certains responsables et leurs collaborateurs immédiats et parfois même, au niveau de certains responsables administratifs entre-eux. Comment le concevoir, alors même que le premier responsable de l’Institution qui nous emploie n’a de cesse de nous recommander de pratiquer l’amitié, la solidarité et la compréhension de l’autre ?

Je me permets, à ce sujet, d’appeler votre attention sur le fait que la dimension moderne de l’autorité, ce n’est plus simplement la relation hiérarchique. Certes, il faut de l’autorité, mais celle-ci doit être humanisée. Nos agents ne sont ni nos vassaux, ni de simples vecteurs de nos idées ou de nos ordres.

Oui les ordres doivent être donnés, mais doivent-ils l’être nécessairement sur un ton comminatoire ? Je me le demande.

Votre autorité ne peut-elle pas s’affirmer sous une autre forme ? Je vous laisse y réfléchir.

Cependant, il me semble utile dès à présent, que nous changions de grille de lecture pour éviter des réactions contre productives. C’est pourquoi, en plus du savoir-faire et savoir-être, je vous invite à essayer le « savoir-dire », encore appelé « l’intelligence verbale » plus prompte de nos jours à pacifier les relations sociales et à asseoir le leadership managérial.

Monsieur le Président,
J’ai momentanément tourné les projecteurs vers mes collaborateurs pour simplement leur faire comprendre, en votre présence et en profitant de la solennité de l’instant, que la réforme administrative de notre Institution ne peut être conduite avec satisfaction que si elle s’accompagne d’un changement réel du logiciel mental de chacun de nous.
Je suggère à cet effet que l’ouverture d’esprit, la tolérance, le culte de l’excellence, la haine des chasses à l’homme, la phobie de la pensée ou de l’information à sens unique, les valeurs morales, le doute méthodique soient notamment les mots qui doivent désormais définir tout agent de l’Assemblée Nationale gabonaise.
Monsieur le Président, je pourrais, au terme de ce propos, faire l’objet, de votre part, d’une action en Justice pour plagiat, tant j’ai prélevé dans votre jardin lexical, les expressions qui me semblaient de nature à donner de l’épaisseur à mon allocution de ce jour.
Je vous prie de n’y voir rien d’autre qu’une forte inclination à vous imiter. Comment y résister lorsqu’on sait que chacune de vos interventions est un chef d’œuvre ? Comment y résister lorsqu’on côtoie chaque jour une personnalité de votre rang dont la minutie épistolaire est devenue, pour notre Institution un label ? Comment y résister lorsque, se trouvant même à l’étranger, on entend toutes ces belles paroles sur l’excellence de vos interventions, sur la profondeur de vos analyses et sur votre maîtrise des problèmes qui ponctuent l’actualité politique, économique, sociale et culturelle du monde.

Vous nous comblez de fierté, Monsieur le Président, et fiers, nous l’avons encore été mardi dernier à l’occasion de la présentation des vœux au Président de la République, Chef de l’Etat.

Vous êtes notre marque déposée. Vous êtes notre porcelaine.

Merci, Monsieur le Président, Merci de donner à l’Assemblée Nationale gabonaise, le crédit qui lui est incontestablement reconnu aujourd’hui.

Pour toutes ces raisons, je soutiendrais, pour ma défense, si ce procès en plagiat est malgré tout intenté que c’est la police de la pensée qui m’a ouvert les portes de votre jardin, Monsieur le Président.

Et que l’attrait constitué par votre rayonnement et par le niveau de votre rhétorique me condamnait d’emblée à la commission de cette faute que j’estime vénielle.

Je plaide donc coupable et je sollicite votre indulgence, en espérant secrètement avoir été un bon imitateur.

Bonne Année, Monsieur le Président.
Puisse le Très Haut vous préserver de tout mal, en vous entourant d’une auréole protectrice afin que, travaillant à la beauté et à l’harmonie des choses, vous puissiez continuer à déteindre positivement sur vos plus jeunes compatriotes.

Je vous remercie pour ces quelques secondes d’attention.

 

 

 

 

 

 

 

 


Le Président de l’Assemblée Nationale

Jean-François NDONGOU

Président de l’Assemblée Nationale de la Transition

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